Bonne entrée pour cette 2è journée, 2000 pour les arènes de Beaucaire c’est bien ; même si la municipalité perd de l’argent et même si on demande au chroniqueur d’en rajouter 1.000.

Reconnaissons qu’après plusieurs journées annulées on se languissait de voir des taureaux.
Alors savoir si le phénomène Cadenas draine une foule supplémentaire, on est loin des 4.000 que ces arènes peuvent compter.

Une affiche sans grandes vedettes, sauf d’y rajouter NERON le vainqueur de la précédente édition du Muguet ou BOUMIAN le digne successeur de DERICK.
Et puis afficher Nicollin et Cuillé reste le garant qu’il aura toujours des supporters de ces 2 manades emblématiques.

A Beaucaire aucun guichet n’est ouvert le matin de la course sauf à la Palme, histoire de faire des économies de budget de personnel. Ce qui est dommageable pour les personnes présentes dès le matin et ce qui rallonge les files d’attente à l’ouverture des guichets 1h avant.
Dimanche il y avait encore du monde dehors au moment de la Capelado.

Avant de passer à la course, force est de constater que la sono a été améliorée et ne ressemble plus à une sono de guinguette indigne de Beaucaire.
Au micro, le nouveau président de course [1] est encore un peu hésitant dans les litiges. La piste est bien plus grande que celle du Cailar ; tout comme les annonces publicitaires qu’il est contraint de citer et qui l’empêchent de suivre la course du regard.

Passons à la course :
Concernant le nombre de raseteurs et tourneurs :
Là les avis sont partagés.
Dimanche ils étaient 8 et 5 tourneurs (Taieb était le rentrant)
Dans cette grande piste ça n’est pas préjudiciable, moins de temps morts surtout quand le taureau se déplace d’un angle à l’autre, certains raseteurs attendaient même à l’angle opposé. Certes les taureaux plus faibles en ont pâti . Reste à savoir si la Course Camarguaise est une compétition avec recherche de points ou un spectacle avec démonstration de style ; je vous laisse juge.

Coté tourneurs, pas trop de problèmes gauche/droite.
Question : pourquoi Cadenas n’avait-il pas Miralés son tourneur ?
Réponse : n’ayant pas fait de points lors de la 1ère journée du Trophée Taurin, ceux classés devant lui sont prioritaires. Joachim a pu tout de même remercier Moutet qui par moment lui rendait service.

Le 1er est dehors : BENVENGU qui va nous servir un des meilleurs 1/4 h de l’après midi.
Un bon 1er qui après 40’’ pour les rubans se fera respecter.
Il sait se tenir, garde bien son angle, sait pousser et sera mis en valeur par des rasets départ de la planche de Cadenas qui veux rattraper son retard, de Marignan qui veux conserver son avance de 15p ; Martin 13p ; Lopez 10p et Zechraoui 8p.
Le taureau de Nicollin fier de ses 11 ans défendra vaillamment sa 1ère ficelle 10mn et sauvera la 2ème avec Carmen en retour.
Ça démarre bien.

DARGILAN dès sa sortie bouge beaucoup.
Ses attributs sont levés avant qu’il ne prenne ses marques.
Le Cuillé chasse, cherche le combat et ne refuse aucun appel.
Trop de passages lui entament une partie du frontal ce qui émeut une partie du public mais son Pélot veille et la course continue. 6’ pour lever la 1ère bobine bien ficelée.
DARGILAN sera libéré de la 2ème à la 12è mn Après avoir subit la pression il sera honoré pour sa bravoure en retour.

GALAVARD sera le meilleur de l’après midi tellement son combat fut noble.
Lui aussi tourne au début et lâche ses pompons au bout de 3mn. La suite sera plus compliquée.
Le Cuillé sait tenir son angle et lorsqu’il en sort avec fougue comme sur Zechraoui, c’est pour vite y retourner. La droite est plus coriace mais on assiste à des départs à 2 mètres de Joachim seul face au taureau qui nous fait retenir notre souffle.
Un beau et grand moment de la course où GALAVARD sauvera sa 2ème ficelle .
Un cocardier classique et noble qui rentre avec les honneurs.

Après l’entracte BOUMIAN est impatient de sortir.
Il démarre en trombe et même si ses attributs sont levés en 1’ on se dit qu’on va assister à un grand 1/4h.
Le Nicollin ne refuse rien et répond avec hargne jusqu’à taper aux planches à plusieurs reprises. Mais au bout de 10’ BOUMIAN semble accuser le coup, il remue la tête, parait handicapé dans ses quelques déplacements.
Il refuse les appels et se tient sur la défensive.
La 1ère ficelle levée à 13’ le libèrera pour retourner au toril en musique et prendre rdv chez l’ostéo.

En 5 NÉRON n’a pas eu son rendement habituel.
30’’ les pompons, pas de punch, un placement loin des bois, il quitte le raset.
Son 1/4 d’heure est long.
Le Cuillé rentre une ficelle en silence.
Sans doute a-t-il plus subi - que d’autres - les conditions climatiques de ces derniers jours.

BAUDOIN est un espoir de Nicollin 8 ans et l’âme barricadière.
Sauf que "bané" large il n’est pas craint des raseteurs avides de points.
Il se donne, accepte le combat ; ses poursuites se terminent avec fraquas comme sur Zechraoui ou Bouhargane.
Les Tenues Blanches auront raison de lui au bout de 12’.
Trop vert pour Beaucaire mais Carmen en retour pour saluer sa générosité.

On termine avec TOGO qui ne sert à rien ni pour le Trophée Taurin ni pour le Muguet d’Or.
Le Cuillé prend tout, donne sa tête, subit.
Dans ses conditions, Cadenas se permet de nous distiller 2 rasets de classe main sur le frontal en traversant la piste tout en dominant la charge du taureau. Le public est conquis et ovationne le raseteur.
6’ et retour au Mas du Pavillon pour TOGO qui bat son temps de piste précédent : 2’.

Pour rester dans le positif, Cadenas aura rattrapé une partie de son retard avec 19p.
Marignan présent du début à la fin toujours en tête avec 23p.
On retrouve le Zechraoui que l’on aime, volontaire, batailleur, rageur, râleur - parfois trop - mais dans les cornes et dans la noblesse du raset.
François Martin toujours aussi travailleur nous a régalé par son raset propre et ses gestes limpides.

La finale du 2 juin risque de déplacer le public.
L’affiche n’est pas éblouissante hormis HERMES mais les écarts de points (23p, 22p, 19p, 18p) augurent d’un beau combat en perspective.

[1Président de course : PAILLET ANDRE (source calendrier fédéral (NdR.)