’’Les Blatière : des hommes et des taureaux.’’
Robert Faure, natif de Lunel, est attiré depuis l’enfance par les traditions de la bouvine camarguaise.
Peintre et photographe, il s’est intéressé à l’histoire de ce pays pour ce qu’il offre d’authenticité et de grandeur à travers la passion et la vie de ceux qui l’on marqué à jamais.
L’amitié profonde qui le lie à la famille Guillierme, et en particulier à Melle Fanfonne, se concrétise d’abord par la biographie de la grande dame de Camargue.
C’est aujourd’hui un bel ouvrage consacré à la famille Blatière qu’il a écrit avec passion et fidélité en hommage au fondateur du grand élevage camarguais Alfred Blatière et à ses deux fils Arthur et Frédou.
Les bonheurs mais aussi les tragédies qui jalonnent cette famille sur cinq générations, Robert Faure nous les fait partager avec émotion.
Extraits :
L’entrepreneur vergézois entretient depuis bien des années une relation certes passive mais bien réelle avec le milieu taurin et la Nacioun Gardiano (1) en particulier. Lors de certaines manifestations auxquelles assistent les époux Blatière, Marguerite n’hésite pas à revêtir le superbe costume d’Arlésienne. Grâce à son ami Floutier du Grand-Gallargues, Alfred avait rencontré Jean Bérard. Les deux hommes avaient sympathisé, réunis sans doute par l’attrait commun de la bouvine.
À présent ses visées profondes s’inscrivent dans une volonté bien humaine, réaliser un rêve blotti au fond de son coeur. Sa décision est prise, il sera manadier. Qu’importent les recommandations d’Anna Granon faites à son fils Arthur au cours de ses visites au Cailar : « Pichot, amuso-te’mé li biòu di autre » (2). La brave femme connaissait les aléas et les peines du métier, elle qui avait remplacé son fils Fernand pendant les années de la Grande Guerre.
Avec la naissance d’Alfred, deuxième du nom, en 1917, afin de soulager la tâche de Marguerite, une aide ménagère arrive au foyer. Augusta Engalin est une jeune fille agréable, douce, dévouée. Dans la maison, ses occupations, très variées, permettent à Marguerite de respirer un peu.
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Alors que les manadiers Arthur et Frédou Blatière permettent à Gandar sa dernière tournée d’adieux, un nouveau gardian remplace Alfred Adler au mas des Iscles. Joseph Boudoux, ouvrier agricole au mas Saint-André depuis 1940, connaît bien le monde taurin. Il est en relation amicale avec la manade Bilhaud depuis des années, de surcroît ami de René Barbut, gardian de cet élevage. Les frères Blatière qui l’ont rencontré plusieurs fois, connaissent sa passion des chevaux et des taureaux. Dès le mois de février le voilà installé au mas des Iscles avec femme et enfants. Sa première impression du paysage inondé par les récentes pluies autour du Courrejau, laisse deviner sa surprise : « l’a pas que d’aigo dins aquèu pais ! » (3)...
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L’héritage spirituel de la connaissance et du métier d’éleveur perdure chez les successeurs l’Alfred, d’Arthur et de Frédou. Le dicton provençal qui dit : E que raço racejo ! (4) s’accorde pleinement à l’esprit traditionnel et méticuleux des manadiers vergézois. L’avenir proche vérifiera, sans nul doute, la véracité de ces mots par la vision omniprésente de courses mémorables des pensionnaires de la marque où le taureau et le raseteur formeront, encore et toujours, un duo artistique exceptionnel transcendé par la Fe di biòu.
- (1) Nacioun Gardiano : Association de mainteneurs et de félibres
- (2) « Petit, amuse-toi avec les taureaux des autres. »
- (3) « Il n ÿ a que de l’eau sur ces terres ! »
- (4) Que la race se perpétue !
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