Il aurait pu écrire dans son style qui lui est propre que le président n’a pas su être le Bayle de l’équipe blanche et ce dès le premier taureau.

Avant même le début des hostilités, le score était serré : Zechraoui 34p ; Ciacchini 28p ; El Maboub 27p ; autant dire qu’il allait y avoir une belle compétition.
Et c’est pour ça aussi qu’on vient en Provence, pour voir une vraie course camarguaise avec un bon nombre de blancs en piste ; un équilibre droite-gauche et des séries endiablées. Une pression qui met le taureau en valeur et lui fait ressortir toute sa noblesse.

Dès le premier taureau sorti : IVAR ça se bouscule, le Gillet sait refuser ou venir conclure.
Les premiers attributs sont levés en 4’.
La cocarde annoncée à Naim puis plus tard après les glands annoncée encore pour Ciacchini.
Et aucune réctification au micro.
IVAR se cale au centre et la lutte entre tourneurs démarre. Des appels dans le déplacement du taureau ou de la contre piste. Premier avertissement du président au micro.

S’en suit MIGRATEUR, 14 ans c’est sa dernière.
La manade du Rhône a déjà eu des récompenses sur cette piste avec BANARU et d’autres.
MIGRATEUR devra jouer de toute son expérience pour déjouer dans un petit périmètre les appels droite-gauche.
2ème avertissement du président du genre "si ça continue,je vais vous gronder".
MIGRATEUR aura su doser sa course par une bonne vigilance des départs de rasets ou des finitions au ras. Il sauvera sa 2é ficelle avec les honneurs.

MITHRA sera moins dominateur.
Assailli, d’entrée les attributs partent en moins de 2’.
Un départ de raset à droite, Kerfouche appelle à gauche ; un départ à gauche, Benafitou appelle à droite.
C’est la bourre ; au micro Philippe :" Bon arrêtez maintenant".
Pour s’en sortir, le pensionnaire du Pantaï tape aux planches mais perd trop d’énergie dans sa hargne.
Il sera dépouillé en 8’.
Au balcon on y accorde Carmen ; incompréhension du public qui désapprouve.

Enfin la pause, après une première partie brouillonne en piste et au micro. Philippe le sait ; ses hésitations, ces litiges aux attributs, son manque de prise de décision franche ont créé la discorde en piste.
Il préférera rester sur le perchoir durant l’entracte à discuter avec ceux qui le caresseront dans le sens du poil plutôt que d’affronter la buvette et le vestiaire tout proche.

La 2ème partie reprend et c’est à nouveau la foire d’empogne.
RASCLADOR de Lautier est dépassé comme le président.
Il sait refuser les appels de tous cotés comme pousser corne menaçante au ras des planches. En bon cocardier il sélectionne mais sous la pression et les appels de toutes parts, même de contre piste il semble abdiquer et fixe le centre de la piste.
C’est à ce moment là que Dumas d’un coté, et Alarcon de l’autre, appellant le taureau mais sans aucun raset ni d’un coté ni de l’autre que le président se décide enfin à prendre une décision.
Après plusieurs rappels à l’ordre il décide d’exclure les 2 tourneurs le temps du 1/4 h du taureau.
Incompréhension en piste, énervement.
Le public prend partie pour l’un ou pour l’autre.
Zekraoui d’habitude a un moral d’acier. Après 17 coups de cornes il a su toujours revenir au plus haut ; mais là il se sent floué, trompé. Il estime avoir perdu des points sur des décisions litigieuses au dépends de son rival de compétition Ciacchini.
Par solidarité avec son tourneur il sortira de la piste également et ne lèvera aucun attribut sur ce taureau.
Par la suite tout rentrera dans l’ordre et le Lautier saura démontrer ses qualités. Il faudra 8’30 pour lever les principaux attributs.
Une 2é ficelle qui rentrera après un 1/4 brouillon et un taureau vaillant mais résistant.
Le président lui accorde tout de même les honneurs malgrés les rires et les sifflets du public.

La suite de la course sera plus agréable.
ZOCATO sortira le grand jeu du cocardier complet : placement, vigilance, rapidité, danger, finition.
Marignan qui n’est plus dans la course au trophée et donc sans aucune pression, se mettra en valeur et par là même le taureau de Guillierme.
Il saura le tirer pour éviter de lui faire baisser la tête.
Zekraoui en fera autant à gauche. La 1é ficelle levée à la 11é après un beau combat et la 2é à la 12é arrêtera le chrono.
Une belle prestation honnorée du titre de meilleur cocardier de la finale par la suite.

CRAULEN qui vient ensuite nous sortira un autre répertoire tout en méchanceté.
Les blancs se mettent enfin en valeur.
Marignan encore, suivi par Ciacchini.
En bon barricadier, CRAULEN accepte tout et finit violemment ses poursuites. A la 13é minute la première ficelle est encore à 300€ pour que enfin le président décide d’accélérer les primes et intensifier la prestation du Chauvet.
L’air de Carmen résonne ; la course prend de l’ampleur pour une 1é ficelle qui rentrera à 600€ malgré la convoitise des blancs.
Belle prestation de CRAULEN qui méritera le prix de meilleur barricadier de la finale.

QUINSOUN compte aussi pour le trophée local et va départager Ciacchini - Zechraou - El Maboub.
Le Lagarde prend tout et vient taper.
MARIGNAN nous distille de beaux rasets que les spectateurs apprécient.
Zechraoui n’est pas de reste et Ciacchini en bon compétiteur participe.
6’ la première ficelle pour Marignan et la 2é pour Ciacchini qui assurera sa victoire à la 11’.
Retour pour le Lagarde en musique pour son énorme vaillance.

Il y a des jours comme ça où tout vous réussit et d’autre non.
C’était le cas pour Chekhade au Grau du Roi ; c’était pas le cas pour le président Bayle ce jour-là à Fontvieille.