(...) , président de l’association des manadiers de taureaux de la "raço di biòu", à l’issue de l’assemblée générale qui s’est tenue vendredi dernier chez Pierre Aubanel.

A l’ordre du jour la réélection partielle du bureau.
Les cinq membres sortant à savoir Magali Saumade, Jean-Pierre Clauzel, Jacques Mailhan, Pierre Cuillé et Xavier Guillot sont repassés comme une lettre à la poste !

Autre sujet abordé par les 14 manadiers présents sur les 63 que compte l’association, le calendrier des courses revu et corrigé (2 courses aux As par dimanche en début de saison) par la fédération pour 2007 et qui n’a pas obtenu, loin sans faut, la bénédiction des éleveurs. Henri Laurent explique « 95% des votants se sont exprimés contre la suppression des courses. En revanche nous sommes conscients qu’il faut réaménager ce calendrier avec une meilleure répartition (ndlr, dans le temps et dans l’espace) des courses. Nous réclamons aussi que le règlement fédéral soif réellement appliqué Exemple ?’L’attitude - ou plutôt la mauvaise attitude - des tourneurs en piste qui n’est pus suffisamment sanctionnée »

Face à la légère soustraction de course les manadiers optent donc pour un statu quo. Tout comme leurs amis raseteurs qu’une délégation devrait prochainement rencontrer afin de mettre consensuellement à plat leurs certitudes sur ce chapitre. Donc l’avenir de la course camarguaise, la qualité du spectacle et la satisfaction du public ne passent pas par la réduction de rendez-vous.

Mais évidement ce qui turlupine bien davantage actuellement les éleveurs de taureaux de race Camargue c’est cette ombre noire qui plane avec tant d’insistance sur leur cheptel au risque un jour de faucher la vie de la Camargue. La tuberculose çà n’arrive pas qu’aux autres... Et ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. Ainsi comme le constate le président Laurent : « En 2005 la DSV de l’Hérault nous avait assuré que tout était clean. Et voilà qu`un an après c’est le département où il y a le plus de problèmes »

L’interféron (test contrôle sur l’animal vivant) est-il fiable ? Dans 94 ou 95 % des cas selon certains et même seulement 87 % de source autorisée. Un taux qui laisse dubitatif certains manadiers notamment ceux dont les bêtes suite à des résultats positifs ont été abattues et dont la plupart pourtant étaient saines.

L’abattage partiel et non total c’est ce que souhaiteraient voir systématiquement mis en place les représentants des éleveurs qui deux fois par an rencontrent les DSV (Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône). Certes ils en sont bien conscients leurs taureaux bénéficient de dérogation par rapport aux autres bovins européens mais finalement cette race unique si fragile, si réduite sur un territoire grand comme un mouchoir de poche n’a-t-elle pas droit à d’avantage d’égards et de bienveillance que les vulgaires vaches normandes qui ruminent en regardant passer les trains, en attendant d’emprunter de toute manière un jour ou l’autre le couloir de la mort.
Le taureau ce dieu qui combat doit-il être condamné sans appel pour que la France puisse enfin répondre aux exigences européennes ? La réponse varie évidemment sensiblement selon qu’elle émane de Paris et Bruxelles ou Lunel et Saint-Martiin-de-Crau. Pour convaincre les premiers, les manadiers ont décidé de se mobiliser car, c’est Magali Saumade la vice-présidente et porte-parole de l’association qui l’affirme : « Les manadiers doivent mener le combat avec le soutien de la fédération et non le contraire". Mais on le sait l’union fait la force

Domynique AZEMA