Il m’a été répété que mon appréciation sur le Ramoneur n’avait pas été goûté par tout le monde. Le contraire m’eût étonné, et c’est pour cela que j’avais écrit, dans la dernière actualité «  ils sont nombreux ceux qui n’aiment pas le Ramoneur » Évidemment le Ramoneur n’est pas fait au moule , il ne court plus après son hombre, il ne se fatigue pas inutilement en partant comme un innocent sur un but problématique. Il n’a pas la détente de certains autres, il ne bondit pas à tort et à travers pour des riens, mais quand il prend un homme, il l’accompagne jusqu’aux planches et même un peu au-delà. Le Ramoneur n’est pas brillant certes mais il est un cocardier de tout premier ordre.
Et que ceux qui ne le mettent pas au premier rang en citent un autre qui a fait aussi bien que lui cette année passée ! Peut être bien que si on ne tenait pas compte des coups de barricade, on pourrait trouver une poignée de bons cocardiers qui se tiennent d’assez près, mais, pour nous qui jugeons un taureau aux planches d’abord, soit qu’il ne craigne pas de cogner fort contre, soit qu’il passe la tête, ne craignant pas de toute de se donner des coups, nous sommes bien obligés de dire que c’est le Ramoneur qui, cette année, a pris la corde devant tous ses congénères.

Sûrement que le Mounla, du même manadier, ou Lou Pétous, de la manade du Languedoc, auraient eu plus d’adeptes, car ils représentent le type parfait du cocardier brillant, qui plaît à la foule. Mais au point de vue du travail, de la défense du taureau, c’est autre chose, et pour l’observateur bien moins intéressant.
C’est tellement vrai que la meilleure arme d’un cocardier est le coup de barricade, que les razeteurs, les as ne craignent guère les taureaux qui n’y viennent pas. Exemple : L’Orphelin était autre fois un des adversaires les plus redoutés, seul deux ou trois hommes y passaient, il est maintenant razeté par à peu près toute la smala du crochet parce qu’il ne vient pratiquement plus aux planches.
Nous conservons donc toute notre admiration au Ramoneur et lui conservons aussi la première place, que nous ne saurions décerner à un autre aussi justement.
Au début de la saison, nous écrivions quelque part que tous les manadiers avaient fait un gros effort pour améliorer la forme de leurs pensionnaire. Il est certain que le gros du troupeau souffre quelque fois de la soif, de la faim. Chacun soigne sa maintenant sa grande course, et on a pu constater une amélioration sensible due a ses soins. Tous les éleveurs, hormis Granon au début de saison, ont présentés des cocardiers en forme. Blatière et Robert méritent d’ailleurs une mention spéciale, car ils mettent un point d’honneur à présenter leurs courses en parfait état.

TAMARISSO (suite dans l’article 9850)