Sa première rencontre avec Fanfonne Guillierme :

"« J’étais allé faire les foins chez des amis à elle, au domaine de Balarin.
Un jour, j’ai vu arriver une demoiselle un peu "estrambordante’’ qui avait de l’allant, vous voyez, bien vivante.
On s’est parlé, et puis, pas plus.
Mais, quelques jours après, René Chabaud son baile-gardian de l’époque, me faisait venir au mas des Bruns, pour être gardianou. »

Près de quinze heures par jour à monter la garde à cheval, sur 6 000 hectares.

« On partait à 4 heures du matin et on ne revenait qu’après avoir compté trois étoiles dans le ciel.
En ce temps-là, il n’y avait pas de clôtures, mais les bêtes ne créaient pas trop de difficultés. Certaines, bien sûr, partaient en maraude en jouant les "galavar’’ (aventureuses) ; alors, il suffisait de laisser le cheval faire son travail à l’instinct, comme un vrai chien de berger. »

Il est de coutume pour les gardians de s’entraider entre manades. C’est au cours d’une de ces interventions, au mas de la Bélugue, en 1943, que Jacques Espelly rencontre celle qui est encore auprès de lui aujourd’hui : Magali Yonnet, fille de Christophe, l’éleveur de « toros » espagnols.
Mariés en octobre 1944, ils ne se sont plus quittés.

Un jour, Mlle Fanfonne a fait venir Jacques Espelly auprès d’elle et lui a dit :
« Jacques, je me fais vieille. Si nous faisions un arrangement, et que la manade soit vôtre mais à condition que vous gardiez le nom."

"Qu’à cela ne tienne, lui a répondu son fidèle gardian, c’est la moindre des choses que nous vous devons. »

En janvier 1989, après le décès de Fanfonne, les Espelly reprennent les rênes de la manade.
Ces rênes échoient ensuite à Christian, fils de Jacques et de son épouse Magali.
Celui-ci, à son tour, transmet la manade à son fils Hubert le 3 novembre 2007.