Cette élection, régie depuis par le Comité des fêtes d’Arles, a su, au fil des années, faire évoluer les critères de sélection des jeunes filles pour devenir un événement incontournable. Si Angèle Vernet, première Reine d’Arles en 1930, eut le règne le plus long (17 ans), et Nicole Michel le plus court (1 an), il est aujourd’hui d’une durée de trois ans.

Elue le 1 er mai dernier et couronnée le 30 juin, Florence Disset sera la 18ème du nom, mais aussi la première Reine du Pays d’Arles puisque, évolution oblige, le choix s’est fait cette année entre deux jeunes filles de Barbentane, trois d’Arles et deux de Fourques.

La Reine d’Arles est avant tout l’ambassadrice de tout un peuple. Elle est la gardienne des traditions, de la culture et de la langue provençale, et bien entendu du costume. Le Comité des Fêtes, dépositaire des règles et des statuts de l’élection, veille à ce que tous ces critères soient respectés.

Tenus secrets pendant longtemps, les noms des jurés sont aujourd’hui connus. Ainsi Marcel Mailhan, Dominique Serena-Allier, Anne Lambert-Verdellan, Claude Sintes, André Dupuis, Jean-François Chauvet et Catherine Sautecoeur ont eu cette année à faire une présélection de jeunes filles qui dura 2 mois pour, à l’arrivée, n’en retenir que sept qui seront la Reine et les six demoiselles d’honneur.

Bernard Gourgeon a rencontré la nouvelle Reine et lui a posé quelques questions.

Disset

La nouvelle Reine d Arles pholographiée par Michel Naval au Château de Fourques.

B.G.  : Le peuple d’Arles mais aussi les lecteurs de la Fe di Biòu aimeraient faire plus ample connaissance avec la 18e Reine du Pays d’Arles.

Florence Disset  : je suis née à Arles il y a presque vingt ans. J’ai habité la commune jusqu’à l’âge de 6 ans, puis mes parents sont allés vivre à Fourques. Actuellement, je prépare un Bac S.M.S. par alternance. Je suis les cours à Puyloubier, un village à côté d’Aix-en-Provence, et j’effectue mon stage au C.C.A.S. d’Arles. J’ai une sœur de 17 ans qui poursuit ses études au lycée Montmajour à Arles, en première littéraire.

Depuis ma plus tendre enfance, j’assiste aux courses camarguaises, d’abord sur les genoux de mes parents, puis pour remettre des trophées. Le monde du taureau et du cheval est une véritable passion à laquelle je suis très attachée.

B.G.  : Quels ont été votre parcours et vos motivations pour arriver jusqu’à cette élection ?

F.D.  : Mes grands-parents et mes parents ont fait de mon enfance un voyage au milieu des costumes, des dentelles et de l’amidon. Donc, dès l’âge de 9 mois, j’ai porté le costume à l’occasion de la pégoulado, mon père et mon grand-père jouaient du fifre et du tambourin, ma mère et ma grand-mère dansaient dans un groupe folklorique.

J’ai pris le ruban aux Saintes-Maries-de-la-Mer, lors de la Festo Virginenco en 1997. Deux ans après, j’étais marraine pour la même fête.

Remettre le dossier d’inscription à l’élection de la Reine et de ses demoiselles d’honneur est une décision importante. Cela engage trois années d’une vie. II faut penser aux études, à tout ce que cela représente, à la disponibilité demandée. Si je n’avais pas fait cette demande, je l’aurais regretté.

Le système des présélections est très enrichissant, il permet de se familiariser avec les membres du jury et du comité, et de faire la connaissance des autres candidates.

B.G.  : Quels sont les critères de présélection et d’élection ?

F .D.  : Pour les présélections, tout a commencé chez M. Marcel Mailhan, au mas des Bernacles.
Là, une épreuve de monte en croupe nous a été demandée. Puis nous avons eu des rencontres dans les différents musées d’Arles pour nous préparer aux épreuves pratiques : Atelier du Félibrige de la culture provençale, des monuments, atelier du pliage du fichu, atelier de coiffe.
Aux épreuves écrites, chaque membre du jury nous posait une question.
Puis, pour l’élection du 1 er mai, le jury nous a reçu en mairie d’Arles pour l’épreuve orale.

B.G.  : Quels sont le rôle et la mission de la Reine d’Arles ?

F.D.  : La Reine d’Arles et ses demoiselles d’honneur ont pour mission de représenter au mieux le costume d’Arlésienne qu’elles portent. Celui-ci s’associe à la culture provençale et aux traditions.

Elles sont l’emblème de la région et la fierté du peuple d’Arles. Elles doivent faire perdurer l’amour du costume pour qu’il soit porté dans le plus grand respect. Elles doivent représenter leur ville en France comme à l’étranger et faire comprendre que nous sommes les maillons d’une longue chaîne à ne pas détruire.

B.G. :Avez-vous des projets pour apporter du nouveau dans l’élection, la fonction et les attributions de la Reine d’Arles ?

F.D. :je souhaiterais pouvoir transmettre aux plus jeunes la passion qui nous anime, mes demoiselles d’honneur et moi.

Grâce à ce merveilleux costume chargé d’histoire, je voudrais rendre le sourire et la joie de vivre à ceux qui les ont perdus. De plus, nous nous efforçons de porter haut et fier les couleurs du pays d’Arles et continuer à faire rêver autant de personnes.

Une tradition qui n’évolue pas est certainement vouée à disparaître. Aujourd’hui, et ce depuis 1999, avec tolérance et libéralisme, mais sans révolution, la tradition de l’élection de la Reine d’Arles a su évoluer pour adapter ses statuts et ses règlements. Du peuple d’Arles, la Reine est devenue l’ambassadrice du Pays d’Arles, mais aussi la représentante de toute une région, tant sur le plan national qu’à l’étranger.

Ecrit par Bernard Gourgeon et publié sur La Fé de Biòu de juillet 2002.