Malheureusement, au lendemain de cette belle journée de joie et de gloire, le réveil paraît moins heureux avec quelques inquiétudes sur l’état de santé de certains cocardiers et non des moindres.

La dure réalité de la malchance s’abat alors sur la manade et en quelques semaines la super-royale de Cadenet qui avait tant brillé et tant donné d’espoirs en 83 et 84 se trouve complètement démantelée avec l’indisponibilité de Palunen, gravement boiteux, puis la disparition de Roberto, œil crevé, et surtout de Papounet, atteint d’un œdème pulmonaire, tous deux abattus.

D’où le titre " Heurs et malheurs de la manade Chauvet ", thèmes qui vont être développés ci-après avec le passé et l’avenir de cette manade créée en 1969 et arrivée presque au sommet de la gloire en 1984 pour se retrouver avec bien des soucis en 85-86.
Mais qui garde bon espoir en l’avenir car les jeunes cocardiers de la devise bleu-vert-jaune ont peut-être donné le 11 août aux Paluds-de-Noves la course la plus spectaculaire et la plus émotionnante de l’année 1985.

 Année heureuse

1984 :
Cette année-là, la manade Chauvet a juste 15 ans d’existence.
Son propriétaire Régis Chauvet de Noves, éleveur compétent, a su à force de soins et de sélection, la hisser au rang des meilleures avec de beaux succès dans les diverses compétitions taurines.

D’ailleurs cette année 1984 — qui va être la grande année pour la manade de Cadenet — débute fort bien pour le manadier Régis Chauvet qui se voit décerner le 18 mars au Crès le Diplôme d’Honneur de la Fédération de la Course Camarguaise, puis le 26 mai à Beaucaire le Diplôme du Mérite Taurin de l’Amicale des Chroniqueurs et Photographes Taurins.

Les cocardiers se mettent alors au diapason de ces honneurs et dès le 15 avril aux Saintes-Maries, la royale brille particulièrement avec Saint-Louisien supérieur, Palunen qui enferme magistralement Chomel et Brutus qui bouscule sérieusement Causse. Elle récidive le 1er mai à Saint-Martin de Crauet le 31 mai à Eyrargues où chaque fois elle se montre brillante et homogène, avec cependant 2 super Palunen et Saint-Louisien plus Papounet qui va littéralement éclater à Vauvert puis à Nîmes.

C’est alors un éloquent et flatteur palmarès 84 que la manade Chauvet va inscrire au tableau d’honneur de la course camarguaise avec :

Palunen  : Trophée du C.T. Mouriésen le 17 juin à Mouriès.
Trophée des Maraîchers le 2 septembre à Châteaurenard.
Papounet  : Coupe du Comité des Fêtes le 17 août à Vauvert.
Trophée du meilleur cbcardier de la finale du Trophée des As le 14 octobre à Nimes.
Brutus  : Trophée de la Saint-Roch le 2 septembre aux Paluds-de-Noves.
Pétous  : Coupe du meilleur taureau de la finale de la Saint-Roch.
Maffre - Rameau - Pandal : Vainqueurs du Trident d’Or le 9 septembre à Cabannes.
Saint-Louisien : Coupe du meilleur cocardier de la finale du Trophée San Juan le 30 octobre à St-Martin-de-Crau.
Cadenet  : Coupe du meilleur étalon des courses de sélection en octobre aux Saintes-Maries.

Le manadier Régis Chauvet (77 ans) est alors très heureux de ses 2 Diplômes Taurins et des 9 coupes et trophées gagnés par ses cocardiers dans diverses arènes méridionales et notamment à Nimes lors de la finale du Trophée des As où Papounet a été le meilleur parmi les grands cocardiers de la prestigieuse affiche de cette finale.

Un tel succès classe un taureau et une manade.
C’est bien pourquoi se hisser ainsi au niveau des meilleurs est une bien grande joie surtout pour une manade relativement jeune.

 La malchance

1985 :
L’année débute plutôt mal pour la manade Chauvet.
Palunen ne se remet pas d’une maladie des articulations du sabot et la royale perd un de ses meilleurs éléments.

Cependant Papounet gagne la 23e Devise d’Or à Beaucaire et Comanche la Coupe de l’Inauguration des Arènes de Saint-Andiol.
Deux beaux succès.
Mais cela ne va pas durer et la malchance s’abat sur la manade avec Roberto et Gibelin qui doivent être abattus à la suite de graves blessures par coups de crochets aux yeux, puis avec Papounet, le meilleur cocardier de la manade, qui meurt des suites d’un œdème pulmonaire.

De plus, Saint-Louisien ne se trouve pas au mieux de sa forme et en fin de saison le manadier décide de le laisser au repos puis de ne le faire courir que 2 fois en 86 dans de petites pistes comme il l’a déjà fait pour Burladero qui s’est ainsi bien repris.

Heureusement tout de même, les jeunes cocardiers de la nouvelle lignée, n’ont pas failli aux espoirs mis en eux après leurs 2 victoires successives au Trident d’Or en 1983 et 1984.
Ainsi Chambord, Pétous, Bramdre, Kamikase, Espigau, Galoubet ont été remarquables de brio et de combativité le 11 août aux Paluds-de-Noves.
Puis Roumegaïre a gagné la Coupe du meilleur taureau de la finale du Gland d’Or à Montfrin et Randal le Trophée des Commerçants le 29 septembre à St-Martin-de-Crau.

 Année de transition

1986 :
Ce sera pour lui une année de transition : le temps d’aguerrir ses jeunes taureaux et ce d’autant plus que Saint-Louisien ne doit courir que 2 fois pour retrouver le moral.

Ainsi, grâce à ses jeunes cocardiers, le manadier Régis Chauvet pense encore faire briller de temps en temps sa devise mais peut-être pas dans les grandes pistes.

La première et seule sortie de la royale aura lieu le 8 mai à Eyragues avec 6 cocardiers choisis parmi les Papounet, Pétous, Brutus, Galoubet, Burladero, Roumegaïre, Randal et Maffre.

La 2e course se présentera avec Chambord, Destin, Espigau, Gaulois, Nocturne, Kamikase, Bramaire, plus 2 fois seulement : Saint-Louisien.

Quant aux espoirs, ils ont nom Furio, Glanum, Fontvieillois, Ben Hur.

A Cadenet, on espère qu’ils feront aussi bien que leurs aînés au Trident d’Or 86 puis qu’une bonne course royale pourra être reconstituée en 1987.