On remarquait Jean Benedetti, préfet de Vaucluse, représentant le Maréchal, Duplat chef de cabinet, Reiller secrétaire général de la Préfecture. Pailheret maire d’Avignon, Laurens maire des Saintes ; Velay maire de Nimes ; Yolande Coste reine du félibrige, la Capello, le Riban d’Avignon, une délégation de l’Escolo Mistralenco, G.Martin et une délégation de la Tour Magno de Nimes, la Confrérie des Gardians, la Nacioun Gardiano, le docteur Michel Béchet, Eugène Dufour, Charles le Gras, De Terris, secrétaire général de la Mairie, Léo Larguier de l’Académie Goncourt, le Capoulié du Félibrige, Mme F.Mistral, De Montaud Manse, président de la Confrérie des Gardians, le Majoral Arnaud, Capitaine de la Nacioun Gardiano, Pierre Jullian, Président du Tribunal Civil d’Avignon, représentant le comité du Museum Arlaten, Fernand benoit, directeur régional des Antiquités, le docteur Laurent Moreau, président de l’Académie de Vaucluse, le docteur Rémy Roux, président de l’Ecole Palatine et des bibliothèques du Roure, les représentant du Préfet du Gard et du sous-préfet d’Arles ; Hermitte, président de la chambre de commerce, le docteur Bardin et de très nombreux majoraux et mainteneurs du félibrige.

Du Palais du Roure à l’église Saint Agricol, la foule très dense et recueillie s’inclinait au passage du char funèbre surchargé de fleurs. Au cimetière Saint Verran, où le corps est provisoirement déposé, des discours furent prononcés par Mme F. Mistral, au nom du consistoire félibréen, Arnaud capitaine de la Nacioun Gardiano, et P. Jullian au nom du comité du Muséum Arlaten.
Et maintenant Folco de Baroncelli repose en cette terre d’Avignon où, voici bien longtemps déjà, ses ancêtres vinrent planter leur gonfalon et fonder une grande famille.
C’était un excellent manadier certes, mais c’était avant tout un rêveur, un pur poète égaré en cette aride Camargue où il trouvait toujours un charme nouveau. En ses paroles, en ses gestes, il savait rester un parfait gentilhomme, un chevalier d’autrefois. Tout dernièrement encore, dans une réunion d’amis où se trouvait la vedette taurine de l’heure actuelle, Charles Fidani, dans la conversation, Baroncelli remercia le vaillant garçon de faire briller ses taureaux dans les courses et de contribuer à leur renommée.
Puis le tirant à l’écart, tout doucement, presque en cachette, il lui glissa dans la main une liasse de billets bleus à titre de remerciement et de récompense. Dignement, Fidani refusa, malgré l’offre tentante et répétée et les deux hommes se serrèrent cordialement les mains.
D’autres que nous ont dit plus éloquemment, le caractère, le talent, la foi du regretté Marquis, nous joignons à eux notre humble vois et nous écrivons avec Ch.Maurras : c’est un grand deuil que nous prenons.

Viennent des temps meilleurs et alors ce sera aux saintes même que l’on conduira et transportera pour l’éternité la chère dépouille « Dou Marquès » et les funérailles seront réellement ce qu’elles auraient dut être, ce qu’il aurait voulu qu’elles fussent, sans cérémonie, sans fastes. On y parlera des prouesses des vifs taureaux de l’élevage de l’Amarèu et du Simbèu, on y évoquera ces noms : Prouvenço, Sangard, Bandot, Mithra et d’autres, et d’autres encore, dignes descendants de ceux-là et comme eux cocardiers terrifiants.