1964

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Il débute la saison le 10 mai 1964 à Beaucaire, où, malheureusement il n’y avait pas d’hommes pour le faire briller, ce qui, néanmoins, ne l’empêcha pas de faire une bonne course et de signer quelques beaux coups de barrière, notamment après CANTO, SICARD et BOUCHITE ainsi que le jeune ARCHER.

Ses qualités valent à LOUSTIC de compter parmi les Vedettes de la grande course.

1965

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Le 18 avril 1965 à Beaucaire, il participe au concours de manades LAURENT - AUBANEL ; il est aux côtés de PIRATE, de FAFET et GRASILHE, en face de lui pour AUBANEL : MIGRATEUR, PETIT LOULOU et LANCIER.

Notre ami JUSTAMOND écrivait à l’issue de cette course :
« LOUSTIC commence la saison 65 comme il termine la saison 64 en très grand cocardier dont la course éblouissante atteignit par moments le sommet du drame.
Rapide, ayant l’œil à tout, il partait de plus loin dès qu’un homme s’avançait l’obligeant parfois à rompre le raset, le ramenant chaque fois aux barrières en de gigantesques poursuites, terminées par de magnifiques coups de barrière.
Nous en avons compté pas moins de 17, trois sur SOLER, trois sur PELISSIER, cinq sur RUAS, deux sur SICARD, trois sur BOUCHITE et une sur JACKY
 ».

LOUSTIC est, en effet, un cocardier confirmé.
C’est à cette course de Fontvieille que, poursuivant André SOLER, il le rattrape non loin des barrières et le blesse au thorax après lui avoir arraché le tricot.
SOLER est jeté au sol, mais LOUSTIC ne s’y acharne pas.
SOLER roule pour passer sous les barrières et est ensuite emporté à l’infirmerie fortement commotionné.

On revoit notre cocardier à Châteaurenard le 2 Mai 1965, où il accompagne aux barrières RUAS, CANTO, MARCHAND, RINALDI, et ceci à plusieurs reprises.

Le 20 Juin 1965, nous retrouvons un LOUSTIC sensationnel aux arènes de Mauguio où il débute en trombe et se précipite à plusieurs reprises aux barrières poursuivant, PASCAL, LANCIER, PELISSIER, SOLER, GRANIER et RUAS.
Les enfermées de LOUSTIC ne se comptent plus et Carmen retentit presque sans arrêt durant toute la course, rendant hommage à ce grand et rapide cocardier, qui, ce jour là réalise une bonne vingtaine de coups de barrière, ceci pour le plus grand bonheur des spectateurs qui ne manquèrent pas de l’applaudir à tout casser ainsi que, d’ailleurs, les raseteurs.

Le 18 Juillet à Beaucaire, on revoit un LOUSTIC sensationnel, cet épithète est désormais celui qui accompagnera longtemps le grand cocardier que l’on voit souvent en piste où il est applaudi par le public qui associe également dans ses exploits, le grand SOLER.

LOUSTIC est encore ovationné aux Saintes Maries de la Mer.
A Beaucaire et bien entendu en Arles où il reçoit le « Biòu d’Or » 1965 devant un immense public qui l’applaudit avec frénésie.

Cette finale du 14ème Trophée des As est enlevée par RINALDI suivi par CESAR et SOLER.
Pour LOUSTIC c’est la consécration et aussi, disons le bien vite,
c’est le premier « Biou d’Or », premier, en effet, car LOUSTIC devait recevoir cette suprême récompense durant les années qui suivirent c’est à dire en 1966 et en 1967, ce qui lui donna les records des victoires du Biòu d’Or.

A partir de cette date, que dire de LOUSTIC, si ce n’est qu’à chacune de ses sorties, il est un véritable plaisir pour les afeciouna et remplit de joie ses propriétaires ce que l’on conçoit fort bien.

Il est présent dans toutes les arènes de la région : Châteaurenard, Beaucaire, les Saintes Maries de la Mer.. et Nîmes où il reçoit son deuxième Biòu d’Or.

1967

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La saison 1967 revoit un LOUSTIC toujours plus en forme.
C’est ainsi que le 2 avril à Nîmes, les raseteurs hésitent à l’attaquer mais cela ne l’empêche pas de réaliser une très belle course, il bouscule
FABRE aux planches et signe de nombreux coups de barrière dont
les plus remarquables sur JOUANET, PELLEGRIN, JACKY, RINALDI, GENESTE et bien entendu notre grand cocardier enthousiasme toujours son public, ce qu’il fera encore quelques années.

