Le CTPR Les Farfadets

Ffcc.info : A quand remonte la création du CT les Farfadets ?

L’Association les farfadets a été crée en 1998, elle relance les Intervillages et créait le premier Festival d’Attrapaïres, repris depuis par de nombreux villages voisins. Il y a quatre ans, les circonstances ont été telles qu’il n’y avait plus de CT opérationnel sur Eyguières donc plus de "courses libres" et plus de manifestations taurines de rue. En 2001 la fédération ne voulant plus de régie municipale en tant qu’organisatrice, nous avons accepté de nous occuper des arènes et des rues en rajoutant à notre entête, « Club Taurin Les Farfadets » et deux ans plus tard celui de « Club Taurin Paul Ricard Les Farfadets ».

Ffcc.info : La différence : les Farfadets / CT Paul Ricard ?

Il n’y a aucune différence, si ce n’est que Ricard est une grande famille et que nous nous devons d’en faire partie, car cette Union des Clubs Taurins Paul Ricard est un important soutien pour les clubs qui ont choisi d’y adhérer. Comme toute association qui adhère à un organisme nous essayons de rassembler autour, des cartes de membres Ricard un nombre grandissant chaque année de personnes. _ Ces cartes sont vendues à toutes les occasions et ce jusqu’à la fin mai environ.

FFCC.info : Sur ces 3 années d’existence, vous êtes à l’équilibre financier ?

L’équilibre financier est toujours un exercice difficile à réaliser. Je peux affirmer que l’objectif de l’équilibre de ces 3 dernières années a été atteint.
L’exercice 2004 a été rendu un peu plus difficile par une absence plus remarquée des spectateurs et une subvention qui n’a pas forcement répondu comme nous l’aurions souhaité.

Le budget est défini par le CT en fonction de son programme. Le crédit de ce budget est alimenté par différentes sources :

  • Subvention municipale
  • Les manifestations payantes
  • Primes données par les commerçants et les particuliers lors des courses
  • Les repas et soirées que nous organisons.

Mais quand les gradins ne se remplissent pas...


 La Création d'un Club Taurin

Ffcc.info : Quelles sont les démarches à accomplir pour créer un club taurin ?

Créer un CT, c’est créer une association loi 1901, enregistrée en préfecture, et publiée au journal officiel.

Ffcc.info :Donc, la création d’un club, c’est d’abord la création d’une association loi 1901. Mais ensuite, quels sont vos liens avec la Ffcc ?

A partir du moment où un CT est organisateur de courses camarguaises et d’activités taurines de rue, il est obligatoirement lié à la FFCC, celle ci étant la seule instance officielle régissant la course camarguaise. Il faut également savoir que la FFCC est directement liée au Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Avec les UCTPR, nos liens sont représentatifs. Il nous offre tous les supports publicitaires tels que des banderoles lors de nos manifestations, des cartes de membres au nom de Paul Ricard que nous vendons, leur soutient va jusqu’à la confection des différentes affiches.

Ffcc.info : Vous organisez des courses, quelle est l’influence exercée par la FFCC sur les dates de votre calendrier ?

En ce qui concerne le calendrier des manifestations taurines de l’année à venir, la FFCC n’apporte pas de corrections. Ce calendrier est défini par le CT qui doit le communiquer à la FFCC début Janvier.
Jusqu’à présent, une réunion était organisée par les CT des Bouches du Rhône sous la houlette d’un officiel de la FFCC. Cette réunion avait lieu fin novembre, début décembre et avait pour but de recaler si nécessaire les différents calendriers entre eux pour éviter les chevauchements.

Ffcc.info : Et les raseteurs... N’interviennent ils pas sur la tenue des courses dans une piste donnée en fonction de leur accord, ou refus ?

En aucun cas les raseteurs n’ont le pouvoir d’influer sur les types de courses à courir. En revanche, ils peuvent accepter ou refuser les invitations que les CT leur proposent. C’est au CT de gérer cette situation. Les invitations se réalisent d’une année sur l’autre, et lorsqu’une décision est prise, elle doit être respectée.

Ffcc.info : Vous réunissez-vous entre Clubs taurins environnants avant de fixer définitivement vos dates ?

Cette réunion est organisée avant l’envoi des programmes à la FFCC, justement pour éviter à des CT qui organisent des courses de protection, des courses de Tau, des courses de vaches cocardières, de taureaux jeunes des superpositions de dates avec des CT voisins, mais les dates de courses à l’avenir et aux As sont maintenues.

Ffcc.info : Le nombre de courses est en augmentation, que pensez vous de cette nouvelle catégorie : la Promotionnelle ?

