"Vous devez savoir que l’âge confère à beaucoup d’entre nous plus de critiques que de solutions eu égard aux changements que la société nous inflige au quotidien et auxquels nous n’avons pas toujours la bonne réponse.

En ce qui concerne notre tradition taurine à propos de laquelle nous avons apporté les uns les autres une forte contribution durant notre existence, nous ne pouvons nous empêcher de porter un jugement parfois sévère mais fondé sur la situation actuelle, qu’elle concerne l’avenir ou tout simplement sur les courses dites "As" ou "groupe 2" encore appelées "élite 1" ou "élite 2" .

En ce qui concerne l’avenir ( courses de ligue-de taureaux jeunes, courses d’étalons-écoles de raseteurs) quelle conclusion peut-on en tirer ?

Je m’aperçois et je suis loin d’être le seul, que le niveau général dans cette catégorie est dégradé par le manque d’encadrement et de compétence de la part de ceux qui veulent faire émerger des futurs acteurs de la course camarguaise.
Un ancien raseteur, devenu tourneur par protection, n’est pas nécessairement un bon éducateur.

Au fait, où en est la FFCC sur la formation ?

Quand aux organisateurs de ces rencontres qui n’ont pas toujours la pédagogie requise pour accompagner la formation des stagiaires, ni celle de la cohérence de la sélection parmi le bétail des manadiers, ils feraient bien d’être à l’écoute de leur public et ne pas hésiter à parlementer avec, car rien n’est écrit dans les journaux le lendemain.

Concernant les courses classées "Avenir", hormis quelques valeurs montantes que tout le monde connaît et dont on ne contestera pas les qualités intrinsèques, là encore certains acteurs de ce groupe n’ont pas - ou plus - leur place dans cette compétition.

Qui décide désormais du maintien ou de la montée de tel ou tel raseteur dans la catégorie supérieure ?

La sélection repose, hélas, sur un calendrier de courses encore trop chargé pour satisfaire les appétits de ceux qui profitent (financièrement s’entend) de cette profusion pléthorique de courses.

Reste les "As" qui parviennent à captiver un public à la faveur de très bons raseteurs révélés depuis plus d’un an et qui motivent un engouement renouvelé pour la course camarguaise.
Tant mieux !
Mais comme une seule hirondelle ne fait pas le printemps, il y a lieu de se préoccuper de la suite et de se poser la question toujours et toujours, comment faire pour pérenniser notre aficion ?

J’aimerais de toutes mes forces que notre fédération se remette sur des bons rails et qu’elle joue enfin son rôle de façon autonome en dehors de toute influence extérieure.
Les valeurs existent, les énergies aussi, l’aficion n’est pas morte.

Le répit hivernal devrait être propice à la réflexion.
C’est une question de volonté pour chacun d’entre nous.

Il faut prendre la parole."