26/ Vents du sud à l’est, pluviosité.
Le printemps voit céder un instant les vents du nord, et dominer les vents du sud. Ces derniers, entre le sud et l’est, passant tous sur la Méditerranée, en sachent des vapeurs humides qui, arrêtées au nord par les montagnes , s’étendent progressivement dans la plaine, et s’y résolvent en pluies bienfaisantes.
Après une lutte plus ou moins longue avec les mêmes vents du nord qu’ils avaient remplacé, les vents de sud est disparaissent quelques fois jusqu’à l’équinoxe d’automne.
A cette époque, ils reparaissent périodiquement plus fort que jamais. Les eaux pus que jamais aussi se précipitent par torrent sur leur passage, pendant près de douze jours. Enfin, ils laissent se rétablir la sérénité du ciel, et la trouble ensuite par des intervalles indéterminés, jusqu’à l’approche, et même jusqu’au sein de l’hiver.

27/ Vents du sud à l’ouest, malsains
Les vents direct du sud et ceux qui inclinent à l’ouest, s’emparent aussi quelque temps de l’horizon, s’ils peuvent s’y établir en hiver, ils font naître d’abord le printemps, leur arrivée périodique est dans l’été.
Ils en tempèrent quelque fois les chaleurs par des orages, le plus souvent ils laissent au soleil son éclat, mais leur haleine faible et suffocante, poussant vers le continent les vapeurs délétères qui s’élève des marais, produit chez les hommes pendant le jour l’anxiété et l’accablement.
On lui doit encore, ainsi qu’aux autres vents du sud quelconques, l’humidité malsaine des nuits et les brouillards épais dont la Camargue trop souvent affligée.

28/ Températures.
Ces brouillards, qui se prolongent habituellement jusqu’à la fin de l’automne, sont alors dissipés quelques temps par le retour des vents du nord.
L’azur des cieux éclate dans toute sa pureté et annonce la saison rigoureuse. Le froid peut faire descendre le thermomètre centigrade jusqu’à 15° au dessous de la glace fondante.

Comme il arriva dans l’hiver trop mémorable de 1789. le renouvellement de cette époque désastreuse est fort incertain.
La limite ordinaire des plus grands froids est de 5° au-dessous de zéro, mais il s’en faut de bien que cet état de l’atmosphère soit permanent, aux gelées de la nuit et du matin succède, vers le milieu du jour, une température moyenne de 11° plus haute c’est à dire de 6° positifs.
Cette augmentation de chaleur , si le mistral ne vient momentanément la faire rétrograder, s’accroît d’une manière très sensible, à mesure que le soleil s’avance plus rapidement vers l’hémisphère boréal. Dans les lieux abrités contre ce vent , le mois de Février est déjà fort tempéré, au mois de Mars, l’atmosphère a une chaleur de 15°, d’autant plus funeste que les mêmes causes qui produisent les giboulées peuvent la ramener brusquement au dessous de zéro. Avril, Mai, voient encore extraordinairement quelques gelées blanches, Juin devient décidément fort chaud, Juillet et la quinzaine qui le suit ont, en 1770, fait monter le thermomètre jusqu’à 45°.
Cependant la hauteur moyenne du mercure en été, est environ de 30° seulement.
Elle est suffisante et au-delà pour échauffer fortement la terre, raréfier les couches inférieures de l’atmosphère et produire dans les vastes plaines de la Camargue tous les phénomènes du mirage, ces phénomènes qui firent souvent le désespoir de nos soldats en Egypte, et qui ont été expliqués pour la première fois par Mr Monge.

A l’approche de Septembre, la terre commence à perdre une partie du calorique que l’été lui a communiqué. Le thermomètre ne s’élève plus qu’à 20° à l’équinoxe.
Les pluies qui surviennent l’abaissent avec une rapidité surprenante. On voit quelques fois de la glace aux premiers jours de Novembre. Il est vrai quelle est passagère et qu’on jouit d’une température de 14° pendant l’été qu’on appelle l’été de la St Martin.
Passé ce temps c’est à dire vers la fin de Novembre, les pluies se renouvellent tout à coup. Quoiqu’elles soient faibles et qu’elles se changent rarement en neige. Elles font de Décembre un mois très incommode et terminent plus ou moins froidement le cercle de l’année.