VIII - LE XVIe SIECLE
1 - L’ESSOR DEMOGRAPHIQUE
De 1490 à 1680, la population augmente rapidement, au début, plus lentement dès 1570.
Cet accroissement caractérise le XVIe siècle qui ne connut pas de guerres mais qui fut riche d’histoire sociale et culturelle.
Le peuplement récupère les anciennes terres abandonnées. La population des villes croit considérablement, mais cet essor se ralentit lorsqu’il approche du plafond car dans cette économie sans croissance, le ravitaillement devient difficile.
Dès 1520, les guerres de religion [1] ralentissent cette croissance, tandis que disparaissent les anciens fléaux, lèpre et peste, pour faire place à la « vérole » [2] apportée d’Amérique.
Les montagnards du Massif Central, les « gavaches » [3] émigrent en Bas Languedoc, attirés par les richesses.
En même temps arrivent les tziganes d’Ouest, Mousques d’Espagne, Marranes [4].
2 - PAYSAGE ET SUBSISTANCE
Les Languedociens pratiquent la vieille polyculture méditerranéenne, vignes, oliviers, châtaignes, jardins, élevage, des nouvelles plantes font leur apparition, artichauds, melons, pêches, poivrons, tomates.
Les techniques ne se sont pas modernisées, l’irrigation n’est pas très répandue, les bergers incendient, dégradant peu à peu les forêts méditerranéennes qui feront place à la garrigue et surtout on défriche les mauvaises terres abandonnées.
Dès 1504, le manque de blé se fait sentir presque un an sur deux. Mais la consommation de luxe des classes parasitaires se développe. Les épices voient leur consommation s’accroître.
Vers 1500 les hommes sont rares et les troupeaux nombreux, troupeaux de bœufs et de chevaux de Camargue.
La viande abonde, l’engrais animal permet d’augmenter la production du blé, ce qui permet à la population de s’accroître.
Vers 1530, les troupeaux déclinent.
Le produit brut agricole est en pleine stagnation de 1500 à 1530.
L’industrie piétine, la plus répandue, celle du textile ne fournit que des gros draps, exportés vers Constantinople.
3 - LA SOCIETE DES CAMPAGNES.
Le nombre d’hommes augmente plus vite que les subsistances, en conséquence les salaires diminuent.
Les seigneurs voient leurs revenus diminuer, aussi sont-ils plus âpres à percevoir les redevances. Mais, ils sont un modèle pour les riches bourgeois qui imitent leur façon de vivre.
Cependant la noblesse est pratiquement inexistante quant à sa richesse.
Pendant les guerres civiles (religion) elle est au premier rang des bandes armées.
4 - LA SOCIETE DES VILLES.
Les villes sont de plus en plus florissantes, elles sont encore enfermées dans leurs murailles, avec des rues étroites et sombres.
Le Languedoc se protège contre la chaleur.
La vie ne connaît pas de luxe, ni dans la nourriture ni dans les vêtements, mais les habitants ont un sens vif du bonheur, de l’amour, de la douceur et de la fragilité de l’instant qui passe.
Tout est occasion de fêtes, danses et mascarades. Cependant, on note une part de violence et de sadisme. Les supplices, les exécutions sont publics. Il y a une certaine irréligiosité.
Dès 1550, la minorité protestante prépare son ascension.
En effet, les hommes sont trop nombreux pour une croissance économique pratiquement nulle. La faim, la misère physiologique, les épidémies, les mauvaises récoltes sont les causes de ce ralentissement démographique.
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