A l’intérieur le hall d’entré est entièrement d’inspiration camarguaise avec une immense carte de Camargue illustrée, peinte à même le mur.
Les plafonds sont très hauts et magnifiques avec leurs poutres apparentes et le grand escalier d’accès au premier étage est vraiment imposant.

Mais le joyau du mas est la gigantesque cheminée de la vaste salle de séjour avec tous ses accessoires régulièrement utilisés par les occupants des lieux Monsieur et Madame Plo Armand, fermiers du domaine mais actuellement à la retraite alors que leur fils Jean-Louis assure la succession du fermage et de l’exploitation des terres.

Il faut dire que cette belle propriété camarguaise a été léguée au siècle dernier par le Marquis de Chiaviari à l’Hôpital d’Arles qui en est donc le gestionnaire, lequel en a confié le fermage depuis 1947-48 à Monsieur Plo Armand et à son fils Jean-Louis né en 1958.

 Jean-Louis Plo, jeune éleveur

J-L Plo avec un ami

Né à Arles et élevé au Mas de Pontévès, le jeune J.-L. Plo a donc eu une enfance camarguaise au milieu des animaux de la basse-cour et de la ferme.
A trois ans le berger du mas lui fait cadeau d’un agneau femelle et quelques années plus tard, il posséde déjà un petit troupeau.
A six ans, ses parents lui font cadeau d’un poulain mâle de race camargue et d’une selle gardiane. Malgré son jeune âge, il le dresse lui-même, le monte et parcourt les chemins et les drailles du mas.

N’ayant pas été castré du fait de sa docilité, le cheval de J.-L. reste entier, prêt à servir d’étalon. C’est pourquoi vers l’âge de 15 ans, le jeune Plo décide d’acheter 2 juments à Jacques Espelly, d’origine Guillierme.

Avec les produits successifs de ses 2 juments, le nombre de bêtes grandit jusqu’à compter une trentaine de têtes de tous âges.
C’était le temps de l’explosion équestre et il n’était pas alors très difficile de trouver des acheteurs amateurs de gardiennage dans les manades ou de randonnées campagnardes.
Mais une fois la clientèle potentielle satisfaite le marché devint plus restreint surtout basé sur le renouvellement du cheptel avec également de plus amples connaissances et une envie de posséder des animaux de meilleures origines.

J-L Plo avec Louis Rachet 11 mars 2023

 Sélection et Haras d'Uzès

D’où l’idée venue à J.-L. Plo de sacrifier la quantité à la qualité et d’élever des bêtes avec pédigrée.
En 1980, il va alors trouver son ami Jean-Claude Gleize dit " Coco " de la Tour du Vallat et parvient à lui acheter un magnifique poulain mâle de pure origine Yonnet-Pouch.

Avec cet étalon qu’il baptise Saladin et ses meilleures poulinières d’origine Guillierme, il entreprend une sélection rigoureuse et demande son inscription à l’Association des Eleveurs de Chevaux de Race Camargue.

Puis en 1982 son élevage est reconnu par les Haras d’Uzès.
Ses produits sont alors marqués à chaque ferrade officielle annuelle de la lettre correspondante, du numéro de naissance et naturellement du fer de Pontévès.
Cette marque de la manade Plo est faite de 2 P majuscules accolés pour Plo et Pontévès et de 2 traits horizontaux. Cette marque originale a été inventée par le père Armand Plo qui l’a d’ailleurs faite graver sur la pierre centrale du grand cintre de la cheminée du mas.
En fait pour Armand Plo cette marque en forme de clé symbolisait également l’hospitalité des gens de ce mas et leur accueil toujours chaleureux autour de l’âtre ancestral.

Sortie CT Lou Sanglié du Cailar 16 février 2014

 Bon dresseur et premiers succès

Après avoir été gardian amateur chez le manadier Albert Espelly de la Tour de Vallat où il a justement connu Jean-Claude Gleize dit Coco, J.-L. Plo a eu également l’occasion de mieux connaître les Raynaud par son beau-frère qui habite Pin-Fourcat.
Il a ainsi beaucoup appris et peaufiné ses connaissances en matière d’élevage de chevaux et de taureaux. Bien que très accaparé par le fermage du domaine, Jean-Louis Plo a toujours tenu les registres de son élevage à jour et a ainsi acquis une solide expérience qui l’a conduit à primer la qualité sur la quantité et à avoir sa petite idée personnelle en matière de sélection et de gestion de son élevage.

Actuellement il a limité le nombre de ses juments poulinières à 8, toujours suitées par son étalon Petit Saladin qui a obtenu en 1984 le 3e prix dans la catégorie des 3 ans du Concours d’Etalons d’Arles.

En 1987 un autre de ses produits dressé par lui-même a obtenu le 3ème prix du concours " modèle et allure " des 3 ans à la Feria du Cheval des Saintes-Maries-de-la-Mer.
A cette même feria, une de ses juments suitées a reçu un 4e prix au Château d’Avignon.

 1985 les taureaux

16 février 2014

Mais une telle entreprise couronnée d’un certain succès alors que le client devient de plus en plus difficile ne se réalise pas sans la persévérance, les connaissances, la passion et le suivi de la sélection.
Ainsi pour mieux dresser ses produits et pouvoir offrir en toute honnêteté une gamme assez diversifiée de chevaux selon le goût et la future utilisation de l’éventuel acquéreur, Jean-Louis Plo a adjoint à son élevage de juments une petite manade de taureaux.
Ces bêtes lui permettent sans se déplacer, ni de gêner d’autres manades, de familiariser et préparer ses chevaux aux diverses activités gardianes.
Mais toutes les montures n’ont pas les mêmes qualités et certaines ne présentent aucune bonne disposition. Cela permet à Jean-Louis Plo d’offrir à la vente soit un cheval de randonnée, un cheval moyen ou peut-être un très bon cheval de taureaux, chaque client étant informé des qualités ou défauts ainsi que du pédigree de chaque individu.

C’est au tout début de l’année 85 que l’éleveur de Pontévès a acquis les premières vaches aux manadiers Raynaud. Des veaux sont nés et ont agrandi l’effectif qui reste encore assez réduit mais ira vite en s’étoffant d’autant plus que les herbages ne manquent pas à Pontévès.

chez J-L Plo 11 mars 2023

 De larges drailles herbues

En effet au Mas de Pontévès les diverses parcelles sont séparées par de larges chemins de terre bordées de roubines où poussent herbes et roseaux qui peuvent être offerts en alternance aux bêtes en supplément des prairies qui jouxtent le mas.

De plus, outre le Domaine de Pontévès où ils sont fermiers, les Plo possèdent une petite propriété tout proche d’une quarantaine d’hectares au mas de la Chassagnette qui peut également être un supplément d’herbages à leurs bêtes.

Eleveur de chevaux et de taureaux, passionné de bouvine, compétent et disert, toujours prêt à analyser et expliquer, Jean-Louis Plo paraît avoir toutes les dispositions nécessaires pour réussir dans ce délicat métier d’éleveur et de dresseur et de chevaux et peut-être de manadier de taureaux.