Souvenir : Le retour de la grasilho
Le plein dans les arènes d’Aigues-Vives pour cette course de ligue.
L’image est forte, mais il faut reconnaître que ce jour est particulier, attendu depuis 4 ans par le manadier, et par les supporters de la "marque".
Ce samedi dans ce plan difficile d’Aigues Vives, 8 jeunes stagiaires ont la lourde tâche de présenter au public le sang nouveau des Laurent.
Les discussions de droite et de gauche ne laissent planer aucun doute. ILS sont de retour. Il ne peut en être autrement. Aujourd’hui les afeciouna ne sont pas venus juger ceux que le manadier appelle "des bébés", ils sont venus renouer avec un passé doré.
Ils sont venus se faire plaisir.
Il reste çà et là une touche d’inquiétude... C’est la première fois que la génétique et la biologie sont appelés au secours de la race du Marquis. Cela va t’il fonctionner ?
Les Laurent sont à part. Reconnaissables dans leur maille, leur prestance, leur méchanceté, leurs attitudes. Et tout cela a disparu il y a 4 ans de cela dans des abattoirs.
C’était un crève coeur...
Le 6 Novembre 2004, par une après midi d’Automne froide et venteuse, avait lieu dans le plan de Vallabrègues une course de taureaux jeunes qui montraient toutes les qualités qu’on pouvait attendre d’eux. Des taureaux teigneux semblant vouloir monter dans les tribunes pour en découdre avec les spectateurs, des bêtes splendides...
Le temps s’est arrêté. Après cette course de Ligue hier, il est évident que la machine n’était qu’en pause. Les taureaux d’hier auraient pu et en fait SONT les frères cadets de ceux qui couraient ce jour là...
Le Sang est le même, et la méchanceté est un caractère hérité plus qu’acquis. Les taureaux de samedi ne sont que des bébés, de forts jolis bébés, mais ils ont montré toute l’étendue d’un potentiel qui remplira les gradins partout.
La Grasilho est de retour, ses afeciouna aussi.
Juger ces bébés serait malvenu. Ils doivent apprendre la course. Et il y aura probablement autant d’avis qu’il n’y avait de personnes présentes. Le regard n’a rien d’objectif, ces taureaux portent tellement d’espoir qu’on ne peut s’empêcher de chercher à les rapprocher du comportement de tel ou tel grand cocardier.
Qu’ai je vu ?
A la première trompette, le manadier est tendu... C’est le premier.
Le 603 est vaillant, lourd, montre de belles choses. Une force tranquille...
Il revient même en piste seul en sautant la barricade... C’est ainsi qu’il finit, poursuivant un spectateur.
Le 613 commence par une déclamation. Il est énervé et le crie haut et fort. Il est méchant, cherche, chasse. Il entend le disque pour ses sauts après les blancs à 4 reprises, et rentre tous ses attributs.
Le 608 est plus fin que ses congénères, il est plus vif, coureur. Il est rapide et finit fort. Court physiquement, il s’épuise dans ces 10 minutes, finissant le mourre ouvert.
Chacun entre, différent et tellement semblable du précédent. Le 620 brame autant que le 613. Animé de cette même méchanceté, il semble vouloir aller chercher les gens dans les gradins et semble sauter sur les rasets. Le 604 lui commence fort. Charles Chanat venu remplacer Lebrun, sorti sur claquage, se lance de loin pour placer tranquillement le taureau. Celui ci lance une fusée et le punaise contre le mur sous la présidence. Charles sort, blessé à la cheville. Le 617 se montre plus cocardier, attendant, se gardant, laissant passer... Il faut monter à sa tête, faire le pas... Et le 615 termine avec des Carmen sur une série, sur des actions aux planches.
Les manadiers sont détendus maintenant. Ces taureaux absolument neufs ont rempli leur mission.
Que dire...
La Grasilho est de retour.
Le manadier a beau expliquer que "Ce ne sont que des bébés" Ce sont des bébés Laurent, des vrais.
Osco.