Pour les raseteurs Incontestablement Joachim Cadenas déplace les foules par son style, son respect du taureau et son aura sur le public. Il sait mettre en valeur leurs qualités et indéniablement ça plait.

Zechraoui est plus en confiance avec son nouveau tourneur Dumas ;
Jérome sait fixer le taureau à gauche et non le faire monter.
Youssef est mieux au contact à la tête. Reste à atténuer les interminables douleurs (pied) et le mental.
Après un mauvais coup aux cotes à Sommières Marignan retrouve ses marques ;
Lopez les cherche encore. La saison ne fait que commencer.
Félix redouble encore de malchance. Comme l ‘année dernière à la même date il est contraint de quitter la piste pour plusieurs semaines. En voulant honorer plusieurs contrats successifs dans de grandes arènes d’entrée, il n’a pas suffisamment résolu ses antécédents physiques.
Bon début pour Chekhade présent sur tous les taureaux
Benhammou courageux, qui apprend à ce niveau de compétition.

Je ne les citerai pas tous mais Jérôme Martin est impressionnant de régularité au fil des saisons comme Aliaga.
Je gardais le numéro 1 du trophée des As pour la fin : Katif déconcertant de régularité, condition physique inébranlable, geste sûr, régulier.

Et pour contrarier les « grands papas ronchons » comme les appelle Michel Serre, "non la course camarguaise n’est pas morte", elle a encore de beaux et longs moments à vivre et à nous transporter.
N’en déplaise aux déclinistes envahissants et déprimants qui n’ont de cesse que de regretter Goya, Barraié ou Tristan face à des Chomel ou Castro.

Je prends mon pied d’aller aux taureaux de Languedoc en Provence.
J’y vois des hommes valeureux, courageux, parfois téméraires ; des premiers, des As, des vedettes, comme des 10 ème des 20 ème du classement soi-disant moins passionnés comme disent les anciens.
J’y vois des actions serrées, violentes, impertinentes, dangereuses, j’en oublie le reste, les mauvais gestes, les passages à blanc, enroulés, la confusion.

Rien que sur ce premier mois j’y ai vu de beaux 1/4 d’heures de cocardiers dominateurs intelligents, nobles, vaillants à l’extrême, faisant résonner la musique de Carmen en continu parfois.

Rien que sur ce premier mois j’y ai vu des arènes pleines, et peu importe si ce sont en partie des touristes ; ce n’est que tant mieux au contraire, ils exporteront le souvenir de notre passion chez eux.

J’y ai vu enfin un public plein de ferveur, comblé, conquis, qui ovationne debout un homme pour son courage ou un taureau pour sa bravoure.
Et c’est pour ça que je vais aux arènes.

Et pour vous y voir aussi, sur les gradins bien sûr !