COURSE OLYMPIQUE…
Le 12 mai 2024 était donc le jour du passage de la flamme olympique dans les Bouches du Rhône et notamment dans la commune iconique de Port Saint Louis du Rhône.
Du départ de la célèbre plage sauvage Napoléon à l’arrivée au milieu des cabanons entourés des flamants roses, des taureaux, des chevaux, des arlésiennes, des pêcheurs et autres "partegueurs", en somme « les vrais » dixit la Présidente de région, Madame Martine Vassal, cette journée avait un attrait historique et totalement magique dans les paroles de Monsieur le Maire Martial Alvarez.
Il était donc inévitable de greffer une course camarguaise au nom du « Trophée de la ville » et que ce fut une bonne idée et même une grande idée !

Tout y était avec une roussataïo locale de la manade Lillamand et le groupe de protection des traditions locales mené par des Saint-Louisiens passionnés.
Remise de présents à la manade Laurent pour leurs 80 ans et à la manade Cavallini pour leurs 40 ans avec des discours empreints d’amitié et de respect.
Il ne restait plus qu’à satisfaire les 1000 personnes présentes, chose inédite sur les 20 dernières années pour le club taurin Titi Boncoeur.
Mise en jambes de haut calibre.
PEBRE de la manade Fabre - Mailhan ouvre les débats de belle manière, typiquement dans sa race !!! !
Un nombre incalculable de rasets mais avec une envie constante de les honorer sans jamais faiblir.
Les hommes sont prêts, tout le monde se prête au jeu, le premier qu’il fallait.
TOCHE de la manade Blanc , sous les yeux de son parrain Pelissanais il fait une course qui aurait fait pâlir les meilleurs marathoniens des JO.
Mais alors il ne laisse rien passer et se bat tout le long de son 1/4 h abouti.
Le coup d’éclat dans les dernières minutes où il envoie façon Fosbury, Florian Lopez dans la contre piste dans un début d’émotion perceptible.
La musique à plusieurs reprises et à la rentrée évidemment.
BOLÉRO de la manade Laurent.
L’âge est un allié de poids car il a l’expérience du trophée des As.
Il gèrera sa course comme il le voudra, semblant même pâtir du manque de pression qui le submerge de temps à autre.
Mais les 5 dernières minutes montrent pourquoi il était là.
5 coups de barrière d’une grande puissance et qui font terminer cette première partie sur une grande note.
L’histoire est lancée.
En route vers l’Olympe...
La place de vedette est réservée pour AMIRAL de la manade Lautier.
Quelle domination, quelle prestance, quelle classe !
Les hommes s’interrogent, les primes montent, le public est dans l’attente et dans la crainte.
Il trouve face à lui un Ismael Oukharti, en mode sprinteur au courage XXL !
Un raset pour s’emparer de la cocarde et deux autres pour asseoir une notoriété naissante, celle de ceux qui essaient, qui ne reculent pas.
Les hauts parleurs égrènent les sponsors de la ville … cela monte à une somme rare à ce niveau et dans ces arènes pour atteindre les 700€ sous l’approbation générale.
Ovation gargantuesque.
Il y a une histoire avec CORAIL de la manade Rouquette qui réalisa la saison dernière une course référence et qui fait encore parler.
Donc il était attendu pour revivre les moments passés avec Oukharti et Lopez.
Et alors la c’est un véritable déferlement de rasets de classe de talent, d’émotion à celui qui fera le plus beau, le mieux, avec une mise en danger permanente.
Le public est en liesse, l’attente entre chaque passage est encouragée par les suiveurs qui salivent à chaque arrivée.
Dans le même tonneau que sa précédente venue, CORAIL est chez lui et il est raccompagné au toril avec une montagne d’amour et des Carmen à n’en plus finir.
La manade Allard venait avec un des vainqueurs du Trident d’or 2023.
LIBERTIN seulement 6 ans, encore entier mais une envie de combattre excessive.
Les raseteurs sont au diapason de l’événement, on ne veut pas voir faiblir l’étalon qui, comme un boxeur, s’accommode de ses sparring partners qui rendent quand même les coups.
Des actions fortes, du bois cassé et de la générosité à revendre. La prestation est belle, les spectateurs eux sont dubitatifs, la lisse est permanente …
Jusque là les épreuves s’enchaînent, nous sommes proches de la perfection.
Il faut terminer le travail, les derniers mètres sont en général les plus durs.
Y aura t’il la cerise sur le gâteau ?
Il y aura plus que ça...un véritable feu d’artifice.
JETHRO de la manade Cavallini lui aussi est jeune et une interrogation demeure "va- t-il assumer de sublimer la course ?"
Les débuts sont timides … et puis le duo star allume la mèche .
Et l’intensité fut croissante. La musique s’emballe, il n’y a quasiment pas de primes mais une multitude de « Carmen » les rasets s’enchaînent et il en découle une qualité, une surenchère d’actions plus hautes et plus fortes.
On se demande où est la limite, il semble qu’il n’y en ait plus...
Dans un dernier effort Lopez s’embarque dans un raset qui s’annonce impossible, dès le départ les tribunes applaudissent déjà, ils arrivent ensemble dans un bruit de victoire et de faste, la course est finie...mais Oukharti se sentant lésé, s’élance alors que la fanfare retentit déjà ça sera le dernier coup d’éclat de la journée … historique…
Carmen général …
Le spectacle est terminé et comme lors des grands moments les honneurs sont rendus …
Les gardians, manadiers, raseteurs et tourneurs (admirables) se félicitent et se congratulent.
Il y a une remise des prix et elle est conséquente …
Qui choisir entre Oukharti et Lopez ?
Aucun … le duo est à mettre en avant tellement ils se sont transcendés.
Chez les taureaux le problème est le même entre la domination et le fantasque le choix est cornélien…
JETHRO repartira avec la médaille d’or mais les fleurs seront pour AMIRAL.
Tout le monde quitte les arènes, sourire aux lèvres.
Les discussions se poursuivent jusque tard dans la nuit camarguaise … allumée par la flamme, non pas olympique mais celle de la passion et de l’amitié des arènes de Port Saint Louis …
Merci à tous …
Messages
1. COURSE OLYMPIQUE… , 14 mai 2024, 17:43, par Salva
Jolie plume !