A mesure que les atterrissements du Rhône et de la mer ont élevé les parties hautes et les parties basses sous marines, les premières ont dû paraître au dessus des eaux , avant les secondes.
Les lieux les plus profonds, restant couverts de fluide , malgré leur exhaussement, sont devenus, d’abord de petites mer intérieures ou étangs. Les débordements du Rhône continuant de laisser des dépôts dans ces bassins intérieurs, ceux qui se sont changés en marais, tandis que d’autres étangs se sont préparés avec l’accroissement de l’Isle.
Telle me paraît être l’origine certaine des étangs et des marais (2) de la Camargue.

67/ Noms des principaux étangs
Parmi ces étangs, les plus remarquables sont ceux :
du Vaccarès au sud,
de Giraud à l’est,
de la Consecagnière à l’ouest
Le premier ambrasse, dans ses nombreux détours les étangs de :
Malagroy,
de Mours,
de Fournelet,
du Lyon,
de la Dame,
du Grand Campan,
du Fangassier,
du Grand Rascaillan ,
du Vaisseau
Le plus considérable de beaucoup entre ceux de la Camargue, il est, du côté du sud, bordé de dunes ou chaussées naturelles en sable formées par le mouvement continuel d’ondulation qu’y éprouve la mer.

68/ Comment l’étang du Vaccarès communique avec la mer.
Cependant la différence, entre les limites extrêmes de la plus basse et de la plus haute mer, est de 1,40m .
A mesure que celle-ci s’élève, ses flots par leur hauteur, franchissent les dunes où, les coupants par leur battements réitérés, ils y forment des tranchées qu’on nomme afous(3).
Dans cet état de choses, le Vaccarès et les autres étangs avec lesquels il communique , se mettent de niveau avec la haute mer, et ils inonderaient, tout au tour sur leurs rives, un nouvel espace de cinq ou six mille hectares, s’ils n’étaient pas contenus par des lévadons (4)