10 - TROUBADOURS ET MAÎTRES D’OEUVRE.
Le Languedoc oriental subit les influences italiennes et voit se développer des écoles, ancêtres de nos universités.
La plus connue est celle de Montpellier fondée au XII° siècle, école de Médecine [1], enseignement du droit romain.
C’est au Xll° siècle que la langue d’Oc connaît son plein épanouissement avec l’essor de la poésie lyrique des troubadours [2] qui sont nombreux, le premier est Guillaume IX Duc d’Aquitaine (1071-1127) [3], jusqu’au XIV° siècle on en dénombre plus de 400.
Les troubadours cultivent l’élégance et la recherche suivant des règles complexes de versification. Le thème le plus important est l’amour, pas forcément platonique et conçu hors du mariage, dont le plus important est l’attente.
C’est « l’amour courtois » [4].
C’est à la même époque XIe et XIIe siècles qu’apparaît et se développe l’art roman.
On distingue plusieurs phases :
le premier art roman, d’origine méditerranéenne que l’on trouve sur des édifices de dimensions assez modestes, construit en petit appareil, comme l’Eglise de St Guilhem le Désert.
Les églises de pèlerinages très vastes, beaucoup plus nombreuses dans le nord que nous retrouvons avec St Sernin de Toulouse et l’Eglise de St Gilles.
Les églises fortifiées typiques du Languedoc comme celles de Maguelone, d’Agde.
Une nouveauté très importante, il s’agit de l’apparition de la sculpture que l’on retrouve à St Sernin, à St Gilles où l’on peut discerner quelques influences romaines, influences marquées aussi à Nîmes, Beaucaire, Maguelone.
La peinture est influencée par l’art byzantin.
Dans l’art languedocien on trouve des réminiscences romaines, des influences venues de l’extérieur : byzantines, arabes.
VI - DE LOUIS IX A LOUIS XII
1 - LA CROISADE ALBIGEOISE
A la fin du XIIe siècle l’hérésie avait réalisé des progrès mais elle n’était que le fait d’une minorité.
Le Pape Innocent III [5] en 1198 envoya des prédicateurs pour lutter contre elle, ils avaient le pouvoir d’excommunier et de confisquer les biens des récoltants.
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Le pape Innocent III |
En 1208 un envoyé du Pape fut assassiné par un écuyer du Comte Raimond VI. Le Pape exploita à fond l’incident, appelant Philippe Auguste [6] à la croisade, qui se dérobe.
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sacre de Philippe Auguste |
Mais cinq à six mille chevaliers prennent la croix et vont attaquer le Languedoc.
Raimond VI se soumet, se croise et part avec les croisés lutter contre le seigneur de Trencavel. Les croisés incendièrent Béziers et massacrèrent ses habitants, ils s’emparèrent de Béziers et du Vicomte de Trencavel.
Les croisés se retirent.
Il ne reste que Simon de Montfort [7] et quelques chevaliers, les échauffourées se multiplient.
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Simon IV de Montfort, par Jean-Jacques Feuchère |
En 1215 on reconnut à Simon le Comté de Toulouse, ne laissant à son fils Raimond VII que les terres de Provence. Mais à sa mort, Raimond récupère son fief. Or le roi est puissant et Raimond VII doit se soumettre au roi Louis IX et doit accepter ses conditions (traité de Meaux 1129).
Le Languedoc en grande partie était administré par le roi.
2 - TRIOMPHE DE L’ORTHODOXIE.
Le Catholicisme fut rétabli grâce aux prédicateurs des moines mendiants : les dominicains, les franciscains, les ermites, augustins, leurs couvents se multiplièrent en Languedoc. Mais, ce n’était pas suffisant.
En 1234, le pape Grégoire IX organisait le tribunal de l’Inquisition, qui pratiqua couramment la torture, les peines étaient dures. Il fallut plus d’un siècle pour extirper l’hérésie.
Les universités destinées à diffuser la culture chrétienne se développèrent, celle de Montpellier, connut un essor incomparable où l’on pouvait pratiquer la dissection, elle était une université laïque.
3 - REPRISE DE LA CROISADE.
Dans le siècle qui suivit la croisade, la mise en valeur du sol fut très importante, on pratique l’assolement biennal, on emploie peu d’engrais aussi, les revenus étaient médiocres, on cultive surtout l’orge, l’avoine et le seigle, l’élevage est suffisant.
On note une nouvelle culture, celle du mûrier sur les pentes cévenoles.
Les ouvriers textiles : tisserands, filateurs voient leur nombre croître, les métiers se groupent en confrérie, l’extraction minière se poursuit et se développe avec l’exploitation du charbon d’Alès.
Les foires régionales se multiplient, Pézenas, Lodève, par exemple. Le rôle des Languedociens se développe à l’extérieur car ils servent d’intermédiaires entre le Nord et les Italiens.
St Louis [8] fit construire Aigues-Mortes et lui accorda une charte en 1246. Les villes connaissent un essor considérable elles sortent de leurs murs. Montpellier devient une ville marchande.
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Saint Louis médiateur entre le roi d’Angleterre et ses barons |
La croissance des villes va de pair avec l’extension démographique, certaines régions apparaissent comme surpeuplées en regard des ressources de l’époque, par exemple la région de Sauve, Vézenobres (Gard).
Au début du XIV° siècle des disettes sévères apparaissent et c’est une période sombre, défavorable qui commence.
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