· La désinfection ne peut intervenir qu’une fois les opérations de nettoyage et démontage de s équipements et matériel mobile, réalisées. Les fumiers et lisiers doivent au préalable avoir été évacués et stockés hors d’atteinte des animaux.
 
· Elle doit concerner l’ensemble des bâtiments ayant hébergé des animaux, à minima dans les 3 dernières années passées, leurs abords, ainsi que les équipements, qui doivent si possible être démontés, lavés et désinfectés à part.
 
· Les désinfectants utilisés doivent être agrées par le ministère de l’agriculture et sélectionnés sur leur activité tuberculoside (la fiche technique du produit doit être jointe au dossier de désinfection). Il ne sont toutefois efficaces que sur des surfaces peu poreuses : béton, ciment, plastique et métal. Le bois peut être conservé s’il n’est pas au
contact direct avec les animaux, sous réserve de traitement approprié.
 
Procédure de nettoyage des bâtiments et équipements
· Éliminer les fumiers et lisiers (voir suite sur destination recommandée).
· Sortir les matériel/équipement amovibles. Effectuer d’abord un nettoyage à sec en éliminant le maximum de poussières et toiles d’araignées.
· Puis, arroser abondamment le sol et les murs au jet, avec adjonction de produit détergeant ; Laisser tremper au minimum 1 heure (en suivant les prescriptions du fabricant dose/durée de contact).
· Au besoin, brosser les zones qui restent encrassées, brûler les boiseries démontables en trop mauvais état (claies, panneaux de bois).
· Finir le nettoyage au jet haute pression, en décollant toutes les souillures et joints précaires.
· Les murs doivent au moins apparaître propres jusqu’à hauteur des animaux.
 
Procédure spécifique de nettoyage du matériel
· Vider les containers (agrénoirs), dépoussiérer l’intérieur, brosser les surfaces externes.
· Cordes : laisser tremper dans une solution désinfectante.
· Barrières de box : à démonter si possible
· Engins agricoles : dans la mesure du possible, utiliser le nettoyeur haute pression. Les pneus en particulier doivent être lavés en tant que de besoin (véhicules circulant sur les surfaces auxquelles ont accès les animaux contaminés)
 
PUIS FAIRE PROCEDER A LA DESINFECTION DU TOUT, PAR L’OPERATEUR AGREE
 
· Une fois cette désinfection réalisée, réaliser un vide sanitaire de minimum 4 semaines.
Vous pourrez procéder aux travaux de maçonnerie pour refaire les joints et les enduits (la réaction thermique du ciment contribue à l’inactivation des éventuels bacilles restants), de même qu’au remontage du matériel mobile préalablement désinfecté, en fin
de période de vide sanitaire. La mise en œuvre d’une éventuelle deuxième désinfection sera appliquée après cette période de 4 semaines, après travaux et remontage des
équipements/matériels mobile, et sera également suivie d’un 2ème vide sanitaire de 4 semaines minimum.
 
Gestion des abords et prairies
· Sur les abords non cimentés, la chaux vive peut avoir un effet assainissant sous réserve d’être épandue en quantité suffisante, par le dégagement de chaleur qu’elle provoque (l’effet chimique est faible sur les mycobactéries). Il est préconisé un traitement de 2 mètres autour des bâtiments sur les zones potentiellement contaminées. Le même traitement pourra être appliqué aux points de regroupements connus du cheptel (points d’eau, points d’affouragement), suivi d’un éventuel hersage, si nécessaire.
· A contrario, pour les prairies, l’épandage de chaux n’est que peu efficace car la dose serait trop faible pour avoir un effet calorifique suffisant ; il faut privilégier l’action du soleil en éliminant tous les refus et en dégagent de manière suffisante les abords des pâtures, car les mycobactéries sont très sensibles aux rayons UV. Un délai 5 mois (2 à 5
selon la saison), est considéré comme suffisant, durant lequel il est déconseillé de retourner les prairies, au risque d’enfouir les mycobactéries en profondeur du sol et donc d’augmenter leur durée de résistance.
 
Gestion des fumiers – lisiers
· Le fumier chauffé à cœur ne présente à priori plus de danger et peut être épandu tel quel pour sa partie centrale. Le fumier frais doit avoir été regroupé en un endroit spécifique hors ruissellement et hors d’atteinte des animaux, avec recouvrement par une couche de
chaux vive en surface pour y subir un échauffement à cœur, en tas ou en andain (retournement tous les mois conseillé) . Il peut ensuite être épandu sur les parcelles, sauf celles destinées au pacage des animaux ou au maraîchage. L’enfouissement immédiat est déconseillé pour éviter d’enfouir des mycobacteries en profondeur.
· A contrario, il n’existe pas de traitement efficace du lisier (résistance des mycobactéries de 20 à 70 jours, voire 200 dans les fosses) qui doit être considéré comme une matière contaminante ; à n’épandre que sur sols nus, sans ruissellement, pour laisser agir les rayons du soleil sur couche fine. L’épandage doit se faire en limitant au maximum la
formation d’aérosol, en l’absence de vent, loin des cours d’eaux. Il est interdit sur les parcelles réservées au pacage des animaux, ainsi que sur les parcelles destinées aux cultures maraîchères.
 
Gestion des aliments
· Il est demandé de détruire tout les aliments ayant pu être en contact direct avec les animaux ou du matériel non nettoyé (dont front de sotckage).
· Sauf contamination secondaire (sur l’aire de stockage), le foin est à priori considéré comme non-contaminant (avis de l’AFSSA2008-SA-0263), ce qui peut s’expliquer par la conjonction de trois facteurs : exposition au soleil durant le séchage, échauffement à cœur des balles de foin et souvent absence de pacage des animaux dans les 6 mois
précédant la coupe. Toutefois, en cas de coupe après pacage de l’année, il est recommandé de réserver ce foin aux espèces peu sensibles tels que chevaux et moutons.
· Il n’existe pas d’avis concernant les ensilages et les balles enrubannées (action vraisemblablement limitée de l’acidité sur les mycobactéries ?), qui peuvent néanmoins être considérées comme à faible risque du fait du type d’exploitation "hors sol" généralement associée. Par mesure de précaution, le front de consommation des
ensilages devra être détruit. en cas de désinfection d’une exploitation.
 
Surveillance des autres animaux
Les animaux de basse-cour sont peu réceptifs à M. Bovis. Ainsi les volailles développent préférentiellement des tuberculoses aviaires (à M . Avium), peu pathogènes pour les ruminants.
Les porcs peuvent par contre indifféremment héberger les trois formes de tuberculose, Aviaire ( M. Avium), Bovine ( M. Bovis) ou Humaine ( M. Tuberculosis), sans extériorisation de symptômes. Par mesure de précaution, on essayera si possible, de faire coïncider le renouvellement des bandes en même temps que l’élimination des animaux infectés.
Les chiens et chats sont très rarement atteints et plutôt réceptifs à M. Tuberculosis (agent de la tuberculose humaine). Ils peuvent toutefois, dans certains cas, héberger M. Bovis. Chez le chien , les symptômes apparaissent en général rapidement ( 6mois, avec amaigrissement, toux, abattement…), plus lentement chez le chat. Les formes sont à 90% des formes pleurales et pulmonaires. Il n’existe pas de diagnostic fiable du vivant des animaux. Aussi, les méthodes de lutte préconisées sont une radiographie pulmonaire en cas de signes prononcés, ou l’autopsie en phase terminale