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Situées au centre de la cité tarasconnaise, bien ombragées, ces arènes se distinguent par leur forme bien particulière :

  • Avec une vision bucolique, je dirai en forme de poire.
  • En vision moins optimiste, je dirai en forme de cercueil.
    Cette expression pourra en choquer certains, mais c’est réellement comme cela que certains raseteurs les surnomment

Le bout de la poire. c’est-à-dire l’ovale devant le toril, est extrêmement étroit et pose pas mal de problèmes.

Pour les résoudre deux solutions :

  • 1-) le tourneur met le taureau tête à la planche. Le deuxième tourneur envoie le taureau vers le raseteur juste au départ de ce dernier.
  • 2) Le tourneur met le taureau de face. Le raseteur doit sortir juste derrière lui au niveau de son épaule dans une trajectoire directe à la tête.

La situation se complique avec un taureau un peu " ratier " c’est-à-dire qui a tendance à se garder outre mesure.
Dans les deux cas, le contact main du raseteur - frontal du taureau est très bref car l’espace est réduit et aucune correction de trajectoire n’est possible.

Les deux longueurs pourraient paraître plus abordables, mais les platanes à même la contrepiste, gênent considérablement et obligent à décaler certains rasets.
De plus, qui dit platanes dit racines qui ressortent dans le pourtour, et dur dur pour les chevilles !

Point sensible : Le portail d’entrée
Situé à l’opposé du toril, ce coin est essentiellement droitier car les gauchers se trouvent confrontés à deux problèmes :

  • sur un raset un peu arrondi, ils sautent face du portai ! d’entrée et à cet endroit, la contrepiste est extrêmement large. Impossible de s’envoyer, ni de s’accrocher.
  • sur un raset plus direct, le gaucher trouve en face de lui un énorme platane.

En théorie, il est possible de sauter avant ou après, mais en pratique avec le taureau qui ne réagit pas toujours comme on le souhaite, ce n’est pas toujours évident

Tout en restant compliqué, ce coin est plus abordable pour les droitiers grâce à la présence d’un burladero (à gauche quand on regarde la présidence), qui coupe l’angle fuyant dans la contre piste.

Point de vue d’un acteur :
BenjaminVillard, raseteur du trophée de I’Avenir :(2004 NdW)
La forme des arènes de Tarascon avantage indiscutablement les taureaux et ce n’est pas pour déplaire. Sélective pour les hommes, elle oblige à faire des rasets courts et je dirai même ultracourts devant le toril.
Dans notre tauromachie moderne, si on veut protéger les taureaux, il faut s’inspirer de ce genre de piste, avec des angles peut-être un peu moins prononcés.

Article de Luc JEANJEAN