8 taureaux dont 2 de chacune des manades Baroncelli, Courtin, Saurel, Pouly.
10 000 francs de cocardes et primes.
Plus de 12 000 personnes n’ont pas craint d’affronter les rayons brulants de Phoébus pour assister à ce gala taurin au cours duquel doit être décerné le titre de premier razeteur de France à celui qui se sera montré le plus travailleur et le plus vaillant.
Aux premières notes de la marseillaise brillamment exécutée par la musique de la garnison de Nimes, la présidence est composée de Olivier Brun, Audry et Marc Moureau, prend place Coulomb et Liotard sonnent la sortie du premier taureau
1/Le Cettori, de Baroncelli.
Vingt sept razeteurs se présentent en piste, et l’attaquent sans répit, Clavel coupe et marque ainsi le premier point. Les razets se succèdent sans interruption et le brave taureau n’en refuse aucun. Bouillargues (Bravo les vieux) enlève, ovation. Dans un razet superbe Margaillan cueille le garrot (Ovation). Du centre de la piste le Cettori défie la meute ! Denfert prend un gland et Gustou l’autre. Dans un razet serré Clavel est pris à la barrière. La cogida est émotionnante. Au milieu de l’émotion générale le brave petit Arlésien est emporté à l’infirmerie. Rien de grave cependant : un coup de corne profond au mollet et une déchirure à la fesse.
Une grandiose ovation salue la rentrée du Cettori qui à fourni une course exceptionnelle.
2/ Le Griffé de Saurel
Dès sa sortie ce taureau ne parait pas vouloir se donner ! Il ne répond presque pas aux razets se contentant de secouer la tête lorsque quelques aventureux se hasarde de trop près.
Rey, Margaillan, Denfert s’acharnent au garrot chacun à leur tour ils frôlent le précieux ruban. Rey en détache même un flot, peine perdue, le Griffé retourne au toril avec toutes ses décorations et sous une tempête de sifflets.
3/ Le Ravachol de Pouly
Fait a peut près la même course que le précédent. Les razeteurs se dépensent sans compter et en pure perte. Le paisible Ravachol réintègre le corral avec tout son attirail, nullement émotionné par les sifflets.
4/ Pouly III de Courtin
Au train ou va cette course, il est difficile de prévoir qui sera le détenteur de la Cocarde d’Or. Cependant avec le Pouly la situation va se dessiner. En effet le brave petit Granito va se révéler. Rey se dépense jusqu’à ce qu’un coup de pointe à la main gauche le mette en état d’infériorité pour le restant de la course. Margaillan intervient également mais le gros succès va à Granito qui dessine plusieurs razets de style. Malgré tous ces efforts le Pouly III rentre toutes ses cocardes et l’ovation qui retentit s’adresse à la fois au brave taureau et au vaillant razeteur
Après une pose de quinze minutes pour permettre aux razeteurs de souffler et aux pauvres spectateurs d’apaiser leur soif, voici que se présente le 5e.
5/ Lou Bandot de Baroncelli
Salué par les accents de Carmen et une tonitruante ovation
Après avoir parcouru la piste dans un galop effréné » l’as » de la course libre attend la tête haute et trépignant sur place, l’audacieux qui osera l’affronter. Granito passe d’assez loin ; Lou Bandot tel un bolide bondit et c’est miracle que le petit razeteur ne soit pas cloué aux planches. Bravo taureau ! Crie la foule emballée. Le clan des razeteurs s’est effrité ! Seul Granito passe efficacement aidé par Paulet et coupe la ficelle. Quelques rasets encore et Granito cueille les rubans au milieu d’un enthousiasme indescriptible.
Les trompettes annoncent primes sur primes au garrot. Margaillan et Granito sont seuls à vouloir passer. Un razet sans succès de Granito et Lou Bandot longuement ovationné regagne le corral.
6/ Le Cogne de Saurel
Fait une belle course et subit l’assaut successif de tous les raseteurs. Cependant c’est l’arlésien Paulet qui razete le plus et qui, avec une guigne noire ne parvint même pas à couper la cocarde. Le quart d’heure écoulé Le Cogne réintègre le corral avec armes et bagages.
7/ Le Ramoneur de Pouly
Fait également une belle course subissant sans faiblir les assauts de tous, durant les 5 premières minutes, et ceux de Granito et Margaillan durant les 10 dernières. La lutte est, à ce moment là en effet, circonscrite entre les deux raseteurs précités à tel point que les 27 autres se retirent pour ne pas les gêner se contentant de leur prêter la main le cas échéant.
Un razet terriblement serré et Margaillan enlève la cocarde, cependant que le vétéran Gabriel Azaïs arrive de justesse, tellement, d’ailleurs qu’il a le fond du pantalon littéralement enlevé ce qui procure aux spectateurs coté ombre de voir la lune…voisiner avec le soleil.
Les primes s’accumulent sur le garrot, Margaillan est toujours sur la brèche cependant que Granito brisé par l’effort fourni, faiblit visiblement ; heureusement pour lui, le quart d’heure est expiré. Le Ramoneur est vigoureusement applaudi à sa rentrée tandis que Granito et Margaillan sont l’objet d’une grande et légitime ovation.
Les clarines sonnent et Marc Moureau annonce au milieu d’un silence religieux que, en considération du travail fourni, le jury décerne la cocarde d’or et le titre de premier razeteur à Granito. Une immense clameur s’élève de la foule, et le vaillant petit razeteur doit faire plusieurs tours de piste cependant que, cannes, chapeaux, cigares et cigarettes jonchent le sol de la plazza.
Le calme revenu, la porte du toril s’ouvre une dernière fois pour la sortie du 8e taureau de l’après midi.
8/ Le Rempart de Courtin
Tous les razeteurs attaquent, le pauvre Rempart n’est pas à la noce ! Bouillargues coupe et Augusto enlève. Gustou cueille un gland et Margaillan le garrot. Les 15 minutes écoulées Le Rempart est rentré et la foule s’écoule en commentant les diverses péripéties de cette course qui, d’une manière générale, fut très intéressante.
En terminant qu’il nous soit permis de féliciter sans réserve Margaillan qui, infatigable, fournit un travail colossal et aurait, s’il avait été bien secondé, enlever hautement la cocarde d’or, ainsi d’ailleurs que le brave Granito qui fit preuve d’une vaillance et d’une bonne volonté énormes et de déplorer la blessure stupide de Clavel. Sans cet accident il y aurait surement eut des surprises car le Chico était décidé et avait déjà marqué un point.
La blessure de Clavel ne présente aucun caractère de gravité ? nous lui souhaitons une prompte guérison et nous espérons que l’année prochaine il sera bien plus heureux.
CHIQUITO