C’est vrai, le nombre de courses est élevé, environ 870 par an (protections incluses). Une nouvelle formule de course : la Promotionnelle voit le jour. Réservée à des taureaux ayant passé le cap de la protection et pas assez performants pour l’avenir. Globalement, un objectif de la FFCC est de diminuer le nombre de courses par an pour augmenter la qualité et faire revenir le public sur les gradins. Pour ouvrir ce créneau, le problème est de trouver les raseteurs, ils vont se situer dans les écoles taurines et la protection. Ce potentiel de raseteurs va t’il pouvoir assurer cette promotionnelle ? Quels sont les CT qui vont y adhérer ? Faudra t’il diminuer le nombre de protection ? Faudra t’il réduire ou annuler les courses d’écoles taurines ?


 Les Manifestations


FFCC.info : Quels sont les préoccupations d’un organisateur de manifestations taurines ?

Le souci est permanent et se situe à plusieurs niveaux :

  • Les matériels à mettre en oeuvre (barrières de rues ou d’accès, portes d’évacuation etc...)
  • L’organisation de la sécurité (robustesse des barrières, de leur installation, “plans d’évacuation des spectateurs, zones refuges sur les parcours etc...)
  • La validité des contrats d’assurance couvrant les acteurs dans le cadre de la manifestation prévue, que ce soit vis-à-vis des spectateurs, des manadiers, cavaliers, ou même du club taurin.
  • La définition des dates, prévoir les démarches vis à vis de la municipalité, les déviations à mettre en place en fonction des parcours (ou l’inverse, les parcours en fonction des déviations possibles)
  • L’information de la population sur le parcours, sur les zones de stationnement interdit entre autres...
  • L’information du public des dangers possibles par un balisage, des panneaux et la sono tenant au courant les personnes présentes de la position des cavaliers et des taureaux

Ffcc.info : Que faire pour cette voiture garée sur le parcours ?

La voiture qui traîne au milieu devrait faire l’objet d’un PV des autorités pour stationnement interdit par décret municipal. Elle sera déplacée pour ne pas gêner l’abrivado, mais dans l’hypothèse d’un choc, le propriétaire sera responsable.
Mais le vrai risque n’est pas une tôle froissée... Ce que l’on craint le plus est une blessure d’un cavalier, d’un cheval ou d’un taureau.

Ffcc.info : Quel type d’assurance couvre les manifestations de rue ?

De ce point de vue, il y a différentes couvertures. Il y a d’abord le manadier qui a une assurance pour son bétail et ses cavaliers. Ensuite, le Club Taurin prend une assurance pour tous les incidents se produisant sur le parcours. Enfin le manadier est responsable des éventuels dégâts provoqués par ses bêtes en dehors du parcours défini.

Ffcc.info : L’ensemble est donc bien couvert...

L’ensemble est bien couvert, mais les sociétés d’assurance qui acceptent de couvrir ces risques demandent des primes de plus en plus importantes, et grèvent d’autant notre budget.

Ffcc.info : Comment réalise t’on le montage financier d’une saison ?

Le montage financier d’une saison débute toujours par le programme établi et le budget prévisionnel. En fonction de ces 2 critères, un plan est établi en fonction également du solde de l’exercice précédent, de la subvention municipale accordée, des ressources propres du Club Taurin apportées par les manifestations diverses (ferrade soirée). Des accords financiers sont passés avec les manadiers. Après chaque manifestation, la situation financière est révisée pour maintenir l’équilibre et prévoir celles à venir.

Ffcc.info : Quel a été le plus gros succès populaire de la saison 2004 ?

Nous avons eu deux succès. Le 13 juillet, la soirée des olympiades organisée en soirée, a été parfaitement réussie. Nous devons cette réussite aux intervenants : les manades GILLET RICHEBOIS AGU-ROUBAUD et VITOU qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour offrir un spectacle de qualité. Mais pas seulement, la présentation des manades, le groupe des arlésiennes, l’organisation par les membres du CT... tout a contribué à offrir au public un spectacle digne de ce nom.
Le second a été la journée à l’ancienne en costume, organisée le 15 Août. La journée a commencé par un déplacement en attelages, suivie d’un déjeuner au pré à la manade Agu-Roubaud. Ensuite, une ferrade avant le départ de l’abrivado longue jusqu’aux arènes en passant par le village. L’innovation cette année a consisté à offrir l’apéritif, devant les arènes, avant un déjeuner organisé par le CT avant la course camarguaise et la bandido à l’ancienne.
Un programme chargé, sans temps mort, ayant pour but de réunir un maximum de personnes, certaines en costume pour adhérer à l’afficion et aux traditions.

Ffcc.info : Vos trophées 2004 seront-ils maintenus en 2005 ?

