En Provence, la soirée de Noël commençait par la coutume païenne du cacho fio.
La cérémonie de l’allumage de la bûche de Noël se faisait devant la cheminée avant de se mettre à table pour le gros souper.
Le plus jeune et le plus vieux de l’assemblée, portaient ensemble une bûche d’un arbre fruitier - amandier, cerisier, olivier, ... - qui devait brûler pendant trois jours et trois nuits.
Avant de la déposer dans l’âtre, ils devaient faire trois fois le tour de la table recouverte de trois nappes.
Le plus jeune arrose de vin cuit la bûche à l’aide d’un rameau pendant que l’aïeul prononce les paroles incantatoires an provençal :
Cacho-fiò
Bouto-fiò
Alègre, alègre
Dièu nous alègre
Calèndo vèn, tout bèn vèn
Dièu nous fague la gràci de veire l’an que vèn
E se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens
Cacho fiò, bouto fiò !"
On place ensuite la bûche dans la cheminée sous les "Cacho fiò, bouto fiò !" jusqu’à ce qu’elle prenne feu.
Cette bûche représente le lien entre le doyen et le dernier-né, c’est-à-dire entre l’année qui s’achève et celle qui ne va pas tarder à paraître.
Messages
1. cacho fiò, 4 décembre 2019, 09:19, par Liberté
Cette cérémonie du repas calendal est chargée de plusieurs symboliques dont nous retiendrons pour l’essentiel le chiffre 3 (3 nappes, 3 chandeliers..).
Chiffre qui signifie la trilogie chrétienne (le père, le fils et le St esprit) ainsi que le chiffre 13 (la cène chrétienne) ; 13 à table où la trézième place était réservée à un pauvre mendiant.
Liberté
1. cacho fiò, 4 décembre 2019, 10:38, par Salva
Très juste, c’était la place du pauvre.
"en bout de table, il sera ajouté une assiette garnie d’une tranche de pain. Cette place restera libre ; ce sera, selon la tradition, la place du pauvre offerte à un inconnu qui viendrait frapper à votre porte."
Jolie cette tradition de l’accueil et du partage...