Ses arènes bien sûr, son trompette qui annonçait la sortie du taureau, ses travettes où je me glissais et où j’avais toujours peur d’y rencontrer une bête noire sortie de nulle part . Et puis son public qui me paraissait plus bruyant, plus connaisseur, plus passionné que partout ailleurs.

Dimanche dernier ouverture de la temporada, les arènes sont plus grandes, plus neuves, plus adaptées aux normes de sécurité.
Mais plus froides peut être .
Il a fallu du temps pour que la pyramide du Louvre, le Musem, ou plus proche de nous le Carré d’Art soient réinvestis et retrouvent une chaleur, une âme.

Dimanche donc, Royale de Cuillé, Néron Bénélos en vedettes, une demi chambrée ; un public qui me parait aujourd’hui moins expert qu’avant, plus amateur du coup de barrière que de la noblesse ou la vaillance du cocardier, à l’image de son président de course.

En premier RUBICON cocardier d’expérience habitué à cette place dans les plus grands rendez vous. 14 ans il prend de suite son terrain, sait tenir sa place, changer de coté quand il le faut. Peu d’amateur pour prendre la course à son compte même si Katif, ici comme chez lui est plus en vue que d’autre. Il y lèvera d’ailleurs les 2 glands .Par la suite RUBICON sélectionne sans trop de refus et surtout pas les rasets au large. Il rentrera avec ces 2 ficelles applaudi mais sans les honneurs de la présidence.

APACHE dans la même prestation cocardière choisit ces adversaires, des poursuites cornes menaçantes, n’hésitant pas à pousser jusqu’au delà des planches vers Martin, Benhammou ou Chekade. Des poursuites où le taureau semble avoir une préférence à gauche, il « fait le pas » ou a un problème visuel. Son propriétaire me dira plus tard que sait une douleur (artrose) à l’épaule qui le handicape. APACHE rentrera sa 2è ficelle en musique cette fois. En troisième position

GALAVARD plus jeune que les précédents, 9 ans, plus de peps bien sûr ; il prends tous les rasets, sait sortir lorsqu’il sent trop de pression et défend chèrement ses attributs. Dominateur il impose sa loi corne pointée sur Martin, Félix ou Katif . La musique le met en honneur ainsi qu’à son retour porteur de ses 2 ficelles 14/20

Après les agréables rencontres, les discussions, le chichi de l’entracte, retour à notre place en évitant de se casser la gueule dans des marches trop hautes, pour l’entrée en piste de BELENOS .
Le taureau impose de suite sa présence, sa force, ses réparties. On assiste alors à un autre spectacle plus vivant, plus rapide avec des actions droite-gauche . Le taureau prend tout, donne sa tête et par la même ces attributs à Katif et Chekade. De belles envolées au dessus des barrières pour emballer cette deuxième partie de course bien animée par un président les doigts sur le bouton au moindre contact à la planche. Benhammou est survolté tout comme Martin .Katif n’est pas en reste. Le raset au passage semble facile mais les finitions sont redoutées. BELENOS en fin de 1/4 d’heure récupérera de trop de franchise et sauvera ses ficelles avec un retour toril en musique 14/20.

Vient ensuite NÉRON même caractère, franc, 3’ les attributs, de belles séries de rasets en musique, finisseur, mais des moments de flottement, de positionnement au centre sans doute pour récupérer et sauver une ficelle. Retour musical.12/20

En 6è LUCULLUS flotte au début, cherche le combat mais trop tendre donne ses attributs après 4’. LUCULLUS accompagne tous les rasets sans forcer, sans accélérer mais sans refuser, ceux qui met tous les hommes sans exception en valeur, Aliaga , Assenat, Benhammou sont parfois jeté contre les tubes. 1/4 d’heure de puissance pour conserver, épuisé ses ficelles en musique 12/20

En dernier LARICIO 12’ de course prévu, heureusement ,le taureau est tendre, trop sincère ou trop vaillant. il se donne et saute sur les sollicitations trop serrées de Benhammou ou Félix qui frise la correctionnelle contre les tubes. Fin de prestation plus retenue, parfois en milieu de piste et des tenues blanches qui ne veulent plus attaquer les ficelles . Retour avec un Carmen hésitant de la présidence et un12/20 généreux de ma part.

En conclusion des tenues blanches qui ont fait juste le travail ; Katif se sent à l’aise sans dominer, Félix travailleur comme toujours mais sans dominer aussi ; Assenat présent et avec la réussite aujourd’hui .
Benhammou,Martin Jérome : la fougue et l’expérience ; les plus dans la tête du taureau, le contact, le danger parfois.

Un royale des Cuillé qui devrait aller crescendo au fur et à mesure de ses sorties.