En Camargue, il n’y a pas que des oiseaux, il y a aussi des ragondins, castors d’Amérique du Sud, importés en France pour leur fourrure. Aujourd’hui, ils sont plus d’un million à vivre en Camargue.
Les ragondins deviennent de vraies plaies pour les agriculteurs et les riziculteurs. Ils détruisent les digues.
D’ailleurs, ils viennent d’être déclarés espèce nuisible par un arrêté préfectoral. Une lutte contre le développement de l’espèce va être organisée. Cependant, pour exterminer le ragondin il faudrait des hivers rigoureux ou son seul prédateur : le crocodile d’Amérique du Sud. Or, en Provence il n’y a ni hivers rigoureux, ni crocodiles et les mollets des étourdis en sont ravis !


1°)Les dégâts causés par le ragondin

Le ragondin creuse des terriers de plusieurs mètres de long, sur plusieurs niveaux. L’échafaudage de ces terriers a pour effet d’affaisser les berges face à des poids lourds, comme les engins agricoles, entraînant de lourdes conséquences économiques.
Ces derniers roulent dessus, sans se soucier de la fragilité du terrain, et entraînent l’écroulement successif de tous les terriers.
Cet effondrement des berges fait reculer les berges de manière significatives !
De plus, lors d’inondations importantes et de longues durée, l’eau rentre dans les terriers, érode le sol, ce qui fait tout écrouler. Mais le ragondin s’en prend aussi aux cultures, au système de drainage.
Il s’attaque aussi aux légumes, aux céréales, aux joncs et à l’écorce des arbres. Mais le ragondin ne mange pas tout ce qu’il coupe : il abandonne de 40 à 80% des plantes qu’il a coupées.

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Ses caractéristiques de vie

1.1)Le ragondin, rongeur de la famille des Myocastoridés, mesure de 40 à 60 cm de long et peut peser jusqu’à 10 kilos.
Le « lièvre des marais » possède des redoutables incisives apparentes de couleur orangée et une longue queue cylindrique.
Il vit sur les étendues d’eau bordées de végétations denses, étangs, marais, rivières lentes.
Sur les bords des berges, il y creuse des terriers en cul de sac, sur plusieurs hauteurs, de 2 à 3 mètres de long. L’entrée est au-dessus de l’eau ou en partie immergée. A l’intérieur de ce terrier, la femelle confectionne un nid avec de l’herbe ou des plantes pour y faire 2 à 3 portées par an de 2 à 10 petits. Sa gestation est d’environ 130 jours.
1.2)Il est actif surtout à l’aube et au crépuscule. Pendant la journée, on peut le trouver sur des radeaux constitués par la végétation aquatique ou sur les arbres du bord des berges


Embranchement : Vertébrés
Classe : Mammifères
Ordre : Rongeurs
Famille : Myocastoridés
Terriers à entrée émergée qu’il creuse dans les berges, provoquant parfois des éboulements.

Etangs, marais, rivières lentes et zones humides faiblement saumâtres. Il peut également s’aventurer dans les prairies et les cultures, pouvant y occasionner des dégâts notables.

Rare et localisé dans le Pays de Caux.

(tête+corps) = jusqu’à 63 cm ;
queue : 30 à 40 cm.

Se nourrit de plantes aquatiques et de palustres (lentilles d’eau, carex, joncs, roseaux, ...) dont il consomme les feuilles, les tiges et aussi les rhizomes. Peut également consommer du maïs, du
blé et des carottes.
7 à 9 kg, jusqu’à 14 kg en élevage.

Fourrure brune mais il existe des Ragondins à fourrure blonde.

1 à 2 portées par an, comptant de 2 à 9 jeunes.

Gestation en 127 à 139 jours. La femelle allaite pendant 8 semaines.

Très semblable au Rat Musqué, mais il est 2 à 3 fois plus gros. Queue cylindrique et pieds postérieurs entièrement palmés. Fourrure épaisse et soyeuse.

