Filet que l’on met sur le museau (lou mourre) des chevaux.

D’après :
Jean-François FÉRAUD : "Dictionnaire critique de la langue française". Marseille, Mossy, 1787-1788, on trouve :

MORâILLES, s. f. pl. MORâILLON, s. m.

Quelques-uns écrivent Mourailles, mouraillon.
Richelet préfère le 1er, sans condamner le 2d.
L’Académie ne met que celui-là.

Morâilles est un instrument composé de deux branches de fer, dont les maréchaux se servent pour serrer le nez d’un cheval.

Dans "L’histoire de Caromb", village sis au pied du Mont Ventoux, on trouve un "Lexique provençal , patois et carombais" où il est précisé :

En Camargue, c’est une muserole faite avec le seden pour monter un cheval "à poil" (à cru).

Adeja, lou soulèu se fasié bas. Se fauguè bouta à chivau pèr vira li vaco. De liuen, la chato veguè l’ome s’avança dóu camargue blanc, i’espóussa davans un saquetoun de civado, l’encamba à péu, en i’avènt, proumié, vira la cordo raspihouso alentour dóu nas, pèr ié faire lou mourraioun.

(Déjà le soleil baissait. Il fallut nous mettre en selle pour faire tourner les vaches. De loin, la jeune fille vit l’homme s’approcher du camargue blanc, lui secouer sous le nez un petit sac d’avoine, l’enfourcher à cru en lui ayant tout d’abord enroulé la rude corde autour des narines pour le museler).

Extrait du conte populaire "La Caraco" de J. d’Arbaud (traduction de Simbèu).