La mort du "Mounla" de Granon
Dans le dernier numéro du Toril N° 343, nous avons annoncé en quelques lignes la mort du Mounla.
Depuis quelques jours, la nouvelle était connue, mais elle paraissait tellement invraisemblable, on souhaitait tellement qu’elle fût fausse, qu’on osait pas en parler.
Pour ma part, je n’en ai rien dit, ni écrit avant d’être allé au Cailar, cueillir la confirmation de la bouche même du manadier.
Maintenant il n’y a plus de doute possible, le brillant cocardier, le rapide Mounla, pétillant, tout feu, tout flamme, un peu fou encore, mais la terreur des razeteurs déjà, de tous les razeteurs, y compris Rey, qui le craignait à cause de sa grande vitesse et parce qu’il ne se laissait pas facilement couper, le Mounla est mort.
Il a péri comme la plupart des bons et grand cocardiers, comme aurait péri le Sanglier lui-même si Granon ne l’avait pas mis à l’abri de ses congénères, il a péri dans un combat d’amour. Crevé, lardé par les autres taureaux jaloux et qui, devenus plus forts se sont vengés de lui, dès que la chance de vaincre a été de leur coté.
Qu’elle est la longue liste des bons et même très bons cocardiers qui disparaissent ainsi, fauchés en pleine force sans avoir pu donner toute leur mesure. Et presque toujours ce sont les meilleurs de la manade, les plus braves, les plus beaux que les manadiers gardent étalons le plus longtemps possible pour essayer de conserver et d’améliorer la race.