Oui, les trophées 2004 seront maintenus en 2005, à savoir fin juin les Fêtes de la St Jean : Souvenir Henri Allemand, le souvenir Alfred Bacculard, et le 15 août, le trophée de l’Aiguière.
La remise des trophées 2004 a fait l’objet d’une soirée organisé par le C.T les Farfadets à la manade Gillet. A cette occasion un film sur la temporada 2004 a été monté sur dvd, ainsi qu’un autre entièrement monté autour du spectacle des Olympiades du 13 juillet 2004. Ces deux films représentent vraiment un véritable travail de professionnel.

Ffcc.info : Pourquoi cette soirée ?

Elle a permis d’une part de se retrouver, C.T, raseteurs, manadiers d’une façon conviviale, pour évoquer 2004 et de discuter de 2005, puis également de remettre les trophées tranquillement, car en 2003 nous avions choisi de remettre ceux-ci après la course du 15 août et avant la bandido. C’était une expérience à ne pas renouveler. Le manque de temps, et l’adhésion relative des spectateurs nous ont conduit à décaler cette remise de prix.


 La Saison 2005

Ferrade chez Agu-Roubaud

Ffcc.info : Pour l’année 2005, vous conservez les mêmes acteurs ?

Notre philosophie quand nous sommes satisfait des intervenants est de maintenir un même groupe de manadiers d’une année sur l’autre. En 2005 nous travaillerons de nouveau avec les manades AGU-ROUBAUD, RICHEBOIS, GILLET, RIBAUD, LAGARDE, VITOU, CHAUVET, GUILLERME, LAUTIER, La GALERE.

Ffcc.info : Avec combien de raseteurs travaillez vous ?

De la même façon qu’avec les manadiers nous essayons d’avoir un groupe de raseteurs pour la saison et de le maintenir sur les saisons à venir. L’idéal pour la piste d’Eyguières serait d’avoir 4 droitiers et 4 gauchers. La réalité fait plutôt que nous tournons avec 4 droitiers et 2 gauchers. Selon les dates, un ou deux raseteurs supplémentaires viennent s’y ajouter.

Ffcc.info : Quel type de courses organisez vous ?

Nous avons choisi les courses à l’avenir, choix forcé car seul ce type de courses tend à correspondre à notre trésorerie.
En ce qui concerne les raseteurs, la réflexion du CT a été, dès le départ de cibler les jeunes venant de la Protection avec un fond de raseteurs plus expérimentés afin de donner le rythme. Nous avons pu composer un groupe assez homogène qui s’est maintenu jusqu’en 2004. En 2005, un certain renouvellement est nécessaire, car certains on évolué et se retrouvent maintenant aux As. Par le canal des écoles taurines qui suivent leurs élèves et au vu de leurs résultats en Protection, de nouveaux jeunes ont été retenus cette saison.

Ffcc.info : Quelle est la différence entre un taureau inscrit aux As et un inscrit à l’Avenir ?

Cette différence peut se situer à plusieurs niveaux. La fourchette d’âge d’un taureau à l’avenir se situe entre 5 et 8 ans. Durant ces années il va hausser son potentiel. Passant à l’avenir il devra non seulement maintenir ce potentiel mais affirmer son comportement face à des raseteurs plus aguerris et entraînés. L’expérience a montré qu’une telle évolution de comportement est possible. Dans ce cas, il faudra que le manadier gère bien la carrière de son animal s’il veut que son taureau devienne exceptionnel.
Mais le contraire peut tout aussi se produire. Il peut régresser dans le temps. Il est évident que les taureaux identifiés comme difficiles aux As marquent une très nette différence avec la moyenne des comportements des taureaux à l’avenir, mais l’exception peut très bien confirmer la règle.

Ffcc.info : Vous organisez 3 concours de 3 manades, les taureaux sont ils tous choisis ?

Chacune des 9 manades présentent 2 taureaux, les choix sont faits à 98% pour 2005. Il est vrai qu’en fonction de l’année précédente, au vu du comportement des taureaux le CT émet des souhaits envers les manadiers, et conclut ou non la réservation.
En ce qui concerne ces choix, le CT a pour objectif et pour philosophie en première instance de contacter les manades environnantes et d’autres qui lui sont restées fidèles. A ce titre, le CT peut, dans certains cas, avoir des solutions plus attrayantes, toujours dans le respect mutuel.


 La Course Camarguaise aujourd'hui et demain


Ffcc.info : Il y a de plus en plus de trophées. C’est un bien ou un mal ?

Il faut en premier lieu éviter de faire un amalgame. Il existe les trophées officiels : le Trident d’or, le trophée Louis Thiers, celui des cocardiers, des raseteurs Elite 2 et il y a ceux qui sont organisés par les clubs taurins de village afin de rendre hommage à une personnalité marquante, à remercier le raseteur le plus méritant ainsi que le meilleur taureau de la course et un trophée pour le raseteur qui à totalisé le plus de points.

