Dès qu’au ciel rougissant le soleil se lèveDe l’ombre de la nuit a surgi le rêve.Une page est tournée dans l’aube naissante,C’est le maître des lieux qui toujours l’enchante.Un gardian est parti sur son cheval Filou :C’est notre vieil ami l’étrange Batistou,Des dunes à la mer et sans désemparerIl parcourt les étangs, les roseaux, les marais.La Camargue est sa vie, il connait ses taureaux,Sur ces terres sans fin ils sont bien les plus beaux.Entre les horizons de ce sol infini,Batistou va et vient sur le sable jauni.Il est bien le gardian d’un empire secretQui parcourt le pays de son hagard discret.Blancs chevaux, noirs taureaux, son bétail est partout,Mais plane sans répit l’âme de Batistou.Puis l’ombre a fait place à l’astre qui décline,Les roseaux s’agitent sous l’ardeur marine.Du marais aux étangs tout l’azur frissonne,Et du clocher Saintois l’angélus résonne.Alors c’est le retour vers le toit de chaume,Le gardian n’est plus roi, il redevient homme.Bientôt la cabane sous son pin parasol,S’endort dans la nuit bleue, dans les parfums du solDemain le jour aura encore besoin d’ardeur,Mais des rudes tâches le gardian n’a pas peur.Ainsi va chaque jour la vie d’aventureSous la douce émotion de dame nature.
Publié le
1er octobre 2014 par
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Mis à jour le
29 septembre 2014