LE LANGUEDOC

VII - L’EPREUVE DES TEMPS

1 - LES FLEAUX.

Les disettes apparaissent quasiment un an sur trois et peuvent même se transformer en famines meurtrières, comme celle de 1374-75 et plus d’un siècle après, celle de 1480-82.

En 1347, la peste [1] de Marseille se répandit dans tout le Midi et devint endémique pour éclater lors des périodes de famines.

La guerre de 1337.
La France s’engage dans le conflit que l’on appela Guerre de Cent ans.
Le Languedoc ne fut pas le théâtre des batailles mais, indirectement, il subit le contrecoup, tout comme la Provence, il fut dévasté par les compagnies de soldats mercenaires, les bourgades et les villes durent élever des fortifications.
Le Languedoc reste fidèle aux Valois [2].

2 - UN ESSAI DE BILAN.

Pendant ces deux siècles, la misère a été grande en Languedoc.
Cependant, Montpellier maintint sa grandeur jusqu’au XVe siècle, c’est toujours une grande ville marchande. Les foires de Pézenas et de Montagnac dominent le commerce.
Le Languedoc reste encore assez vivant parce que Jacques Coeur, le marchand, grand argentier du roi s’y installe.

Jacques Cœur à Bourges

En 1481, le rattachement de la Provence au royaume provoqua le déclin de Montpellier, Marseille devenant le grand port méditerranéen du royaume.

Dans les campagnes on a abandonné les terres récemment défrichées, les survivants des grandes catastrophes rassemblent dans leurs mains les meilleures terres, en améliorant le rendement, des nouveaux légumes et fruits sont introduits l’élevage se développe, la tourmente a assaini l’économie.

Malgré tout, l’aspect des villes reste pitoyable, malgré l’édification de bâtiments nouveaux.
Les impôts retombent sur les plus pauvres qui se révoltent en émeutes sanglantes.
Les corps de métiers se transforment en métiers de rues.
L’instruction se répand dans les villes, on fonde des écoles au XlVe siècle.

Les lieutenants du roi, chargés de coordonner les efforts des sénéchaux, deviennent une fonction permanente. Sous Louis XI, ils deviennent gouverneurs militaires.
Les représentants des communautés prennent l’habitude de siéger pour voter les subsides [3] du roi.
Les représentants, appelés « États » finissent par avoir un rôle économique.
Ils veillent sur les intérêts de la province de 1417 à 1420, la crise donne naissance au Parlement de Toulouse, dont les fonctions se précisent peu à peu, il juge toutes sortes de procès : criminels, en appel, liés au fonctionnement des finances.
A Montpellier se maintient une Cour des Aides (1478) [4].

Le Languedoc est devenu une province orthodoxe qui a ses Saints (1295), Saint Roch naquit à Montpellier et se dévoua à soigner les malades.
Parmi les Papes d’Avignon, beaucoup sont des Languedociens, Urbain V de Grizac [5] (Cévennes) [6] par exemple et grâce à eux, les Universités languedociennes commencent un nouvel essor.
La sculpture se développe avec Jacques Morel, architecte et sculpteur qui exerça à Béziers, Montpellier, Avignon.

Au XV° siècle se fait un renouveau littéraire en langue d’Oc.
Mais dès 1442, les Etats adressent leurs représentations aux Français.

(...)

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[1 La peste est une maladie commune aux humains et aux animaux, elle se transmet principalement par piqûre de puce

[2La maison de Valois est la branche cadette de la dynastie capétienne qui régna sur le royaume de France de 1328 à 1589. Elle succède aux Capétiens directs et précède les Bourbons.

[3 subsides : somme versée à titre d’aide, de subvention, de secours, etc.

[4Les Cours des aides sont des cours souveraines d’Ancien Régime créées pour traiter du contentieux des finances extraordinaires (c’est-à-dire de nature fiscale), les finances ordinaires (domaniales) relevant de la chambre du Trésor.

[5Le château de Grizac est situé au-dessous du village éponyme (=qui donne son nom) , sur la commune du Pont-de-Montvert en Lozère,

[6Guillaume Grimoard (né en 1310 à Grizac et mort en 1370 à Avignon) devint le sixième pape à Avignon et le 200e pape de l’Église catholique sous le nom d’Urbain V (1362-1370).
Originaire des pays de la langue d’oc, comme ses prédécesseurs, natif du Gévaudan dans une famille liée à celle des Sabran,