Le Clairon, biòu de Fernand Granon, a-t-il « tué le père » le 22 octobre 1927 à Lunel en se montrant bien meilleur que le Sanglier vieillissant et sur le déclin ?
Certains l’affirment.

Le Clairon, né en 1920 et baptisé ainsi après une course brillante à Redessan, serait le fils de ce même Sanglier. Mais d’autres donnent Artilleur comme géniteur de ce taureau vedette des années 30.

Qu’importe, dans sa façon de courir, le Clairon prolonge jusque dans la contre-piste l’œuvre du Sanglier. Sanglier fracassait les barrières, lui saute derrière les raseteurs Miaille, dit Resquillette , Régnier, dit le Chinois , ou Bouterin, alias Beaux bras .
Sauter est alors considéré par certains chroniqueurs de l’époque comme une faute. Mais Clairon, moins rapide que le Sanglier, est plus dangereux que lui lorsqu’il arrive à la barrière, comme le souligne le chroniqueur Marcel Salem : « Nous l’avons vu s’allonger démesurément au-dessus du couloir pour cueillir de biais, avec une seule corne, un raseteur qui, ayant déjà sauté, pouvait se croire sauvé, et le ramener brutalement sur le sable. »
Avec Le Clairon, la planche n’est plus le salut et le rôle « historique » de ce biòu dans l’évolution de la course sera d’imposer cette manière de courir. Il finira par convaincre les maniaques procureurs de la course, que sauter dans la contre-piste, à condition que ce soit dans le feu de l’action et derrière le cul d’un raseteur, n’est plus une faiblesse.
Le public ne s’y trompe pas, et après Sanglier, Clairon remplit les arènes majeures de la course libre : Lunel et Beaucaire où il fera ses adieux le 19 septembre 1937.

Beaucaire, où il a sa statue en pierre, œuvre du sculpteur Camille Soccorsi.

Extrait de l’article de Jacques Durand paru dans "La Gazette de Nîmes", été 2006


Fiche signalétique :

  • Né le : 1920
  • Père : Le Sanglier ? L’Artilleur ?
  • Mère :
  • 1ère course : Aimargues en 1923
  • Meurt le : 1941 (21 ans)
    Il a sa tombe au "Simbéu", près de celle du Marquis.