Tout le cours de ces grandes années de LOUSTIC, est un véritable feu d’artifice.
Des titres superlatifs s’étalent dans tous les journaux :
« Le spectaculaire LOUSTIC à Nîmes, LOUSTIC étincelant, domine une bonne Royale, LOUSTIC fait sensation ; LOUSTIC toujours sensationnel ; course triomphale de LOUSTIC ; LOUSTIC survolté enlève la coupe Midi Libre ».

Etant désigné Biòu d’Or en 1967 pour la troisième fois, il est alors déclaré hors concours, ce qui ne s’est jamais vu et ce qui dit bien sa classe. En effet, en 1967, la carrière de LOUSTIC était loin d’être terminée et très certainement, il aurait pu être encore Biòu d’Or en 68, en 69...

1969

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Le 6 avril 1969, LOUSTIC à Beaucaire est le meilleur bien que la course soit gâchée par un travail insuffisant.
C’est cette année là, le 6 avril, qu’un des fils de LOUSTIC commence à faire parler de lui, aux Saintes Maries de la Mer, ce fils c’est GOYA.

Le 15 Juin, aux arènes d’Arles LOUSTIC domine la course, il s’agit d’un concours de manades, au cours duquel, il blesse MIRAL.

LOUSTIC faisant preuve d’une intelligence au combat peu commune, écrit un chroniqueur, mena sa course à sa guise, ne se laissant jamais prendre en défaut et bousculant aux barrières tous les raseteurs qui prirent quelques risques.

Pendant son très intéressant séjour en piste, il signa dans son style impeccable quinze grands coups de barrière et sur le dernier, il enferma dès le départ MIRAL, sur la violente action qui en a découlé il le blesse à la jambe le prenant à la barrière.
MIRAL doit être emporté par ses camarades.

Le 2 Novembre 1969, un concours de manades REBUFFAT - BLATIERE - FABRE-MAILHAN et LAURENT se déroule à LUNEL.

LOUSTIC y participe toujours égal à lui-même, recevant à plusieurs reprises les honneurs de Carmen.
Cette course devait être la dernière pour notre grand cocardier.

A cette course, LAURENT avait également présenté, GOYA. Ainsi, père et fils se trouvaient dans la même piste où, sans le vouloir LOUSTIC faisait ses adieux à son public.

1970

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LOUSTIC est mort le 29 Janvier 1970, victime d’une perforation intestinale que sa fougue lui avait occasionnée lors des multiples coups de barrière qu’il avait effectué au cours de sa carrière, ces coups de barrière furent meurtriers par une blessure interne qu’ils lui provoquèrent.

LOUSTIC a été une grande perte pour la manade Paul et Henri LAURENT.
Très spectaculaire, avons-nous dit, c’est lui qui concrétisait l’écrasante supériorité des cocardiers de cette devise. Cela a été et tous les afeciouna le regretteront.

LOUSTIC, plein de fougue, était le maître incontestable aux Marquises et avant qu’il ne meure, on savait qu’il serait encore le roi de la piste lors du jour de Pâques à Beaucaire où l’on pensait qu’il sortirait, toujours en grande forme.

LOUSTIC, très malin, était un taureau difficile à trier, ceci selon les dires de ses gardians, Monnier et l’ancien raseteur Lucien Volle.

Malgré son apparence calme, il était d’un caractère bouillant et il savait profiter du moindre relâchement, de la moindre faute de ses gardians.
Lorsqu’il prenait la fuite, les obstacles ne le gênaient point et les barrières et les roubines étaient pour lui simples obstacles faciles à sauter.

LOUSTIC aussi bien aux Marquises que dans les pistes a laissé un souvenir impérissable.

Il revit encore avec ses fils et GOYA et QUERIDO et CORALYS et BRUN et ARAGON et GARDON et MISTIGRI qui ont, en leurs veines son noble sang.

Si SOLER s’est arrêté de raseter avant la fin de LOUSTIC, il n’en est pas moins vrai que son nom est associé à celui de ce grand cocardier.

Lucien André.

LOUSTIC de Laurent (1/2) *