Sauvons la course libre (1/2)
A mon ami Maureau, président du club taurin de St Rémy, ardent défenseur de la course provençale.
Article écrit par Tamarisso pour un numéro du "Toril" de 1928
Les gens pour qui tout va bien trouvent sans doute que le « Toril » est un journal ou collaborent des mécontents, des récalcitrants, peut-être même des vieux garçons aigris et réboussiers. Et cela parce que depuis sa création notre journal mène une campagne très vive, ayant pour but de ranimer la tauromachie qui se meurt. (1)
Peut être que, parmi ceux-là se trouvent quelques bon aficionados, dont je ne doute pas la sincérité, qui croient que nous sommes des idéalistes, des gens qui vivent dans les nuages.
Non , non ! Nous ne sommes rien de tout cela. Il ne faut pas craindre de le dire, de le répéter, les jeux du taureau, course libre et leurs ramifications de ces spectacles sont en pleine dégénérescence, et qu’on ne vienne pas dire qu’il y a seulement évolution !
Il me semble que si une évolution se produit elle doit se manifester par le mieux, le plus beau, Hélas !!! trois fois Hélas, pour toutes les actions taurines, les modernes sont inférieures aux anciennes. Cela au moins est absolument indéniable.
Les nombreux revisteros qui s’occupent de la corrida dans ce journal ne craignent pas de le publier.
Je ne crains pas non plus de dire que la course libre est en pleine décadence, et si on n’y porte remède bientôt et sérieusement notre course aura vécu sous peu.
Une preuve : nos arènes sont désertées par beaucoup d’aficionados qui préfèrent à nos courses des spectacles bien différents, football, rugby et tant d’autres distractions.
C’est un signe du temps, dit-on !!!
Pas du tout les Provençaux et les Languedociens n’aiment pas moins les taureaux qu’il y a vingts, trente ou même cinquante ans. Mais le spectacle , tel qu’il est organisé aujourd’hui, manque totalement d’intérêt. Voilà la principale raison qui entraîne la désertion des plazas.
Les jeux du taureau Camargue, il est bien entendu qu’il ne s’agit ici que de ceux là, sont intéressants, à la seule condition que spectateurs et acteurs soient très mêlés. Sinon, la course est très ennuyeuse, fastidieuse même. En un mot le professionnel tue la course libre. Et les razeteurs d’aujourd’hui sont des professionnels.
Un de mes amis, professeur, me disait il y a quelques jours : « les élèves s’ennuient à tous les jeux, un seul leur convient ; le jeu du taureau ».
Ils nouent un mouchoir au bras d’un camarade, celui-ci, un morceau de bois servant de corne dans la main, va faire le taureau. Les autres seront les razeteurs et essaieront d’enlever cette cocarde pour mériter l’ovation, qui ne manquera pas d’éclater, pour féliciter le vainqueur.
Les enfants jouent au taureau avec un tel entrain que pantalons et blouses sont souvent mis en lambeaux.
Il y a donc de l’aficion dans notre pays. Toute une génération monte avec le même amour pour la race bovine qui fait la joie d’un peuple depuis quatre ou cinq cents ans.
(A suivre...)
TAMARISSO
Messages
1. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 06:52, par Burladeras
bonjour tout le monde .
jamais on aurait du choisir le ministère des sports , aucune tauromachie n’est un sport .
Nous aurions été au ministère de la culture , nous aurions conservé la spécificité de nos arènes , a savoir des jambes pendantes et des premiers rangs le plus proche du taureau , avec le danger aussi pour le public sachant pertinemment qu’ils faisaient partie intégrante d’une course (les "faits marquants" des chroniqueurs prenaient le pas sur le reste)
On s’est toujours amusé a se faire peur entre deux rasets qui tardaient , et l’on prenait le chemin des arènes avec la trouille au ventre pour soi et pour les autres !!!
Le public participant était une composante essentielle de la course libre .
Avec la culture , jamais les commissions de sécurité n’aurait pénétré dans nos plans , qui seraient resté "incertains" apportant une bonne dose d’adrénaline sur les étagères et dans les contre pistes et palliant de ce fait aux manquements parfois de nos gladiateurs .
Le spectacle était partout et la culture aurait préservé la possibilité aux espontanéos d’affronter le fauve .
Le taureau appartient au peuple camarguais et supprimer sa participation active dans les courses , nous a apporté ce spectacle bien souvent insipide , aseptisé , sécurisé (un euphémisme en tauromachie camarguaise)
A quand ??? un garde ou un véto sur les étagères , avec un fusil , prêt a tirer sur la bête , si elle devenait un peu trop sauvage au gout de nos trouillards contemporains ???
MDRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR
1. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 06:59, par Burladeras
PS : salva si tu me lis ,
mon texte initial marque bien les points a la ligne .
Mais ton site regroupe tout quand j’envoie (toute les phrases collées)
Fais quelque chose (a defaut d’accepter les notifications mails qui serait une ouverture pour ce site que je trouve bien fermé sur lui même de ce fait .
2. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 07:09, par Bernard
Qui à choisi le ministère des sports !
3. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 12:02, par Liberté
Burladeras,
on n’y peut rien ! la course Camarguaise comme tout le reste évolue.
Je ne dis pas que l’évolution est forcément un bien (un cancer aussi ça évolue) mais notre société est ainsi faite que rien ne peut se figer éternellement.
Donc il faut composer sans cesse avec l’évolution de notre société actuelle
à condition d’être acteur dans la vie civile (ceux qui influencent le cours des choses) et non contemplatif, ceux qui subissent en râlant.
La course Camarguaise de tout temps, même aujourd’hui, est fortement décriée et la critique porte en elle des raisonnements souvent contradictoires.
