56/ Oiseaux de proie
Enfin, parmi les oiseaux chasseurs qui font plus ou mois la guerre aux précédents, on voit passager en hiver :
Le Faucon ordinaire
Le Hobereau
La Crécerelle
Le petit Aigle
Le Balbuzard
Le Grand Duc
Peu restent dans le pays en permanence, il y niche :
Le Harpage
Le moyen Duc
La Chouette
L’effraye

57/ Le Vibre ou castor du Rhône
Le Castor, que son industrie a fait appeler Liber, de Faber, ouvrier, et d’où dérive le nom de Vibre, qu’on lui donne dans le pays, est naturalisé vers les embouchures du Rhône, entre le mas du Grand Paty et le voisinage de la mer. Il s’établit surtout dans les îlots solitaires du fleuve, et se nourrit principalement des écorces des saules et des peupliers qu’il va couper au bord des eaux et qu’il amène par le flottage jusqu’à l’entrée de sa demeure

58/ Ce qui l’empêche de bâtir avec autant d’art que les Castors du Canada.
La beauté du climat qu’il habite, indépendamment de la poursuite des chasseurs, le dispense de déployer aux yeux de l’homme l’art étonnant que font remarquer ses pareils au nord de l’Amérique et de l’Europe. Cependant il conserve, pour preuve de son identité avec les castors du Canada, tout l’instinct architectonique que réclame ses besoins. s’il ne tente pas vraiment de barrer par des digues le cours rapide et navigable du Rhône, il sait se construire des demeures plus savantes que les simples terriers où on l’a renfermé jusqu’à ce jour.

59/ Forme constante de ses demeures.
J’ai visité ses demeures en grand nombre, et ne servent d’ordinaire qu’à un seul couple, elles consistent en une plate forme à peu prêt circulaire de 0,60m à 1,20m de diamètre, surmontée d’une voûte d’environ 0,75m d’élévation, dans sa plus grande hauteur. On y voit jamais d’étage inférieur , qui devient inutile pour conserver des provisions, puisque l’animal, sans peine,, peut dans tous les temps en trouver au dehors. Une ou plusieurs issues partent des bords de la plate forme et descendent chacune en boyaux soit directement, soit par des détours jusque sous les eaux.

60/ Ses terriers et autres retraites dans les berges du fleuve
Le plus souvent ces habitations sont creusées dans l’épaisseur de la berge. Les plus petites constituent alors de vrai terriers, mais les plus considérables présentent un vide capable de laisser ébouler les terres supérieures. Le castor du Rhône prévoit cet éboulement et le prévient. IL bâtit en bois et argiles un ciel artificiel. l’extrados de ce ciel, se confond d’ordinaire avec le terrain naturel, pour dérober la retraite à la vue. Toutes fois, la glaise en séchant, la terre en cédant sous le poids de la glaise, donnent lieu à des affaissements qui décèlent à l’observateur les constructions de cet intéressant animal. C’est par cet effet que j’ai reconnu plusieurs retraites dans les îlots de Guinchet (4) et de la Louisiane(5) et au nord du Tey des Béricles, au dessous de la tour St Louis.