Vernissage de l’exposition : Toute l’histoire ’’Rouge et verte’’ à Lunel
Mise à jour du 18 Juillet 2009 avec le texte du fascicule distribué à l’entrée.
Vernissage qui a eu lieu le 4 juillet 2009 en l’Espace Louis Feullade à 19 heures.
"Rouge et Vert", rien qu’en entendant ces deux mots le monde des afeciouna dresse l’oreille.
Personne ne commet d’erreur : Combet- Granon, Lafont-Nicollin, comme nous l’a démontré Simbèu dans cet article Généalogie des manades actuelles (2/12) - ROUGE et VERT , la plus ancienne des manades actuelles.
Au moins 150 personnes s’étaient déplacées pour voir, revoir, admirer, redécouvrir des détails jusqu’ici échappés, avec aujourd’hui les documents et objets obligeamment prêtés pour l’occasion, par Monsieur Roger Pattus d’Aigues-Vives, président des l’Association : "Les amis de la marque Rouge et Verte".
Ces objets il vit au quotidien avec eux. Ils l’entourent, le rassurent et s’y accroche quand c’est nécessaire. C’est en lui rendant visite que Isabel Marchand eut l’dée de cette exposition qu’elle a pu réaliser avec l’aide de Mr Joël MOYSAN, 5ème adjoint, chargé du secteur Culture et Patrimoine .
L’exposition est repartie en deux salles formant un " L ".
Dans une petite salle, en entrant à gauche, sont projetés en boucle, des films anciens consacrés à la manade. On peut y voir le seul film d’une course du taureau qui a fait la célébrité de Monsieur Fernand Granon et du Cailar : "Le Sanglié" (comme l’écrivait ce dernier)
L’entrée :
Des curieux, des afeciouna ou des amis de la marque ?
Les trois sans doute...
Quelques objets exposés : (pas trop pour que vous gardiez l’envie de visiter l’exposition !)
Les discours :
Ah, j’allais oublier.
La manade "Rouge et verte" est aujourd’hui la manade Nicollin.
Elle n’était pas représentée et dans les discours, pas une fois son nom a été prononcé.
Pourtant la "Rouge et Verte" continue à exister....
Texte du fascicule distribué à l’entrée :
Texte (je cite) : I. MarchandLà où Roger Pattus vit, c’est tout petit.
Et pourtant, c’est immense.
L’air est plein de frissons, des choses qui s’enfuient... Roger les rattrape grâce aux centaines de photos qui tapissent les cloisons de son atelier de menuisier.
La première royale de Granon avec Belcita, l’emblématique Sanglier, les hommes : Granon, Delbosc, Lafont... Les fantômes des grands cocardiers s’invitent dans l’atelier aux mille souvenirs. Son père, qui travaillait comme menuisier chez Granon, en était devenu l’ami. Granon venait chercher le Pattus en culottes courtes et l’embarquait au rythme du galop de Pompon vers la Tour. La-Tour d’Anglas, refuge de son enfance. Roger Pattus raconte Granon. Celui qui était le mage du Cailar comme on disait.« Fernand Granon imposait le respect, ce n’était pas un bourgeois. C’est lui qui m’a fait boire mon premier verre d’absinthe. »
Il nage autour de Pattus, les belles histoires, les récits effrayants des terribles hivers et les moments de gloire avec les courses du sanglier.
« Le Sanglier était extraordinaire par son intelligence et sa morphologie. Grâce à lui, Granon a pu acheter la propriété de Sainte Anne »
Le regard baissé sur ses photos avec une douceur un peu têtue, les lunettes perchées sur le front, Pattus évoque Delbosc qui a repris la prestigieuse manade... Delbosc organisait des courses au profit des prisonniers.
Le murmure du temps Se transforme en cauchemar avec l’occupation allemande.« Dieu sait ce que les allemands auraient fait de ce cheptel de taureaux s’ils en avaient eu connaissance ! »
Lorsque Marcel Delbosc lâche prise, un jeune stagiaire en droit reprend les renes : Jean Lafont
« Jean Lafont bousculait les idées reçues et faisait ce qu’il voulait !
Lorsqu’il a repris les arènes de Nîmes il a créé un engouement pour la course camarguaise dans la cité antique. Jean Lafont a toujours eu le sens du spectacle, il aurait pu gérer un opéra ! »Un silence attentif se mêle à l’odeur de la sciure. Clin d’œil à l’enfant d’ Aigues-Vives prédestiné au métier de menuisier. Depuis 1789, c’est une affaire de famille.
Roger Pattus a plus de souvenirs que le phare d’Alexandrie ! Sa vie s’est enrichie grâce à l’attachement pour un élevage bâti par des personnages de roman. La cause du taureau sera la clef de voûte de sa passion.
La fédération des clubs taurins de Provence et du Languedoc est supplantée par la mise en place d’une fédération française de la Course Camarguaise. Roger Pattus s’arme de son bâton de pèlerin et y siège 22 ans pour l’intérêt général.
« Ce temps marque la fin de la période sympathique, celle pendant laquelle on faisait à peu près, en espérant faire le mieux possible !"
Tout n’est pas, bon à entendre.« Le règlement actuel est trop strict, le sport ne tient pas compte du, taureau, il y a un manque de respect envers l’animal... Que penser de la crétinisation du public ? (NdT : pas de fermeture des guillemets)
La pensée s’envole vers le monde de la gloire des taureaux. Roger Pattus passe des mots aux maux, du soupir à la colère.
« Je crois que pour sauver la course camarguaise, il faudrait qu’il n’y en ait plus pendant quelque temps. Comme après une guerre, on reconstruirait... »
Roger Pattus visse sa casquette et s’enveloppe d’un manteau fatigué avant de sortir.
Reprendra-t-il un jour le chemin de la Tour d’Anglas ?
En attendant, dans son jardin de nulle part, après le rond-point Ventadour, au bout de l’allée Barraïé, un portail rouge et vert ouvre le monde merveilleux.de Roger Pattus...
Je note que dans ce texte non plus, n’apparait pas le nom de l’actuel propriétaire de la manade Rouge et Verte...