Il y a une dichotomie entre les cocardiers classiques et les barricadiers. Que faut-il privilégier ? Un cocardier classique ou un barricadier ?

Un cocardier classique peut démontrer de grandes capacités, changer de terrain, trouver son terrain, prendre les rasets de droite et de gauche sans lâcher l’homme jusqu’à la planche et passer la tête.
Un cocardier barricadier va également démontrer de grandes qualités en piste et sur des rasets plus serrés va accompagner l’homme en s’élançant au dessus des barrières et casser du bois. Les spectateurs sont demandeurs de ce comportement. Cette forme de spectacle est plutôt prisée du public et le taureau recevra Carmen presque systématiquement.

Ffcc.info : Pourtant un taureau difficile fait le vide en piste ???

Un taureau difficile fait le vide en piste, c’est vrai. Les hommes en blanc se sentent plus en difficulté et appréhendent le raset par l’anticipation, la rapidité, la méchanceté du taureau. Mais à partir du moment où le raseteur a accepté la course au regard du public et vis à vis de lui-même, doit trouver des solutions pour raseter un taureau de ce gabarit.

Ffcc.info : Mais est-ce lié à la crainte des blessures, ou à la fatigue. Y a t-il trop de courses ?

Le tout peut-être lié, chaque raseteur gère sa saison. Certains jours de course, il mettra un bémol, certains autres sa motivation première reprendra le dessus. D’une façon générale les C.T organisateurs ont pour objectif d’atteindre un haut niveau de qualité en mettant tous les ingrédients ensemble. Mais la course Camarguaise n’est pas une science infuse et les hommes restent des hommes, et il en va de même pour les bêtes. Un souci majeur doit demeurer, celui de respecter le spectateur en assurant plus qu’un minimum de spectacle.

La FFCC nous demande d’être de plus en plus professionnel et continue à tolérer que les raseteurs participent à une course le vendredi soir, le samedi après midi, le samedi soir et enfin dans quel état voulez-vous que les raseteurs arrivent à la principale course du dimanche après midi (je vous passe le jour ou le lundi est férié 15 août de cette année) où là, logiquement il y a en face des clients sérieux et un public d’aficionados ! Nous continuons à faire 3 courses du mieux que nous pouvons car c’est important pour notre village mais si personne ne prend le taureau par les cornes on nous demandera de descendre de nouveau dans la rue pour aller défendre nos traditions, donc attention car nous courront devant l’indéfendable !

Ffcc.info : Comment ramener les jeunes dans les arènes ?

Dans une majorité de village, les C.T organisent des couses de vaches, des taureaux piscine, des abrivados des encierros... Toutes ces activités devraient raviver un engouement pour la Fé di Biou. Une présence certaine est à noter ces jours là, aussi bien en participation directe qu’en présence dans les gradins, mais il ne faut surtout pas oublier que ces activités sont pour la plupart gratuites. Malheureusement, les jours de course, cette fréquentation est bien plus faible. Je pense qu’une des raisons de cette désaffection est liée au tarif d’entrée. Pour autant, il ne faut pas négliger d’autres facteurs comme par exemple un manque de passion pour la course camarguaise ou des traditions provençales en général de la part d’une population de plus en plus hétérogène, n’ayant pas grandi dans la bouvine...
En somme un comportement de société qui se modifie associé au commencement de la disparition des générations d’après guerre.

Certains pensent que si nous retombons sur un Chomel et un Ourias cela fera revenir les gens, si vous voulez mon avis quand les gens sont partis pour les faire revenir, c’est comme une réputation il faut 30 ans pour la faire construire et 30 secondes pour la descendre. Même s’il est vrai qu’à l’époque il y avait 700 courses, qu’elle était la moyenne d’age ? Certainement pas 25 ans mais plutôt 50, d’autres raisons peuvent également être une diversification d’activités pour lesquelles les personnes parties ont certainement trouvé leur compte.

Ffcc.info : Comment voyez-vous l’avenir de la course Camarguaise ?

Joker !

Ffcc.info : Comment peut-on juguler ce problème ?

Dans un premier temps baisser significativement le nombre de courses les week-end, et après on repose la question si rien n’a changé.

Ffcc.info : C’est donc maintenant à la fédération de dire stop

La fédération comme vous l’indiquez est issue de plusieurs organisations : manadiers, tenues blanches, clubs taurins. Une évolution indiscutable est à noter depuis une trentaine d’années. Aujourd’hui pour diverses raisons nous sommes dans une impasse. De toutes façons, le monde actuel, pour continuer à vivre doit sans cesse s’adapter, la course Camarguaise doit en faire de même.

Que vive nos traditions !