C’est un mot qui a évolué de la plaine au versant. Il se rencontre, curieusement, en terrain plat tout aussi bien qu’en terrain déclif.

Pour la plaine, c’est une partie des terres labourables d’une exploitation, affectée à l’une des cultures de l’assolement ou à la pâture, parties généralement séparées par des roubines* .

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Sur les autres types de terrain, faïsse (ou faysse), désigne la terrasse (ou gradin) de culture, bande de terre soutenue par un mur en pierre sèche, le paret.

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Ces terrasses rendaient possibles les cultures là où elles ne l’étaient pas, en utilisant cette technique des paliers horizontaux soutenus par des murets .
Elle sont les témoins, silencieux, du colossal travail d’épierrage, de remblayage, et de construction pour implanter et maintenir une agriculture, dans des endroits parfois très reculés.
Ce travail se faisait le plus souvent à dos d’homme. Il n’était pas rare de voir, après une forte pluie, les gens aller chercher la terre arable que l’eau avait emportée et la remonter à l’aide de la "besse", vaste panier fait d’éclisses de châtaignier ou tressé d’osier, porté sur le cou en y intercalant un coussin, le "coulassou" (termes ardéchois)…

Sources :

Ducange : fascia, bande étroite de terre.
Mistral  : faisso, faicho (a.) (rom. faissa, faicha, cat. port. faixa, faxa, esp. faja, faisa, it. lat. fascia) s. f. - bande dont on enveloppe un enfant, maillot - intervalle entre les rangées de ceps, plate-bande de jardinage, sole de terrain, bande de terre soutenue par un mur.
P. Cayla (Dictionnaire des institutions, des coutumes et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à 1648, Montpellier, 1964, p. 311) :
faïsse : fagots et bande de terre
« faïsses de lin où il y a cent cinquante poignées sans estre accomodés" (Castelnaudary, 1626).
faïsse : fidèle à son origine latine (cf. dans le Gaffiot, fascia, -ae, bande), ne signifie rien d’autre que "bande de terre" et décrit une morphologie horizontale et non pas verticale.