Il se marie avec Henriette CONSTANTIN, le 6 février 1895. Elle est la fille d’un grand propriétaire viticole de Châteauneuf-du-Pape, "les Fines roches". De cette union naquirent trois filles qui portèrent le nom des héroïnes des oeuvres de Frédéric Mistral :

  • Nerte, Isabelle, Joséphine, Marie-Salomé (13/11/1895 - 19/2/1974),
  • Maguelonne (25/09/1901)
    et
  • Frédérique dite "Riquette" (7/03/1908) qui porte le prénom de MISTRAL et dont celui-ci sera le parrain.
Henriette CONSTANTIN

La mère de Folco, Henriette de CHAZELLES-LUSSAC meurt le 1er août 1906. Sa disparition tourne une page de la vie des BARONCELLI. En effet, le Palais du Roure fortement hypothéqué sera vendu en 1908 ; double tragédie familiale.

En 1898, création de la manade le "Mas de l’Esquinau" par son grand ami d’Arbaud.

En 1904, c’est la première fête du costume aux Saintes-Maries-de-la-mer. Cette même année, Folco aperçoit une jeune femme de toute beauté lors d’un déplacement sur Valence. Cette belle dame hantera sa mémoire et les vers de ses poèmes.

Eté 1905, création du "Coumitat Vierginien" qui a pour désignation de maintenir le costume et tout ce qui touche aux traditions camarguaises.
En octobre 1905, le marquis rencontre le colonel William CODY, plus connu sous le nom de Buffalo Bill. Celui-ci, conscient que le monde de l’Ouest sauvage est menacé de disparition par le modernisme, lutte pour la cause identitaire à sa manière. Il veut faire connaître au monde entier les traditions viriles des cow-boys et surtout du peuple indien en voie de disparition. Il crée alors le "Wild West Show", un mélange de rodéo avec chevaux, bisons et de "musée ethnographique vivant" avec des démonstrations de la vie quotidienne de ces gardiens de troupeaux du Far West et des traditions des indiens.

Débarquant à Marseille, le "Wild West Show" est mis en quarantaine aux Saintes-Maries-de-la-Mer. La rencontre entre Baroncelli et Buffalo Bill est un grand moment de l’histoire de la Camargue. Ces deux grands hommes, deviennent amis et vont échanger jusqu’à la fin de leur vie une longue et chaleureuse correspondance. Plusieurs indiens resteront finalement plus d’une année chez le marquis. Ils découvrent un monde qui leur est proche, des troupeaux de taureaux, un peuple de cavaliers émérites qui veulent garder leurs traditions et qui selon leurs caractères portent comme eux des surnoms d’animaux : "lou reinard" (le renard), "Gros bè" (Gros bec), "Lou Ratié" (l’épervier), "l’agasso" (la pie), etc. Deux peaux-rouges, "Queue-de-fer" et "Ours Solitaire", vont même accompagner les gardians dans leurs "abrivados" à Gallargues et lors des ferrades d’anoubles (marquage des taureaux d’un an) au Cailar (village gardois où ses habitants, les "queilaren", sont les gardiens des traditons camarguaises).

Pour remercier Baroncelli de son hospitalité, les indiens lui offrent une tenue complète de chef d’indien et lui donnent le nom de "Zind-Kala-Wasté", ce qui signifie "L’oiseau au coeur fidèle". Ce contact avec les indiens d’Amérique a profondément marqué le marquis ; il compare volontiers par certains côtés les indiens aux gitans.

1906, sa sœur "Marguerite" devient reine du Félibrige. Ils ont une autre sœur Magali.

1907, le 27 septembre, les crues dévastent une partie de sa manade.

Il soutient la révolte des viticulteurs languedociens. Il est indigné par la répression de l’armée qui tire sur les manifestants et tue 5 paysans occitans à Narbonne. A tel point que dans son poème aux accents spératistes, "Auzor", il veut perforer les tripes des Français du Nord ("la frechaio di Franchimand") !

