Construction des camarguais de condition modeste, utilisée par les pécheurs, les bergers, les vanniers, les ouvriers des salins, les gardians voire... les braconniers..
Construction le plus souvent légère, rustique, au toit de sagne* , ayant une porte, une fenêtre et ne possédant qu’une pièce pour les plus simples.
Les cabanes ont, aussi, été construites pour le stockage de la paille, du fourrage, mais elles pouvaient servir d’abri aux moutons.
Dans ce milieu peu riche, la pierre était un matériau rare. On les faisait venir de carrières (de Fontvieille, par exemple), le transport représentait un lourd investissement, une perte de temps très importante.
Pour pallier ces inconvénients, avec ingéniosité, il fallut se débrouiller avec les matériaux trouvés sur place et s’adapter adapter au milieu.
Ce pouvait être l’argile, le roseau, la canne, le bois, ce qui permettait de la fabriquer presque sur place de façon assez rapide et à moindre coût.
On a retrouvé des vestiges de ces habitations primitives remontant au néolithique.
Elles sont construites avec un plan particulier immuable : un toit pointu et une abside orientée au Nord. Le chevron-maître de l’abside dépasse du toit (toujours incliné) et se termine par une croix chrétienne.
Seuls les plus riches présentaient un mur méridional (orienté Sud) en pierres afin d’y accoler la cheminée.
Les matériaux employés au tout début étaient l’orme, le saule, la sagne.
L’orme pour les poutres et les chevrons, le saule pour les traverses, car très souple, et la sagne pour la couverture.
Petit lexique de construction :
acouro : élément de construction
Lorsque la cabane était grande, ou lorsque l’on fabriquait une bergerie, il était obligatoire de maintenir la poutre maîtresse par des étais , en provençal « acouro »
bigon : élément de construction
C’est une petite poutrelle, qui entre dans la construction du toit de la cabane.
canceau : élément de construction
Traverse servant à la construction du toit de la cabane.
condorso : élément de construction
Traverse sur laquelle on fixe la sagne du toit dans la construction de la cabane.
cordure : moyen de fixation
C’était une couture faite au moyen du fil d’archant, pour attacher les fagots de sagne sur les coundorso du toit.
doubli : élément de construction
Element du toit de la cabane, que l’on peut traduire par "solive".
fil d’archant : moyen de fixation
C’était un fil de laiton, il servait à attacher dans un premier temps li remés, li doublis, li acouro, li coundorso, entre-elles lors de l’assemblage des éléments de la charpente.
gipié : métier dans la construction
Ce mot provient de "gypse" ou pierre à plâtre.
Le gipié est aussi bien celui qui extrait la pierre et en fait du plâtre, que celui qui en enduit les murs dans une construction.
C’est le sobriquet des habitants de Vaqueyras, de Velleron et de Gargas en Vaucluse.
graso : Larges dalles de pierre, qui ont servi à améliorer l’habitat, en recouvrant le sol souvent en terre battue.
Désigne aussi la margelle du puits
grez : dalle de la cabane
Terrain graveleux qui était le gros œuvre du sol de la cabane.
Pau : élément de construction
Pieu solidement planté au sol, qui servait à la fixation de la cabane. Servait aussi à amarrer les barques et navires.
Ce mot désigne aussi le roulon de roue de charrette.
reme : élément de construction
c’est la poutrelle, et plus exactement celle qui est sur le coté du toit, placée horizontalement
tapié : élément de construction
Terre battue, pisé
treiau : élément de fixation
Grosse corde, qui au moment de l’assemblage des éléments du toit de la cabane, servait a tout maintenir en place, surtout par vent de Mistral.
vergan : Il peut être employé le mot vergau qui est son synonyme
vergau : Élément indispensable à la construction de la cabane de gardian. Il peut être employé le mot vergan, qui est son synonyme
Photos Pierre FONZE |
Avec l’ escalassoun * |