Finale des Ligues Languedoc-Roussillon à Saint-Géniès des Mourgues samedi 16 octobre 2010
Au 514 de la manade Saumade, le Trophée… à Jean-Baptiste Granier le « mérite » !!!
Après Saint-Mathieu de Tréviers l’année dernière, c’est une nouvelle fois sur l’autre rive du Vidourle que s’est tenue la Finale 2010 des Ligues Languedoc-Roussillon… il est vrai que si le Mistral ébouriffait la plaine Gardoise, passé le Pont de Lunel, malgré un temps frisquet, les feuilles des arbres ne tremblaient que par intermittence… le vent était tombé dans le petit fleuve côtier descendant des Cévennes !!!
A quelques encablures de Sommières, après avoir traversé Saint-Christol, village aux couleurs de la devise « Rouge et Verte », de l’ère Jean Lafont à celle de Louis Nicollin, en ce samedi 16 octobre 2010, c’est à Saint-Géniès des Mourgues, petit village de 1 600 âmes, qu’Yvon Pellet, premier Magistrat de la Commune et son ami Gérard Gehin, Président du Club Taurin Le Trident, tous deux véritables passionnés de bouvine, nous accueillaient dans leurs sympathiques petites arènes pour cette finale.
Parti le matin à 9 heures avec mon ami Gérard Barbeyrac, Directeur Technique à la FFCC, nous eûmes largement le temps de boire un petit café avant de rejoindre les arènes pour la course d’emboulés prévue à 11 heures ; en prélude à la finale, 2 bons taureaux de la manade du Ternen, furent rasetés par les élèves des écoles de raseteurs de Bouillargues, Marsillargues et Mauguio, Mehdi Belgourari, Jamel Bouharguane, Rodrigue Ortiz et Maxence Azieau.
Après la bandido à l’ancienne élégamment menée par la manade Jean Lafon, le traditionnel apéro et le repas, tellement long que nous fûmes privés de dessert, dès 14 heures, les arènes ouvraient leurs portes ; malgré le ciel quelque peu encombré de nuages ce qui rafraichissaient un peu plus l’atmosphère, le public se pressait tout de même nombreux devant les guichets.
Les arènes étaient quasiment pleines et on pouvaient noter la présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles les élus de la communes mais aussi des communes avoisinantes, le Président de la Fédération, Henri Itier et ses collègues du Comité Directeur, de nombreux manadiers et… une poignée raseteurs.
La Peña Mithra de Lunel, les Arlésienne locales et celles du Velou Pescalune, suivies des gardians de la manade Jean Lafon, précédèrent les 8 jeunes Stagiaires, dont les 2 remplaçants, et leurs 2 tourneurs pour la Capelado.
La « voix » des grandes arènes, Jacques Valentin, présidait… mais qu’était-il advenu de Cyril Daniel, prévu initialement ??? Avait-il peut-être perdu sa voix… pour avoir déjeuner en vis-à-vis, je n’ai rien remarqué de particulier !!!
C’est le N° 564 de la manade Fanfonne Guillierme qui ouvre les débats ; brave, peu agressif mais très volontaire, ne refuse rien… un léger coup de tête à l’encontre qui gêne quelque peu les garçons… quelques belles anticipations, notamment sur Benafitou, Bousanquet et Gaillardet ; enferme sérieusement Coulomb et termine bien. Aurait mérité Carmen, au moins pour sa bravoure, à son retour !!!
Avec le N° 556 de la manade Raynaud, le ton se durcit ; cul collé à la planche, attend ses adversaires ; ses départs sont puissants et rapides et vient fort au contact ; de grosses anticipations notamment sur Benafitou ; a tout de même trop tendance à se coller à la barrière côté toril, d’où il est difficile à déloger ; vient très fort sur Bousanquet après qui il passe la corne. Bonne course. 1 Carmen pendant sa course, grâce au public, + retour.
Dès sa sortie, le N° 526 de la manade Nicollin surveille tout ; premier raset et Granier se fait sérieusement raccompagner à la planche… seul Granier s’y colle vraiment… puis, Gaillardet, Benafitou et Bousanquet entrent enfin dans la danse et le taureau enchaîne un très bonne série ; grosse action où il s’envole après Bousanquet ; enchaîne deux nouvelles très belle séries et termine très fort une nouvelle fois sur Bousanquet. Bonne course. 5 Carmen, peut-être 1 de trop, + retour.
Avec une très belle armure, le N° 501 de la manade Saint Pierre impressionne !!! S’il s’éparpille quelque peu en début de course en lâchant le raset, revient à de meilleures intentions au fil du temps… c’est Granier, en le sollicitant dans les règles qui met le taureau sur les rails ; pousse fort la corne à l’encontre sur Bousanquet ; s’envoi un peu en retard sur Benafitou, puis plus sérieusement sur Gaillardet qui se fait accrocher le pied mais sans mal… le taureau est à l’affût et ne s’en laisse pas compter ; vient très fort sur Anane après qui il s’envoi au-delà des bois. Bonne course. 1 Carmen, mais en aurait mérité au moins 2 de plus, + retour.
