Remoulins
Amphyse, Tarot, Léal
Ce dimanche les 2 courses aux As programmées ne m’inspiraient pas trop ; je décidai donc de prendre la route direction Remoulins : Royale Fabre/Mailhan Niveau Avenir.
Certes la manade des Bernacles est dans le creux de la vague actuellement et depuis quelques temps, ses cocardiers ne sont plus à l’affiche des grandes arènes mais qu’à cela ne tienne, les souvenirs de GAZIAN, TAVAN, PASTEUR et le légendaire RAMI sont toujours dans nos mémoires.

Une 1/2 arène mais des supporters, des spécialistes, des clubs taurins sont sur les gradins.
3 droitiers, 4 gauchers et 3 tourneurs.
Vous allez comprendre que cette composition a eu de l’importance pour la suite de la course.
Tout d’abord les tourneurs ; Sabde et Alarcon ont totalement oublié que certains de ces jeunes sortaient à peine de ligue comme certains taureaux également.
Ils se sont évertués à appeler le cocardier dans tous les endroits de la piste, le mettant parfois à la faute au centre par exemple ou l’empêchant de se déplacer comme avec JOANIN.
Je mettrais à part Ouffe qui a essayé tout au long de la course de citer le taureau quand il s’était placé dans son angle ce qui a mis d’ailleurs Garcia dans de bonnes conditions et en confiance.
Les rasets d’attaque se faisaient principalement de la gauche car plus nombreux ce qui a donné plus d’opportunités à l’expérimenté Aliaga d’arrondir ses courbes pour atteindre son but dont la cocarde à 260€ à ARTABAN.
Par contre j’ai pris plus de plaisir à regarder le travail de Kailali et Martinez qui même s’ils sont malchanceux aux points et même s’ils sont resté discrets, j’ai senti chez eux l’envie de bien faire dans le respect de l’animal.
Je garde le meilleur pour la fin : Léal .
Ce garçon a dû se demander ce qu’il était venu faire dans cette galère.
Il a déjà une petite renommée ; des rasets courts limpides, dans le terrain du taureau, une course en symbiose avec lui. Un regard sur sa main qui se pose sur le frontal avec confiance et dextérité. Tout est parfait, du départ de la planche à la délivrance au dessus.
Seul bémol aujourd’hui, son conseilleur qui l’envoyait dans toutes les situations. Heureusement Leal a su prendre la course à son compte et sans conseil pour n’être plus que seul en duo avec TAROT et nous régaler.
Mais venons-en aux taureaux puisque ce sont eux que je venais voir en priorité.
ARTABAN : Bon 1er pour moi, d’entrée se cale et attend les hommes dans son terrain.
C’est un vieux lascar de 13 ans il connait son répertoire, coup de tête et légère anticipation sur les gauchers comme sur Oufkir.
A droite Garcia qui fait des rasets de la planche coupera la cocarde à la 6è .
Si ARTABAN avait de l’expérience, les blancs n’en avaient pas et les nombreux rasets sans toucher la tête n’y ont rien fait, hormis Aliaga qui dans son style lève avec satisfaction la cocarde à 260€ à la 14’è.
ARTABAN rentrera ses pompons en musique et une future retraite mérité pour ce 172.
JOANEN : les appels gauche/droite des tourneurs vont dévarier ce taureau qui se déplace, cherche sa place.
Il semble fuir les tourneurs qui lui courent derrière mais sur quelques rasets consentis il sait s’envoyer après.
Dans un 1/4h décousu JOANEN rentrera ses ficelles en silence. Sur le coup j’en ai voulu au président de course mais avec le recul il a peut être eu raison.
PAGNOL c’est un bébé, 5 ans mais on n’en tient pas trop rigueur.
PAGNOL va faire preuve d’une énorme vaillance digne de la race des Bernacles.
Il ne refuse rien. Ses attributs partent au bout de 5’ pleines de vivacité, de fougue ; mais les ficelles resteront sa propriété pour un retour triomphal.
Dans ce 1/4h Kailali et Martinez ont pris un peu plus confiance pour nous sortir des rasets propres certes sur un jeune taureau qui se donnait mais la partition était réussie.
Après les boissons, AMPHYSE pris dans la tourmente durant 2’ pour cocarde et glands.
Puis son registre sera totalement différent.
Le taureau se cale, surveille au point de faire avorter certains départs. Le prix de la ficelle monte, monte mais AMPHYSE voit tout et se jète avec agressivité sur celui qui ose l’affronter et ils sont peu nombreux.
Et c’est là que le rôle du président de course a eu de l’importance car il a su donner envie aux Tenues Blanches en augmentant de façon significative la ficelle.
S’en suit une belle série gauche/droite sur le taureau qui répond à tout mais ne lâche pas un mètre de territoire.
La musique résonne pour honorer sa bravoure.
La 1ère ficelle rentrera au toril bien effilochée à 450€ avec un grand ouf pour le président de l’Union Taurine.
CIFRAN La déception du jour, il n’a rien voulu savoir et n’a fait que se réfugier en contre piste.
Retour en silence, Raoul est déçu ou énervé, on le comprend.
TAROT sera la meilleure pioche de la journée.
Il fait courir les hommes au début, et leur cède ses attributs au bout de 4’.
On cherche à le raseter sur le passage mais TAROT ne répond pas.
Il va sélectionner ses adversaires, ceux qui le citent dans son angle de prédilection par des rasets courts et droits à la tête.
Mais à ce jeu là tous n’ont pas les bonnes cartes en main avec TAROT . Il est vif dans ses réparties et se jète corne en avant. Le cercle s’est déjà agrandi et il y a peu de joueurs. Sauf un, le jocker : Léandro Léal.
Les 10’ qui restent seront les siennes.
2/3/4 rasets avec le taureau sur une courte distance mais ensemble, le temps de poser la main, tenter de gratter le morceau de ficelle dans la rapidité de l’éclair et s’envoler pour trouver une délivrance.
Le taureau de Malhan est transcendé, énervé de ne pas pouvoir crocheter de sa corne celui qui le provoque, il se jette comme un chat jusqu’à le cueillir dans les airs mais en vain.
Léal ne réussira pas à lever son Graal.
Les 2 ficelles retourneront aux Bernacles. Mais lui est TAROT auront gagné en reconnaissance d’un public conquis et d’une famille fière de la prestation haute en couleurs et en émotions de ses pensionnaires.