Et si c’était ça la course Camarguaise !
Et si c’était ça la course Camarguaise !
Si c’était ça, une affiche de la 2ème journée de la Palme d’Or pas si alléchante avec certes un ancien Biou d’Or DERRICK le précédent vainqueur de la Palme ADAL et d’autres qui n’ont jamais attiré des foules comme HANNIBAL, ZEPHIR ou QUINSOUN sinon ça se saurait.
En face, des tenues blanches qui après la première journée se tiennent au classement, 17p,16p,9p.
Et puis Cadenas absent à cette première journée et qui compte bien rattraper son retard.
Autant dire qu’on allait assister à une sacrée compétition, voire confrontation, genre Cocarde d’Or.
Mais pour calmer les ardeurs, rien de tel qu’une bonne heure de retard pour attendre un docteur pris dans les bouchons d’un accident, puis qui ne vient pas et un manadier-médecin Cyr qui par malchance n’a pas sa mallette mais en concertation avec les pompiers assurera l’intérim.
Et la course peut commencer.
Merci Alain.
Premier de l’après midi, ZEPHIR agressif il s’en prend aux planches, envoie la corne, pas très coopératif mais Cadenas réussi à lui prendre 3p.
Zéro pour Marignan et Lopez.
Deuxième taureau tout s’accélère, il tourne au début, se cherche.
L’an passé ADAL a fait sa meilleure course à Beaucaire pour la Palme et il va récidiver grâce à Cadenas.
Joachim se fait embarquer par le taureau du Ternen, traverse la piste plusieurs fois et plusieurs fois dans les cornes pour être au plus près de l’attribut.
Les poursuites sont longues, palpitantes, dangereuses, sublimes. Résultat Cadenas fait le plein d’attributs 6p.
La musique a joué sur chacun de ses passages pour l’homme et le taureau, non pas pour le coup de barrière mais pour l’action.
La course devient folle, les raseteurs rentrent dans le combat, Marignan veut rester aux avant-postes et ADAL va à Mas.
A chaque passage les protagonistes se font volontairement embarquer dans la course du taureau pour gratter un morceau de ficelle.
Les bras se lèvent pour s’attribuer le dernier bout, la présidence est dépassée, le public conquis. Une à Cadenas, une à Marignan.
Au total 10p pour Cadenas et 3p pour le Raset d’Or.
4p pour Marignan et 1p pour le Raset d’Or.
La course a alors pris un rythme d’enfer.
HANNIBAL en 3è subira plus les assauts que ce qu’il les défend.
Cadenas continue a se jeter volontairement dans les cornes, il prend tous les risques pour continuer son travail de sape.
7p levés et 4p pour Marignan qui s’accroche.
A l’entracte Cadenas a déjà pris 20p il est second.
A la reprise, DERRICK n’a pas du tout envie de participer.
Le Biou d’Or 2022 fait de la résistance à droite ; plus accessible à gauche.
Vincent part à 5m du taureau, Joachim à 2m pour provoquer la charge. Le Nicollin gardera ses ficelles après un 1/4h longuet.
PREFET est plus participatif mais plus dangereux, ces longues cornes sont toujours menaçantes ; Ciacchini, Lopez, Marignan ont frisé la correctionnelle.
C’est le taureau qui met l’homme à la faute, s’en désintéresse pour s’y jeter dessus ensuite et le poursuivre jusqu’aux planches.
Lucas le connait bien il sait l’attirer pour lui prendre 5p sur les cornes.
La pression en piste est énorme ; elle se ressent même sur les gradins. Le public a déjà pris partie : siffle l’un pour applaudir l’autre.
VILLARET qui sort est vaillant mais trop tendre pour ce combat.
Ça part dans tous les sens, sur le perchoir, la présidence est dépassée, le Cuillé ne tiendra que quelques minutes.
Au passage Cadenas dans sa course folle lui a pris 4p.
Le dernier de l’après midi compte pour rien.
La pression est retombée ; 12’ où QUINSOUN se demande pour quoi il est venu.
Les raseteurs s’en désintéressent et le public aussi.
Conclusion d’une course de dingues : des hommes venus pour la gagne, pour leur réputation.
Des raseteurs qui sont allés au delà de leur limites, qui ont pris des risques inconsidérés, pour une Palme, pour mettre en valeur parfois les qualités du taureau, pour la beauté de la Course Camarguaise.
Dans une ambiance survoltée sans doute due à la chaleur, au retard d’avant-course, le public a fait partie intégrante avec la course et a fait corps avec le spectacle.
Nul doute qu’il reviendra lundi prochain pour la finale de cette Palme d’Or, haletante, excitante, envoutante pour les uns.
Brouillonne, dans la pagaille, pas au niveau pour les autres.
Le président de course dépassé par les évènements lui, n’y sera pas.
Je n’aurais pas aimé être à sa place.
Au fait : Marignan 33p, Cadenas 27p, Lopez 22p
Et avec JAQUET, YVAIN et surtout CHICHARITO pour la finale, moi j’y serai.