Réaliser un projet où mineurs, respect, coutumes, loi, pourraient être associés au cours d’ une journée de travail en petite Camargue était le souhait des gendarmes de la Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile de l’ Hérault .

Ainsi le 23 Avril 2008, à la manade Iris et Jean Lafon, se sont retrouvés 8 mineurs du Lodévois, ainsi que 4 jeunes de Béziers, suivis par des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, Monsieur Lacène Bénameur de Lodève , Madame Authier de Béziers, des psychologues, Madame Claire Kindt représentante de la mairie de Lodève, du chef de la CAE de Béziers Monsieur Robert Sanchez, 2 anciens raseteurs Messieurs Roger Pascal et Frédéric Durand, 2 représentants de la FFCC Raymond Querel, Raymond Vendrell, le correspondant Midi Libre local .

Les gendarmes Martin et Berna, ont conduit ce beau monde en pays de bouvine, l’ ensemble magistralement orchestré par l’ organisateur Richard Rouveyrol .
Le tout était de savoir si « l’ aïoli » allait prendre !!!

Dans ce cadre féerique au milieu des marais, entre tamaris et sansouires, le soleil s’ était même invité, c’ est de bon augure ! Sous la laoupio, prés du stand de la FFCC, après les présentations, Roger Pascal prend la parole pour expliquer la course camarguaise, les techniques du raset, le crochet, les attributs, les risques, la condition physique et morale pour assouvir sa passion en se jouant la peau à chaque course .

Le manadier Jean Lafon poursuit en parlant passionnément de son métier où rien n’ est jamais acquis, des joies passées, des récents soucis sanitaires et du futur plein d’ espoir au quel il faut s’ accrocher, il explique à ces jeunes en difficulté, le complexe cheminement de la sélection des bêtes, les courses, le métier du taureau, son placement, sa capacité physique et morale signe d’ intelligence, le bistournage .
C’ est au stand de la FFCC, petite exposition de campagne décorée pour la circonstance, que Raymond Querel présente la structure fédérale, les différentes commissions, l’ organisation générale, il revient sur l’ encocardement, le cheval de race Camargue, le taureau, le raseteur, le public, tous les acteurs de la bouvine, et cette « fe di biòu » qui se transmet de génération en génération pour que vivent nos traditions .
Au vu des questions de ce public juvénile et non initié le sujet interpelle.

Frédéric Durand, avec beaucoup de passion et d’émotion relate quelques morceaux privilégiés de son riche passé, tout en soulignant que lui aussi, issu d’ un quartier défavorisé, tout aurait pu basculer sans cette passion des taureaux. Les questions fusent et c’est avec beaucoup de disponibilité et de gentillesse que l’ancien raseteur encourage ces jeunes à avoir des envies, et retrouver la motivation nécessaire qui peut les aider à refaire surface.

Plus tard dans la matinée, un veau sera trié et marqué accompagné des explications techniques de la ferrade, une vache et un taureau sont présentés dans le bouvaou pour la plus grande joie de ces jeunes .

Les commentaires vont bon train et se poursuivent autour d’ une grillade en plein air où chacun peut s’ exprimer librement .

Le but des gendarmes en uniforme était de donner un sens à de tels échanges, et qui sait un jour peut-être faire naître des projets, des envies avec comme décor la petite Camargue et les acteurs du jour : les hommes de la bouvine, moments forts et propices à la réflexion qui étaient offerts à ce jeune auditoire.

Dans quelques jours il sera alors temps d’évaluer l’ impact que cela a pu avoir chez certains jeunes en difficulté, comme auprès de ceux qui vont bien, mais qui ignoraient jusqu’ à ce jour ces traditions locales.

Comme le souligne plein d’espoir le Chef Richard Rouveyrol «  La prévention c’est organiser des rencontres, s’écouter, partager mais aussi parfois arrêter le temps pour se remettre en cause, quant à la réussite de cette journée ……. Carmen général pour l’ensemble des acteurs !!!  »