La FFCC a agi, a une époque récente, dans le bon sens en tentant de mettre un peu d’ordre dans le panier à crabes de notre tradition taurine.
Et le choix de l’appartenance au ministère des sports est uniquement lié au fait que c’est dans ce ministère et non à celui de la culture qu’il y avait le plus de chance d’obtenir des aides de l’état.
C’est tout.
Liberté
4. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 12:17, par Salva
Bien sûr que je te lis !
Toujours et très attentivement même...
Pour revenir à la ligne, appuie deux fois sur la touche "Entrée", tu changeras de paragraphe.
5. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 15:03, par Burladeras
Perso on m’a dit que le choix du ministère des sports était lié au cout de l’assurance .
quand a chercher des aides financière , je suis totalement contre !!!
cela s’apparente a masquer une plaie .
Supprimer les primes d’engagement serait un très bon départ , les sous apportés par les afeciouna seraient injecté dans les attributs et la location des taureaux , point barre !!!
( pas beaucoups d’afeciouna = pas beaucoups de sous sur les cornes) , mais ça , que les blancs s’en plaignent pas au début , vu que la désertion des arènes leur incombe .
j’en profiterai également de supprimer ce chantage inacceptable de la part des manadiers , a savoir : je te loue un taureau , mais tu m’oblige pas a prendre un boucas en plus
voila !!!
6. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 17:13, par Salva
En relisant Jérôme Vigne, on peut effectivement se demander pourquoi.
Il est certain que le monde de la Bouvine de par la création de la Fédération, les premiers Comités Directeurs, le rapprochement (++ !) avec le Trophée Taurin, était dans l’euphorie du "Tous ensemble ! Tous ensemble !".
Demander l’agrément allait dans la continuité. Surprenante la facilité avec laquelle elle l’obtint.
En relisant je me demande même si les avantages d’être affiliés au ministère des Sports n’ont pas été découverts qu’après...
Ces avantages Liberté, Bernard, vous les avez bien résumés : aides de l’Etat (et autres instances territoriales) qui n’étaient pas inconditionnelles (il fallait respecter la Loi sur Sport ce qui est oublié aujourd’hui...), avantages fiscaux (mise en place des "primes sportives", bénéfices non commerciaux, etc...), on ne parlait plus d’ engagements mais d’invitations ce qui fit plier les URSSAFs mais surtout définit un cadre juridique à l’activité du raseteur. (on peut remarquer que chez les raseteurs expérimentés l’idée de changer de ministère n’existe pas).
J’en oublie (un peu exprès... "race d’exception", "en voie d’extinction"...., etc.)
Mais le corollaire fut pesant : l’Administration a horreur du vide et elle mit son nez partout (obligation d’assurance, contrôles médicaux (et autres), etc...).
Mais cela c’est une autre histoire.
Quant à la question qui revient aussi souvent que le cercle dans les arènes, de savoir s’il fallait que ce soit le Sport, la Culture voire l’Agriculture elle peut se justifier sur le plan des sentiments mais certainement pas sur le plan pratique.
Imaginons les raseteurs comme des "intermittents du spectacle". Songeons à ce qu’auraient pu être (entre autres) les prélèvements obligatoires... cotisations à verser aux différentes caisses dont celle du chômage... Tout ce que l’on trouve sur un bulletin de salaire !
Quel est le petit club taurin prêt à le faire ?
Restons sérieux et respectons le travail qui fut fait de 1975 à nos jours (ou presque)
Bien entendu ce n’est que mon avis, je l’exprime et il ne s’impose à personne.
7. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 17:30, par Salva
Les mesures de sécurité dont tu parles Burladeras, ne sont pas spécifiques uniquement pour les arènes.
Les arènes sont considérées pour l’Administration, comme un Etablissement Recevant du Public (ERP) et à ce titre, comme un Opéra, un Théâtre, un stade, une gare, elles doivent répondre à certaines normes.
Alors Sports ou Culture...
Ces contrôles ERP sont effectués par une Commission de sécurité préfectorale. La FFCC a sa propre Commission de Sécurité pour faire respecter (en principe à toutes les arènes) ses propres normes.
Pour ce qui est de la suppression des "jambes pendantes" on peut effectivement se demander qui en est à l’origine.
C’est vrai qu’elles pouvaient gêner celui qui sautait....
Tu devrais poser la question à celui avec qui tu es en photo
. Je suis certain qu’il va te donner tous les détails. Tu nous les diras ?
2. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 15:15, par Bernard
Dans ma question : qui à choisi le ministère des sports ? et bien les razeteurs en 1975 ont fait basculé vers ce ministère,
Pourquoi ? parce qu’avec le ministère de la culture ils avaient obligation de déclarer le premier centime, et devenaient par la suite des "intermittents du spectacle", centimes qui étaient déclarés de son coté par les organisateurs, donc 2 sources de données devant concorder, pas d’échappatoire possible.
Au sport les sous sur les cornes sont des récompenses sportives, déclarées mais non imposées ; voilà le pourquoi du comment.
1. Sauvons la course libre (1/2), 22 mai 2015, 17:35, par Liberté
Très bien Bernard et bien explicité. Mais je persiste, avec le ministère des sports il y avait un financement d’assuré, y compris au niveau des CG, de la Région, en direction des écoles taurines, des stages des jeunes raseteurs (Font Romeu entre autre) des compétitions de ligue... à condition que la gestion de la Fédé soit parfaitement cohérente.
Quand au ministère de la Culture, tout le monde sait qu’il n’y a pas de sous.
Enfin pour qu’une Fédération fonctionne, ce qui est une nécessité absolue si l’on veut maintenir notre tradition taurine, il faut un soutien financier à minima des instances fédérales. Liberté