LE LANGUEDOC

2 - LA DECADENCE ROMAINE.

Le Languedoc ne joue plus qu’un rôle secondaire dans la vie de l’Empire. Les villes qui prennent le plus d’importance sont Vienne et Arles.
Au troisième siècle, l’anarchie se développe avec le banditisme et les différentes vagues de barbares qui déferlent sur tout l’Empire, comme sur le Languedoc.

Au troisième siècle, les chrétiens sont peu nombreux, mais le christianisme se développe rapidement dans les villes, vers 411, l’évêque de Narbonne dut affronter celui d’Arles : Patrocle [1], qui voulait s’imposer comme métropolitain de tout le Midi. Il eut gain de cause, car Narbonne fut décrétée cité métropolitaine.
Par contre la christianisation des campagnes est beaucoup, plus lente.

Patrocle, évêque d’Arles
412 à 426

Les invasions provoquent un appauvrissement général, les villes déclinent , élèvent des remparts.
Narbonne perd de son importance, d’autant plus que sa province est amputée de toute la rive gauche du Rhône.
La population des campagnes souffre plus encore. Elle se réfugie (dans le Gard) dans les grottes abandonnées depuis la préhistoire ; tandis que l’aristocratie s’enrichit se réfugie dans les « villae » et redevient campagnarde. Elle entretient des relations, se rend visite en des réceptions somptueuses.
Cependant toute l’infrastructure romaine n’a pas disparu : le réseau routier existe encore.

3 - LA DERNIÈRE VAGUE

Le Languedoc méditerranéen et le Roussillon sont aux mains des Wisigoths qui possèdent aussi une partie de l’Espagne.
Les Wisigoths sont chrétiens et plusieurs évêchés sont créés : Uzès, Agde, Carcassonne et Maguelonne.

Le christianisme se répand de plus en plus dans les campagnes.

Les Wisigoths ne sont pas très nombreux, le gros de la population est composée d’indigènes qui gardent les traditions de l’époque romaine, d’ailleurs les Wisigoths en adoptent quelques unes.
Puis leur influence se répand sans toutefois détruire complètement la civilisation romaine.
Et c’est dans le travail du métal que l’on trouve le plus de traces, leur esprit décoratif se traduit par des jeux de courbes.

V - LE MOYEN ÂGE

1 - ARABES ET CAROLINGIENS.

En 720, les Arabes s’emparent de Narbonne.
Charles Martel, après Poitiers (732), les poursuit jusqu’en Languedoc, mais trop loin de ses bases il doit battre en retraite, non sans brûler Agde, Béziers, Maguelonne et Nîmes.
Puis il voulut soumettre la Provence.
Les Arabes n’occupèrent que de façon assez lâche le Languedoc, ne laissant que quelques garnisons dans certaines villes, et en 767 Pépin le Bref s’empara du Languedoc.
En 778, Charlemagne fait du Languedoc une zone frontière, accueillante pour les réfugiés espagnols chrétiens.
En 801, il s’empare de Barcelone, reculant les frontières de la chrétienté à cette ville.

Charlemagne, Musée du Louvre

Charlemagne nomme des Comtes en Languedoc, vassaux qui lui prêtent serment de fidélité et sont surveillés par des envoyés spéciaux les Missi Dominici  [2].
Charlemagne laisse aux populations l’usage du droit wisigothique, ce qui rend l’occupation moins pesante.
Le pays reste fidèle à ses souverains.

A la même époque est fondé le monastère d’Aniane, soumis à la règle bénédictine, d’autres suivirent comme celui de Géllone où Guillaume de Toulouse, le fondateur, se retira en 806, lui donnant son nom (St Guilhem du Désert).
Le Languedoc reste à l’écart de la renaissance carolingienne.

2 - LA DISPERSION DU POUVOIR.

Les pirates sarrasins, comme en Provence, pillaient la côte.
Ils remontent le Rhône plusieurs fois, à partir de 840, séjournent en Camargue où l’Abbaye de Psalmody est détruite, et établissent une véritable base dans le delta du Rhône.

Le Languedoc connait très peu les invasions des Normands qui, toutefois, détruisent Nîmes et Elne, et s’arrêtent quelques temps en Camargue.

Les Hongrois s’abattent en 924 sur la rive droite du Rhône, mais les invasions furent moins dévastatrices en Languedoc que dans le reste de la France.

Les Carolingiens ne peuvent se défendre contre les envahisseurs et le pouvoir se dispersa dans les mains des seigneurs locaux, au traité de Verdun, 843, l’ouest du Rhône est donné à Charles le Chauve.

Enluminure représentant Charles le Chauve vers 869

Les comtes devaient déléguer leur pouvoir à des vicomtes, leur abandonner définitivement une terre, ce qui diminuait leur domaine. Leur autorité était théorique, le vrai maître était le chef local.

(...)

Retour au Sommaire*

[1 Patrocle : meurt assassiné au début de 426, est un prélat de Gaule, archevêque d’Arles de 412 à sa mort.

[2missi dominici : au singulier missus dominicus, rarement employé) sont des personnes envoyées par les rois carolingiens pour surveiller les représentants du pouvoir royal au plan local (par exemple les comtes).
Ils permettent au roi de hiérarchiser son administration et de centraliser le pouvoir.

Portfolio