INTRODUCTION


LA CAMARGUE

La Camargue n’est autre que l’île de 74.000 hectares, située dans le delta du Rhône, dont les deux grands bras en constituent la limite : à l’Est le Grand Rhône, à l’Ouest le Petit Rhône et le canal de Peccais à Sylvéréal.

Mais ce n’est pas tout, car la Camargue déborde ces limites à l’Est où elle se continue par la Crau, toute différente, sans doute, mais sœur à bien des points de vue, et à l’Ouest avec la petite Camargue qui confine à l’étang de Mauguio.
Cette vaste terre empiète en partie sur les Bouches du Rhône, partie sur le Gard et partie sur l’Hérault, trois départements côtiers au régime pleinement méditerranéen.

La Camargue, enserrée dans son fleuve est quasiment horizontale, puisqu’elle culmine à Albaron à une altitude de 4,50 m. Son point le plus bas est au fond du Vaccarès, à 1,50 m. au dessous de la mer.

Elle est marécageuse et parsemée d’étangs, dont le plus vaste est le Vaccarès, mais il en est bien d’autres parmi lesquels l’étang de la Souteyranne, l’étang de Malagroy, du Grand Radeau, l’étang Impérial, et dans la Petite Camargue, l’étang de Scamandre, l’étang du Charnier, l’étang de Mauguio.

Le Delta du Rhône a fait le pays.
Le fleuve l’a parcouru en tous sens, y déposant, ici des cailloux, là des alluvions, récupérés dans son cours supérieur ou par ses affluents, dont le plus travailleur est la Durance.
Il y a deux mille ans, un bras du Rhône longeait les Costières, c’était la branche espagnole qui se jetait dans la partie, aujourd’hui comblée, de l’étang de Mauguio. Un bras central, appelé St Férréol, fut bouché par de gros apports faits par le Rhône au XVe siècle.
Puis, ensuite, on retrouve le vieux Rhône, Le petit Rhône actuel fut longtemps la branche principale, il s’est ralenti au profit du bras actuel qui déferle vers la mer.

Le Grand Rhône actuellement, par son apport, fait gagner la terre sur la mer à son embouchure. Cette avance serait de près de 60 m. par an. Mais les courants ainsi créés rabotent la côte des Saintes Maries ; cette agglomération était à 2 km de la mer, il n’y a pas si longtemps (il a été estimé que le recul était d’environ 600 mètres au cours des 150 dernières années). (1980 NdW.)

Le Rhône était comme son homologue de la terre africaine, le nourricier du pays par ses débordements. Les digues maîtrisent le fleuve et l’obligent à continuer son cours, interdisant tout apport d’alluvions, ce qui a pour conséquence d’empêcher l’exhaussement de la Camargue que l’eau envahit de plus en plus.

Le sous-sol camarguais est rocailleux et très salé. Par capillarité, le sel monte à la surface où on peut le voir durant la sécheresse estivale, étalé en croûtes blanches dans les sansouïres. Le sol était dessalé par les crues du Rhône.
L’eau en se retirant entraînait le sel, partie à la mer par les roubines, partie dans le sous-sol. Les paysans dessalaient la terre en amenant l’eau dans le Rhône par des roubines,
C’est cela, qui, jadis, a donné naissance à la culture du riz, utilisé pour la nourriture des animaux.

La culture du riz pour la consommation a débuté durant la guerre, afin de pallier le manque d’aliments. Le riz paddy était décortiqué avec des moyens rudimentaires. Cette culture s’est étendue et a été grandement améliorée, à tel point que la production permit de combler les besoins de l’Hexagone.

(...)

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