Hasard ou destin, il fera sa connaissance en Arles en mai 1908. Elle s’appelle Jeanne de FLANDRESY, originaire de Valence, âgée de 34 ans, jeune veuve d’un comte écossais. Elle est la fille de l’archéologue drômois Etienne MELLIER avec qui elle a rédigé plusieurs livres sur l’histoire de la Provence. Folco l’invite au mas et lui fait visiter la région. Une passion amoureuse va naître entre eux. Il ira la voir à Paris, puis à son retour, lui enverra de nombreux poèmes enflammés. Mais cette liaison avec le temps se transformera en amitié et n’aura pas d’incidence sur son mariage. Par amour pour Folco, elle rachètera le Palais du Roure, le 12 avril 1918 alors qu’il avait subi des préjudices considérables depuis la première vente le 15/05/09 ; il fut sauvé in extremis. Femme énergétique et déterminée, elle se consacrera corps et âme à "l’oeuvre de sa vie" : rendre son prestige au Palais du Roure. Dès l’achèvement des travaux, elle y créa un foyer de culture méditerranéenne. Son mariage en 1936, avec le commandant Espérandieu, éminent archéologue et membre de l’institut, apporta une nouvelle dimension à l’institution, par la création de la Fondation Flandresy-Espérandieu dont la ville d’Avignon hérita par donation en 1944. . Il est transformé en un musée consacré à la culture provençale et camarguaise que l’on peut toujours visiter.

1909, en juillet, création de la "nacion Gardiano", pour remplacer le "Coumita Vierginien"
qui permet de conserver le patrimoine camarguais et promouvoir,
avec leur confrérie, le folklore des gardians.
C’est lui qui impose lors des manifestations, aux gardians amateurs,
lors des fêtes gardianes le costume : veste de velours noir à soutaches,
pantalon en peau de taupe beige, chemise voyante à gros carreaux,
ceintures (taïolo) qui a évolué depuis, grand chapeau (valergue),
cravate (régate) et comme monture (paramen) cheval de race
Camargue exclusivement.

1911, le 26 avril, Jacques de Baroncelli épousa à Paris, Marguerite de Mont de Banque, fille de Louis Mathieu et de Jeanne Clotilde de Surville. Il mourut, le 12 janvier 1951, subitement en son appartement de l’avenue Mac Mahon à Paris. Son corps fut transféré, on s’en souvient à Avignon qui lui fit des funérailles solennelles. Derrière le convoi funèbre marchait un jeune homme à la peau mate et au cheveu noir : c’était le fils du défunt, Jean de Baroncelli, dixième marquis.

1914, il rentre au Comité du Museum Arlaten.
Le 25 mars 1914, Marie Joseph Henri Jean de Baroncelli, fils de Jacques, est né. Son physique de jeune premier de théâtre perpétuel masque des praticiens de Florence, et s’il est héritier du titre, il est également héritier des dons spirituels de la lignée des Baroncelli. De cette famille d’êtres sélectionnés, il se devait d’illustrer son nom : Jean de Baroncelli est un écrivain de talent. Son premier roman, "Ving-six hommes" (Grasset, 1941) fut très apprécié. On lui doit aussi "Le disgracié" et "Né en 14" (comme lui) (Grasset, 1945). Enfin, son dernier roman est paru sous le titre : "Les chevaliers de la lune". Il relate l’histoire d’une famille les Lestequelli, une vieille famille aristocratique florentine transplantée en Provence. Cette famille ressemble du reste beaucoup à celle des Baroncelli. Jean de Baroncelli qui collabore à de nombreuses revues littéraires voit un talent sûr s’épanouir fermement.

Héros de la guerre de 39-45 et pêcheur de lune, Jean de Baroncelli est un pur produit d’une famille que les Médicis combattirent et qui réunit les noms glorieux de Béatrice Portinari, la fiancée de Dante, de Madeleine de Strozzi et de Laure de Sade.

Jean de Baroncelli est marié, et sa femme, la dixième marquise de Baroncelli, vous la connaissez tous : c’est Sophie Desmarets. (une publication lui a été consacrée : Jean de Baroncelli : un "amateur" de cinéma 1914-1918 par Eugène C. McCreary. Archives n°80, avril 1999. Elle est en vente sur le site de l’Institut Jean Vigo : http://www.inst-jeanvigo.asso.fr/sommaire.html.