Actif de jour comme de nuit, mais surtout à l’aube et au crépuscule.


Un animal nuisible dans le Marais Poitevin

Le ragondin est un gros rongeur semi-aquatique. Adulte, il pèse de 5 à 10 kg. Il a plus l’apparence d’un castor que d’un rat.

Il est originaire d’Amérique du Sud. Il a été introduit en Europe au tout début du 19e siècle. On l’élevait pour sa fourrure. Echappés d’élevages ou lâchés volontairement, les ragondins ont rapidement colonisé la majorité de l’hexagone. Notamment, la façade Atlantique française.

Pour notre continent, le ragondin est un animal nuisible. Le Marais Poitevin est entièrement envahi depuis les années 1980.

Une population qui prolifère

La population de ragondin prolifère tranquillement car elle n’a pas de prédateur naturel. Seuls les hivers rigoureux peuvent réduire momentanément les effectifs.

Le phénomène de prolifération est très important dans le Marais Poitevin. L’environnement est favorable à l’espèce (climat océanique, réseau hydraulique important, nourriture…).

Des dégâts importants dans le Marais Poitevin

Les terriers creusés par les ragondins fragilisent les berges, les digues, les petits ouvrages d’art et parfois les routes. La terre évacuée des galeries est systématiquement repoussée dans l’eau. Cela accélère le comblement des petites voies d’eau et peut gêner le bon fonctionnement hydraulique du Marais.

La réparation des dégâts des ragondins nécessite de lourds travaux. Il faut restaurer les berges, curer les voies d’eau, etc.

Les dégâts causés par les ragondins ne s’arrêtent pas là. Comme son appétit est solide, il peut consommer par jour jusqu’à 25 % de son poids en végétaux frais. D’importants dégâts sont alors constatés sur les cultures, sur les prairies et sur les jeunes peupleraies.

Une lutte obligatoire

La lutte contre la prolifération est rendue obligatoire. Chaque année un arrêté préfectoral est pris : le ragondin est classé comme nuisible.

C’est parce qu’il cause des dégâts importants que le ragondin doit faire l’objet de l’intervention humaine.

Différents types de mesures sont pris : le piégeage sélectif, pour contrôler la population de ragondins et éviter une invasion ingérable et l’empoisonnement. Toutefois, depuis le printemps 2002, il n’est plus possible d’éliminer le ragondin par l’utilisation de produits chimiques.

Pour le piégeage, seuls les pièges-cages sont utilisés. Ils sont mis en place par des piégeurs professionnels qui visitent les cages chaque matin et relâchent les animaux non nuisibles.

Grâce au piégeage sélectif, la population de ragondins dans le Marais Poitevin a pu être réduite de plus de 70 % en trois ans. De nombreux partenaires locaux (pouvoirs publics, associations, etc.) sont mobilisés. Il faut espérer que cet " envahisseur " soit un jour maîtrisé…

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Gros rongeur (60 cm + 40 pour la queue) aux moeurs aquatiques. Le ragondin a été importé d’Amérique du Nord au XIXe siècle, et quelques individus échappés des élevages de fourrure (nutria) eurent tot fait de coloniser les régions telles que le marais Poitevin ou la Camargue. Tous les individus présents en Europe proviennent d’évasions ou de lachers volontaires. Ils creusent des terriers pouvant atteindre 6 à 7 m. fragilisant ainsi les digues des étangs et des canaux. Parfois aussi ils construisent des huttes de feuillages. Le froid est un facteur limitant et les hivers rigoureux leur sont fatals. Les mamelles des femelles sont implantées sur les flancs. Quand on peut l’observer, ce qui est relativement facile, on reconnait aisément le ragondin à ses grandes incisives orange.


On notera que le ragondin peut véhiculer une maladie transmissible à l’homme : la leptospirose. Celle-ci se développe essentiellement dans les eaux stagnantes.