La deuxième partie démarre fort avec le N° 602 de la manade du Brestalou ; vif, rapide et laissant trainer la corne, vient très fort sur le raset et pousse au bout pour attraper… il manqua ses cibles à plusieurs reprises, notamment Benafitou, qui s’est fait sérieusement enfermer, et Granier qui termine de justesse aux planches ; enchaîne 2 forts belles séries… puis le taureau se place et surveille… enchaîne encore et termine fort sur Gaillardet, et surtout sur Garcia, la corne au plus près des fesses… c’est au tour de Benafitou d’éfleurer la corne, et le taureau termine sa course par deux grosses actions sur Bousanquet et Garcia. Très bonne course. 8 Carmen + retour.
Le N° 588 de la manade Aubanel-Baroncelli, se blesse à la mâchoire dès son début de course… Handicapé et surtout gêné par cette malencontreuse blessure, s’il vient fort sur le raset, il a tendance à lâcher, et secoue sa tête comme pour évacuer le mal… signe toutefois deux belles actions sur Granier et Bousanquet, passe la corne sur ce dernier ; Gaillardet le sollicitera bien et le taureau montera aux bois à deux reprises… toujours contrarié par son « mal de dents », il sera distrait par tout ce qui bouge et termine par une grosse action sur Bousanquet. Le taureau a des principes et mérite d’être revu en pleine possession de ses moyens. 2 Carmen + retour, à peine justifié… si, pour la blessure !!!
Petite maille mais grande vaillance pour le N° 501 de la manade du Grand Salan ; pourquoi fait-il le vide autour de lui ? Un départ pourtant dans les normes de Granier et ce dernier se fait sérieusement enfermer ; a les yeux sur tout ce qui bouge… dans les « starting blokc », ses départs son fulgurants tout comme ses arrivées aux planches ; Bousanquet, Garcia et Granier arrivent de justesse ; enchaîne deux belles séries et s’envoie sur Garcia et Benoit ; finit par trois grosses actions, sur Benoit, ou il passe sérieusement la corne, et monte haut et fort sur Bousanquet et Garcia. Très bonne course. Une avalanche de Carmen… je crois en avoir compté 11 pendant sa course et 1 de plus à son retour au toril… un peu exagéré tout de même… peut-être que le bouton était bloqué !!!
Pour les afeciouna l’ayant déjà vu, le N° 514 de la manade Saumade, était très attendu… Et effectivement, pas de déception… Se déplace, chasse l’homme à la planche… vu de loin, s’envole sur Garcia, puis sur un long raset, s’envole avec puissance sur Granier… refroidissement en piste, et les garçons restent accrochés à la barrière… saute par surprise sur le tourneur Fernandez qui a le bon reflexe de revenir en piste plutôt que de s’accrocher… heureusement !!! Seul Granier sera là pour le solliciter dans les règles, s’exposant au danger, le taureau le raccompagnant à deux reprises au-delà des bois… en piste comme à la planche, le taureau est meurtrier… Benoît s’y risquera mais devra rompre et finira avec le taureau aux tubes… Granier est encore là pour terminer sur une très grosse action… Quelle belle course de ce jeune cocardier qui risque d’être très prisé !!! 6 Carmen + retour, le tout, non usurpé !!!
Côté garçon, Jean-Baptiste Granier survola les débats, s’investissant avec volonté et qualité sur tous les taureaux ; dommage qu’il n’y ait pas un prix pour le meilleur Stagiaire !!!
J’ai trouvé Marc Bousanquet très travailleur mais avec une légère tendance à sélectionner « ses » taureaux.
Grosse course de Ludovic Garcia, entré au 3ème taureau, remplaçant Florian Coulomb ; a démontré qu’il aurait pu être titulaire.
Joan Gaillardet, tout en finesse, fut très appliqué et très esthétique sur ses rasets.
Iliès Benafitou, sorti au 5ème, s’est bien investi, mais avec les qualités et les possibilités qu’on lui connait, aurait pu faire plus.
Mehdi Anane, n’est pas resté inactif et n’a pas grand chose à se reprocher.
Florian Coulomb, sorti au 2ème, a donné ce qu’il fallait.
Benjamin Benoit rentré au 6ème, remplaçant Iliès Benafitou, a juste eu le temps de s’échauffer, mais a osé.
C’est en piste que se déroula la cérémonie de remise des prix, en compagnie de la Peña, des Arlésiennes, des gardians et des toutes les personnalités.
Le prix du meilleur taureau est revenu sans contestation à la manade Saumade, prix remis par le Président Henri Itier à Magali Saumade, pour la prestation du N° 514 ; un trophée fut remis au bayle-gardian de la manade.
Tous les jeunes raseteurs et leurs tourneurs, ont reçu un trophée en souvenir de cette finale et l’ensemble des manadiers s’est vu remettre un bouquet par les « pitchounettes » Arlésiennes locales !!!
Comme il est de coutume, tant en Provence qu’en Languedoc, la Coupo Santo est venue clôturer cette excellente après-midi taurine.
A bèn lèu !
Texte et photos Didier Jacquet