1916, le 27 juin, mariage de sa fille aînée Nerte épouse le commandant de marine Gaston Bonis 1887- ?).

1920, le 26 septembre, inauguration de la statue de Mireille aux Saintes.

1922, en janvier, sortie du film "Roi de Camargue" de son frère.
En juillet, tournage de "Notre Dame d’amour".

Juillet, également, le "Journal du Midi" publie un article lançant l’idée de Baroncelli
de créer un parc naturel en Camargue.

1924, le 13 janvier, mort de Charloun Rieu.
Cette même année, création le 23 mars du "Riban prouvenço".

1928, le 6 novembre mariage de sa deuxième fille Maguelonne (Madame de Montgolfier).

1931, le 1er octobre, Folco quitte son mas "L’Amarée" et s’installe au Simbèu.

1933, le 23 avril, mariage de sa cadette Frédérique surnommée "Riquette" avec Henri Aubanel. Henri, fils de Théodore (26 mars 1829-1886) frère de Charles et de Joseph (l’aîné) et dont le père Laurent avait repris la succession de l’imprimerie familiale.

1934, condamnation de Pioch, c’est la fin du rêve du parc naturel.
Son beau-fils, Henri Aubanel devient manadier.

1935, le 24 mai, première sortie de Sara, portée en procession.

1936, en mars, mariage de la 1ère reine d’Arles : Angelle Vernet.
8 août, décès de sa femme Henriette.

1938, en octobre, il est hospitalisé à Nîmes.

1939, en début d’année, la manade est arrêtée.

1942, en novembre, les allemands s’installent à Simbèu.

1943, le 17 février, il est expulsé de chez lui à Simbèu.

1943, le 15 décembre, il décède en Avignon.
le 18 décembre, enterrement à St Agricol ; inhumation au cimetière St Véran.

1944 Vente par Henri Aubanel, son beau-fils d’une partie de la manade à Paul Laurent.

Quant il mourut, c’est son frère cadet qui devint le marquis : Jacques Marie Joseph Henri, né le 25 juin 1881, au Château de la Belle Côte, à Bouillargues, dans le Gard.
Il est surnommé Jacques de Baroncelli. Dans la même lignée, il fut également connu en tant que grand metteur en scène du cinéma dont il fut l’un des pionniers ; il fut tour à tour, réalisateur, scénariste et producteur cinématographie. Il occupa également le poste de rédacteur en chef du quotidien "L’Eclair". Subjugué par le cinéma, il réalisa surtout du temps du muet, des oeuvres qui font époque et au cinéma parlant, il signa des films de grande valeur. Il adapta à l’écran des oeuvres existantes, comme la "Duchesse de Langeais" d’après Honoré de Balzac, en collaboration avec Jean Giraudoux. Né pour être poète (il écrivit des vers remarquables), il sut transposer son talent dans le domaine de la pellicule et il écrivit son nom dans l’histoire du cinéma mondial. En vrai magicien de l’image, il sait passer du mélodrame comme "Nitchevo, Feu" et "Veille d’Armes", au romantisme, comme "Pêcheur d’Islande" de Pierre Loit, chef d’oeuvre du muet et en destinant sa concupiscence à des oeuvres poétiques, comme "Le Rêve" d’Emile Zola.

1951, en juillet, transfert des cendres du marquis aux Saintes-Maries-de-la-mer à Simbèu.

Ph : O. Calleriza

1970, création du Parc Naturel régional de Camargue, d’une superficie de 86 000 hectares et constitue une des principales zones humides d’Europe et dont l’écosystème est tout à fait unique, d’une beauté sauvage époustouflante.

9 février 1989 à l’âge de 81 ans, décès de Riquette
Riqette était mère de six enfants : Folco, Marie-Maguelone, Nerthe, Pierre, Jacqueline et Marie-Caroline tragiquement disparue.

1998, décès de Jean de Baroncelli.

Un des derniers baile du Marquis fut "Pagnolet" des Saintes-Maries-de-la-Mer.