La salle fut trop petite !
E acò éro bon signe. Un fube de mounde es arriba. Lou capoulié de la FFCC Enri Itier, aquéu de la MARPOC, Jorge Peladan emé quàuqui mèmbre, de manadié, Jaque Blatière, Jan-Mario Bilhau, de felibre, Jan Brun, Francés Vidal, Moussu Sabatier, de révistéro tambèn et forço afeciouna.

Pour se mettre dans l’ambiance, Lise Gros a passé un reportage de FR3 extrait de Vaqui, tourné en Pichoto Camargo. Puis, Alain Foucaran a présenté la Course Camarguaise et son impact économique. On est ensuite entré dans le vif du sujet large tour d’horizon des mots occitans employés en bouvino - présenté par Lise Gros.

Évidemment, les questions que chacun se pose ont été posées : Coume parlas ? De qu’es aquelo grafio ? Prouvençau. Langadoucian, Oucitan, monte n’en sian ?
La responso es claro. L’Occitan est une langue latine (comme le Français, l’Espagnol ou l’Italien) voisine du Catalan. Son aire géographique correspond à une trentaine de départements. Il est aussi parlé en Italie (Piémont) et en Espagne (Val d’Aran). Son orthographe est très ancienne.

On trouve en gros une unité dialectale jusqu’au XIIe siècle puis des variantes locales (Gascon Limousin, Languedocien, Provençal). Dans le Provençal, on trouve encore 4 sous-dialectes dont le Rhodano-méditerranéen parlé dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes de Haute-Provence et le Gard. C’est cette graphie que l’on utilise communément dans la bouvine.
Dans la région où on le pratique, on le parle de façon quasi identique qu’on l’écrive en graphie classique (Occitan ou ancien Provençal) ou en graphie moderne (Mistralienne).

Occitan ou Provençal, peu importe ! Ce qui compte, c’est de parler la Lengo Nostro.
Mais la Bouvine, dans tout ça ?

Abrivado, bandido, afeciouna, capelado, baile ou, sans chercher plus loin, raseteur ou cocardier, mots français ou francisés qui pourtant ne sont pas français. Faites lire ces derniers mots à des étrangers et vous comprendrez.

La Bouvine a aussi ses expressions. Aller aux taureaux veut dire tout autre chose loin des limites de la tradition ! C’est la vache qui va au taureau. D’autres expressions paraissent ambiguës aux non afeciouna.
Bouvine et Lengo d’Oc sont en corrélation. Écrire ou parler occitan, c’est avant tout penser occitan.
Et aller aux taureaux, c’est aussi penser occitan.

Julius Estève, Majoral du Félibrige, qui l’a bien compris, écrit : "La Bouvine sans la Langue d’Oc serait une capitulation devant un état de choses dont le lent aboutissement serait la liquidation de l’esprit individuel, condition nécessaire de culture et de progrès moral" et que " Cet esprit dans sa conception la plus large, se trouve gardé comme un reliquaire dans notre Langue d’Oc."

" La lengo et la culturo menaçado ?
Dins la Bouvino, belèu pas, perqué téuti aquesti mot aparon bèn nostro identita e poudèn pa li chanja. Mai fau èstre sèmpre vigilènt. La tradicion es fragilo, fau se mesfida de desfourmacioun o de trans¬fourmacion. l’a de plan que son fa, dins la prèsso, à la télévisioun, à l’escolo...
"
On l’a compris, la Langue fait partie de la Bouvine, et si menace il y a, ce n’est pas elle seule qui est visée, c’est la tradition toute entière.

Tan qu’i’aura de biòu dins li manado, se parlara "d’arriber" ou "d’acamper".
E tant que li biòu courreiran, i’aura de "raseteurs" pèr lis afronta, pièi emé li courso, se fara d’abrivado e de bandido tambèn...
Lengo morto ?
Eici, nautre, lis afeciouna, sabèn pas ço que vòu dire !