Mise au point. Preuve à l’appui, la Cocarde d’Or serait antérieure à la Palme d’Or.
La Palme d’Or sur la sellette.

Dans le Midi Libre du mardi 21 juillet est paru un article non signé intitulé : « Histoire : une carte postale qui rappelle l’origine de la Palme », carte éditée en 1931 au verso de laquelle on peut lire le palmarès du raseteur Julien Rey, gagnant de la Palme d’Or, premier prix : Beaucaire 1926-27-28-29-30 et 31 et Pierre Jallat, possesseur de cette carte, sans s’assurer de l’exactitude de ce qu’il avance en déduit : la Palme d’Or existe dès 1926 et elle est donc la vétérante des épreuves de courses camarguaises, antérieure à la Cocarde d’Or qui n’apparaît qu’en 1928, ajoutant qu’une affiche de 1930 parle de la 5ème édition de la Palme d’Or.

C’est aller vite en besogne en se fiant à une carte postale ; ce n’est ni sérieux ni fiable.

Quand nous avons rédigé le dossier de la décennie 1920-1929 en
2003, nous avons compulsé les journaux taurins de l’époque qui, certes, faisaient la part belle à la corrida, mais rendaient compte aussi des courses libres.
Que trouvait-on ou plutôt que ne trouvait-on pas pour les années 1926 et 1927 : aucune trace de la Palme d’Or pour la simple raison qu’elle n’existait pas encore.
En effet, pour les fêtes de la Foire à Beaucaire, en 1926, Julien Rey remporte la Palme mise en compétition (en non la Palme d’Or) et en 1927, la Palme devenue Palme de valeur (et non encore la Palme d’Or).

Ces renseignements, on les trouve dans le livre de Jean Contestin, publié en 1988, consacré à l’As des As, Julien Rey, premier raseteur de France qui ajoute « contrairement à ce qui est communément admis, ce n’est pas en 1929, mais bien en 1928 que s’est disputée la première Palme d’Or
accompagnée du Trident d’Or et ce, le lundi 30 juillet 1928, où l’on a refusé du monde ». Julien Rey veut à tout prix s’imposer et il y parviendra.

La Palme d’Or a été créée à l’initiative de Victor Ribes dit « le Cabot », organisateur de courses.

Toute cette polémique parce qu’il y a confusion entre Palme, Palme de valeur et Palme d’Or.

Ce qui gêne dans cet article, c’est la désagréable impression de querelles de clochers, voulant à tout prix prouver que la Palme d’Or est antérieure à la Cocarde d’Or, mais les textes, les faits et les dates sont formels à ce sujet.
La Palme d’Or a vu le jour en 1928, disputée sur une seule journée, quatre semaines après la Cocarde d’Or.

Et cela, il y a des décennies qu’on le savait...
LEBRAU

Monsieur André Chamand, alias LEBRAU, chroniqueur taurin depuis 1944, répond à l’article du Midi-Libre dans l’édition de Beaucaire en date du mardi 21 juillet 2009 publié sur le Web à cette adresse :

Pour ceux qui ne pourraient l’atteindre, voici le texte :

La carte postale est précieuse. Elle a été éditée en 1931 quai de la Victoire, à Beaucaire (aujourd’hui quai du Général- de-Gaulle). Au verso, l’image d’un homme, posant en costar cravate, et d’un taureau, très sombre, qui semble le regarder. L’homme s’appelle Julien Rey, raseteur de légende, et le taureau Sanglier, de la manade Fernand Granon. Rey fut, précise la carte, « 29 fois vainqueur du terrible Sanglier ».
Au verso, le « palmarès du razeteur Rey » (alors incomplet, en 1931), égrène ses titres. Parmi ceux-ci, deux lignes, retiennent l’attention : « Gagnant de la Palme d’or, premier prix, Beaucaire 1926-27-28- 29-30-31 ».
Lorsqu’il a eu cette carte en sa possession, Pierre Jallat, dit le Chabe, a eu la confirmation de cette phrase que l’on aime à
se répéter : « Beaucaire est le berceau de la course camarguaise. » La Palme d’or a existé dès 1926. Elle est donc la vétérante des épreuves de course camargua ise, antérieure à la Cocarde d’or, qui n’apparaît à Arles qu’en 1928.
« Elle a été créée en 1926 par Victor Ribes, dit le Cabot, ancien raseteur et organisateur de courses libres dans les années vingt », explique ce Beaucairois, collectionneur et mémoire vivante des courses, qui tient depuis quelques jours le tout nouveau musée du Cheval et de l’Eperonnerie d’art. La carte postale n’est pas la seule preuve de l’antériorité de la Palme d’or sur la Cocarde d’or. Parmi celles-ci, Pierre Jallat a retrouvé également une affiche de 1930 parlant de la cinquième édition de la Palme d’or.
Depuis, explique Pierre Jallat, la Palme d’or a toujours existé, malgré des interruptions en 1940 et 1944, des appellations variées (Palme d’or dite cocarde Rente Pouly en 1943 et 1951, Palme d’or dite tournoi de la Victoire en 1945, dite concours Mattéï en 1952 et 1953, etc.) ou une non attribution en 2005.
Julien Rey a conservé depuis le plus important palmarès de l’épreuve. Après l’impression de la carte postale, il sera en effet vainqueur de la Palme d’or en 1932 et en 1934, portant son palmarès à huit victoires, ce qui lui vaudra le surnom d’As des as.