Chères et chers licenciés,

Alors que nous traversons une crise sans précédent qui affecte durement nos manadiers, raseteurs, organisateurs, gardians et toutes les composantes et acteurs qui font la course camarguaise et nos traditions,
Alors que nous avons toutes et tous ressenti en ce moment inédit la grande nécessité d’être unis, solidaires, bienveillants, une minorité très autocentrée s’agite en coulisses pour ressortir des placards l’éternel débat de la légitimité de l’affiliation de notre course camarguaise au Ministère des Sports au prétexte que la course camarguaise ne serait pas un sport mais une culture, une tradition.

Derrière cette position se cache en vérité des enjeux bien plus cruciaux que ce simple jeu de sémantique.

Que les choses soient claires, personne ne conteste le fait que notre Course Camarguaise prenne racine dans une culture et une tradition, riches et vivaces.

Personne ne conteste le fait que la Course Camarguaise soit un bien commun qui soude le peuple de notre territoire.

Personne ne conteste le fait que la Course Camarguaise soit une tradition qui vient du passé et qui se transmet de génération en génération.

C’est la raison pour laquelle depuis des décennies, au sein de la Fédération Française de la Course Camarguaise existe une Commission Culture et Traditions.

Je profite de cette occasion pour annoncer que la FFCC a pris la décision de renforcer dans l’avenir cette Commission en développant des projets autour des thèmes tels que la Langue et la Littérature, le Costume, la Tradition autour du taureau et du cheval de Camargue, …

La Course Camarguaise est un sport traditionnel, culturel et sur ce point, tous les présidents qui se sont succédés à la tête de la Fédération ont suivi la voie tracée par nos illustres aînés, Maître Lacroix et Monsieur Marcel Mailhan, alors Président de l’Association des Manadiers, qui en grands hommes visionnaires et soucieux du bien commun et de la pérennité de nos traditions avaient, à l’issue d’un long travail de quelques années, fortifié par un plébiscite majeur au congrès de Mouriès, obtenu en 1975 la reconnaissance de la Course Camarguaise comme un sport et l’affiliation en son Ministère, permettant de ce fait la création de la Fédération Française de la Course Camarguaise.

L’ensemble des acteurs de la Course Camarguaise avait bien perçu à l’époque les enjeux de ce choix stratégique qui en 2020 sont toujours d’actualité.

45 ans après, tout justifie la pertinence du chemin pris vers l’affiliation sportive et la création de la Fédération Française de la Course Camarguaise :

• Le regroupement au sein d’une même instance reconnue en haut lieu de l’ensemble des acteurs et composantes qui font vivre la Course Camarguaise, permettant une gestion démocratique et unifiée de nos activités et de leurs évolutions.

• Un environnement fiscal et social favorable à tous les acteurs de la Course Camarguaise.
Une remise en cause de notre fonctionnement de type sportif pourrait nous exposer à des évolutions fiscales et sociales défavorables à l’ensemble, faisant évoluer à la hausse notre modèle économique actuel déjà bien fragile.
Tout ceci, se traduirait soit par une hausse des tarifs d’entrée pénalisant les aféciouna, soit par une baisse économique de gains sportifs pour les raseteurs et les manadiers.

• Une Garantie de la recherche permanente de l’équité sportive dans la sélection et dans la pratique que ce soit pour les raseteurs ou pour les taureaux et vaches de course, chacun ayant sans exclusion la possibilité
d’exprimer son talent et de progresser au mérite dans la hiérarchie.

• Un Agrément Ministériel nous délivrant une délégation de service public, véritable transfert de pouvoir de l’État, qui aujourd’hui, face aux attaques externes des antis, sans cesse plus nombreuses et malveillantes contre nos activités reste le bouclier de protection le plus solide pour assurer notre existence sur le long terme.

Pour toutes ces raisons majeures, la FFCC sous ma présidence ne déviera pas du chemin tracé par ses aînés.

À nouveau, ces derniers temps, une minorité ne s’accommodant pas des règles du jeu fédérales, communes à toutes et tous, serait tentée par des aventures parallèles visant à créer les conditions d’une Course Camarguaise affranchie de règles sportives s’apparentant à un spectacle fermé, scénarisé pouvant laisser sur la touche de manière arbitraire et subjective de nombreux talents chez les raseteurs comme chez les taureaux.

En réponse à ces possibles initiatives, la FFCC adopte une position sans ambiguïté.

La FFCC protégera notre bien commun qu’est la Course Camarguaise, pour lequel elle a reçu délégation de pouvoir et de gestion, ainsi que l’ensemble de ses acteurs, du plus petit au plus grand, qui fondent la pyramide fédérale et
elle répondra proportionnellement et fermement à tous ceux qui, au travers d’initiatives individuelles et parallèles hors cadre fédéral, s’aventureraient à la plagier, la concurrencer, nuire à son fonctionnement, son image, son identité, ses valeurs.

La FFCC est toutefois pleinement consciente des pistes de travail à ouvrir et des recherches collectives de solution à trouver pour améliorer le fonctionnement et la prospérité de la Course Camarguaise, avec notamment une catégorie "Elite" en quête d’un nouveau souffle.

C’est la raison pour laquelle, la FFCC invite en son sein, toutes celles et ceux qui désirent collaborer et proposer des pistes d’amélioration.

Les portes de la FFCC restent ouvertes à toutes les bonnes volontés soucieuses du bien commun et de l’intérêt général.

Permettez-moi de terminer cette lettre d’information en adressant nos remerciements sincères et chaleureux à toutes celles et ceux qui depuis quelques mois, par leur encouragement nombreux et appuyés, renforcent notre engagement fédéral.

Avec toute notre considération.

Pour Le Bureau, Nicolas TRIOL, Président FFCC