Traditionnellement, si la saison de bouvine commence avec le congrès de la FFCC, la saison de traditions commence elle à Aimargues, une semaine plus tôt avec la journée des traditions en hommage à Fanfonne Guillierme.

Ces dernières années, cette journée n’a eu de cesse de rassembler de plus en plus de gens des mondes de la bouvino et de la maintenance, tous unis autour d’un des plus forts symboles de la Camargue : la Grande demoiselle.

La journée a son programme établi de longue date, comprenant un passo carriero jusqu’à l’église, une messe, la bénédiction des chevaux devant la mairie avant une acampado devant le buste de Fanfonne pour les discours des officiels. La matinée se termine par une abrivado, puis une roussataio.
Une interruption permet d’attendre la course des espoirs de la manade à 15H00.

Cette année avait une saveur particulière, en comparaison avec les dernières éditions. Celui que tous attendent avec impatience a enfin pu se libérer pour cette journée. Le soleil était de la partie. Enfin...

La dimension de symbole, d’icône de la Camargue, quand ce n’est pas d’étendard qu’a Fanfonne Guillierme impose aux officiels prenant le micro de donner le ton de la saison.

C’est un gardian (le gardian...) Christian Espelly qui prend la parole en premier. Christian a fait un rêve. Dans son discours* , Christian dépeint une bouvine de rêve, pleine de chaleur, de fé, d’envie, de passion, de plaisir voire de bonheur. Il entrouvre une fenêtre sur ce que pourrait être la course si la passion reprenait le pas sur de vils calculs, sur une vue mercantile de ce monde. Il rêve même que quelque part, l’Europe puisse se passionner pour nos jeux taurins.

A sa suite, Gabriel Brun et Caroline Serre font l’éloge de la demoiselle, et au travers de la réussite de cette journée en 2011 le signe de la persistance de ce symbole qu’elle est devenue malgré elle, qui ne cherchait que cette vie simple au milieu des biòu. Caroline souligne la femme, qui était éprise de futur et non de passé que toutes les arlatenco remercient.

Mais il fallait aussi évoquer lors d’une journée comme celle là le problème posé par les spectacles de rue. Ce fut le centre des discours restant. Le capitaine de la nacioun gardiano exhorte l’assistance à plus de vigilance dans l’organisation des manifestations de rues. Il faut éviter les mascarades, les dérapages. Sa diatribe s’adresse alors tout autant aux organisateurs qu’aux manadiers qui orchestrent des va et vient entre chars. Les abrivado et surtout les bandido se font les 4 biòu ensemble et en une seule fois...

De son coté Mr Jean-Paul Franck, maire d’Aimargues, insiste au travers de son hommage à la demoiselle sur le coté incompréhensible de la décision de justice qui a condamné les élus du Grau du Roi en leur nom. Mr le maire rappelle que dans cette affaire, c’est la présence de voitures sur le parcours qui a conduit les juges à prendre cette décision. Il s’inquiète de la dérive qui peut se produire demain avec ce type de remise en cause des traditions.

Mr le maire insiste sur l’importance qu’il y a à participer à la marche du Grau du Roi, concluant son appel d’un "Unir nos forces est le seul moyen de nous faire entendre", sans pour autant négliger de rappeler que tout doit être mis en oeuvre pour sécuriser au maximum les parcours que doivent parcourir les taureaux.

Différentes vues d’un même événement montrent la complexité d’organiser des manifestations dans un monde dont la population a changé dans son essence.

Il reste à espérer que tout ce monde présent ait entendu entre les phrases, ait lu entre les lignes, pour enfin changer nombre de mentalités.
L’assemblée était studieuse, concentrée et représentant l’essentiel de la tradition de Camargue et petite Camargue.

Pour finir sur un clin d’oeil...
La grande demoiselle a largement contribué au coumitat vierginen de 1904. Le port du costume comme moyen de revendiquer son identité était et reste puissamment moderne.

En cela, elle veille toujours sur les arlatenco. Les jeunes filles se présentant pour devenir Reine d’Arles ne sauraient manquer ce rendez-vous de début Mars.

Caroline Serre, Reine du Pays d’Arles, accompagnée de ses demoiselles d’Honneur Laure Novelli, Marion Pitras et Elodie Bretagne ont introduit à ces grands événements sept jeunes filles.

Les impétrantes ont pour nom Laura Cavallini, Astrid Giraud, Pauline Rocarpin, Adélaide Darasse, Charlotte Deplancke, Julia Berizzi et Angélique Marignan. Ces sept demoiselles passeront bientôt devant un jury qui décidera des 5 ou 7 d’entre elles qui représenteront trois ans durant le charme, la culture et l’identité du pays d’Arles.

Elles étaient là, elles sont là, elles seront là.

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