La journée à l'ancienne.

Les fêtes de la voto de Saint Gilles ont eu lieu le week end dernier. Premier point d’orgue de la fête, l’inauguration de la Maison des Pèlerins Marcel Avignon a eu lieu le samedi soir, après la procession en l’honneur du Saint et la messe en l’abbatiale.
Le même jour avait commencé fort avec une gase splendide.

Mais un autre point fort est prévue dans les festivités 2009. Sous la houlette de Ludivine, le défilé du dimanche innove cette année.

La journée à l’ancienne débute par un traditionnel petit déjeuner pantagruélique à la manade, d’où partira l’abrivado des prés. Loin de là, en ville, les groupes et attelages se préparent à défiler en ville. Ludivine a organisé un bel hommage.
A son appel ont répondu "présent" : les Attelages de petite Camargue, et les Attelages en Pays d’Arles, l’étoile de l’Avenir, compagnons de longue date, la souleiado Margarido, le Velout pescalune, les filles du delta, les Cigaloun Arlaten, le Ruban de Trinquetaille, Regards d’antan, costumes et Traditions, Anais Marquis demoiselle d’honneur de la Reine d’Arles et les familles Bilhau et Chagoleau.

Ainsi Costumes et vieux métiers en liaison avec le foin et la vigne traversent la ville à la rencontre de l’abrivado qui les rejoint à l’entrée de la ville. Tous retraversent la foule jusqu’aux Arènes Emile Bilhau, lieu rêvé pour un hommage...

 L'hommage de Ludivine Clavel à Emile Bilhau (retranscrit du discours en provençal de Ludivine )

Emile Bilhau - 1987
Mr Emile Bilhau - 1987
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C’est le 19 mars 1904 qu’Emile est né à Générac. Il a passé sa vie entre Beauvoisin, Générac, Saint Gilles et surtout dans son domaine d’Estagel.
En 1925, il acquiert son premier cheval Camargue qu’il appelle Sultan.
Mr Bilhau avec le sens et l’amour des bête commence avec un troupeau de bédigues, puis en 1940 et sur les conseils de René Barbut, achète les bêtes de la manade Trouchaud. René Barbut devient ainsi le Bayle de la jeune Manade Bilhau.
Des Isclo à l’Auricet, la manade agrandit ses pâturages vers les marais d’Espeyran à Saint Gilles.
La vie d’Emile fut bien remplie, la vigne, les brebis et même les biòu, rien ne l’effraie dans le travail.
En 1953, la grande course de Bilhau se confirme, et en 1954 la manade va au sacre avec sa complète composée par Janot, Poète, Canetier, Rousty, Sultan et Garri.
Cette année là, pour la première et seule fois, le Biòu d’Or est attribué pour toute la course, Emile est très heureux.

La course camarguaise ne doit pas faire oublier que l’on doit à Emile d’autres jeux comme le saut de Cheval à cheval et le taureau piscine. Avec son imagination débordante, Emile a été un homme qui a su moderniser les animations camarguaises pour intéresser les touristes à nos traditions, ce qui n’est pas le plus simple. Si aujourd’hui on voit un public fourni aux taureaux piscine, les camarguais ne doivent pas oublier qu’il en est à l’origine.

En 1957, Louis Chagnoleau, mon grand père succède à René Barbut. Après les vignes d’Estagel, Louis s’occupera des biòu.
Plus qu’un Bayle, Louis est un ami. C’est en ami qu’il demande à Emile et à Paulette, sa femme, d’être les parrain et marraine du dernier de ses 5 enfants, André-Paul Chagnoleau, mon père, un homme parmi les plus passionnés.
Par sa passion et son travail, cet homme deviendra manadier, accomplissant ainsi le rêve de la vie de Louis, son père.

D’autres gens de bouvine passeront par la manade Bilhau, comme Robert Terrasse dit "Vovo" et d’autres encore.

Emile eut 4 enfants avec Paulette. Marie José, Jean-Marie, Henri et Daniel, le dernier parti trop jeune...De ces enfants sont nés 4 petits enfants : Frédéric, Stéphanie, Magali et Coralie et encore trois arrière petits enfants : Folco, Matéo et Naïs présents ce dimanche matin ici même et tous passionnés par les biòu.

J’ai eu l’immense chance de connaître cet homme dont je garde un souvenir puissant. Emile était un homme pour lequel les traditions étaient des plus importantes, et je suis fière de lui rendre ici cet hommage.

Je voudrais remercier à présent toute la famille Bihau, les manadiers qui sont venus fêter un ami, les groupes, les attelages, et tous les participants du défilé. Je voudrais également remercier la municipalité, Mr le Maire Olivier Lapierre, et Mr Patrick Agniel qui m’a laissé carte blanche pour l’organisation du défilé.

Grand Merci à tous et que vivent nos traditions.

Enfin pour achever mon discours, et avant de chanter la coupo, je voudrais vous lire un poème d’Emile qui parle de chevaux, ceux qui nous attroupent ici et sont nos meilleurs amis.

Chivau
 
Chivau, vous ai donna un mouceu de ma vido
Dè ségur lou millour, d’un temps qu’es esvali
En ieu, aves bouta moun amo avès fa espeli
La fè de moun païs, que sera maï poulido
 
Poulido, o mi chivau, sias esta lou flambeu
De ma jouinesso en flour, soungé a moun passa
M’avès mena i bious, manadié sies esta
Aves changea ma vido, et ansin es lou beu
 
M’aves douna la Joïo d’estre un bon cavalier
Dins ma sello gardiano, aï viseu dè mouments
De glori, d’Estrambord, o mi beu paramens
M’aves appris lou mena dou mestié
 
Quand quittaraï lou mounde de la terre
Béleu, vous aurai touti a moun cousta
Mi chivau, mis amis, lou dise nas esta
La glori de ma vido, ce qué en ieu espere.

La journée se poursuit par un déjeuner convivial tout à coté des arènes dans lesquelles l’après midi accueille la finale de la biche d’or.

Une bien belle fête en 2009
(Les articles de la fête : la course du Samedi La finale de la Biche d’Or

Portfolio

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