123/ Transport des sels de la Quarantaine
Les sels de la Quarantaine partent en charrettes jusqu’à la prise du Japon. Ils y sont déchargés sur des bâtiments qui les transportent également à Arles pour être enlevé par les barques qui remontent le Rhône.

124/ Transport des sels de la Vignole
Les fermiers de la saline de la Vignole, seraient tenus de suivre la même marche que ceux de la Quarantaine, si l’un d’eux, le sieur Ponsard n’avait fait depuis l’an 12, divers récurages dans le lit du Japon. Ils lui permettent de transporter ses sels sur de très petites barques jusqu’à la prise du canal. Une chiourme (6) de vingts deux hommes est constamment employé à ce travail tout le temps de l’exportation.

125/ Raison pour laquelle l’exportation des sels de l’année n’est pas permise
Cette exportation pour chaque saline n’est pas entièrement libre. Le sulfate de soude , vulgairement dénommé "sel de Glauber", se trouve mêlé en abondance avec le muriate (7) de soude dans les tables salantes. Il agit comme purgatif sur l’économie animale, et par là devenir dangereux, comme il est déliquescent, et que la seule humidité de l’air suffit pour le délayer et le faire couler, séparé du mélange, la loi est sage qui ne permet le débit du sel marin nouvellement formé, qu’après qu’il est resté en "Camelle" , c’est a dire en tas, au moins pendant un an. Ce terme peut être prolongé par la difficulté des ventes et des transports.

126/ Nouvelles voies des transports commencés et ou projeté
D’après ce qui vient d’être dit sur ces transports, on conçoit de quel intérêt sera, pour les propriétaires des salines, le récurage complet du canal du Japon, si les douanes mettent à fin leurs travaux commencés.
Le forme générale, dans l’intention d’éviter le long circuit de la roubine du Roi, du canal du Japon et du Rhône, pour aller de Badou à Arles, avait en 1781 projeté d’ouvrir un canal direct qui, partant de la saline, devait aboutir au fleuve près de la tour de Caseau.
Ce projet a eu le sort de bien d’autres, il est resté sans exécution, malgré l’intention d’y mettre la main qu’a manifestée récemment la Compagnie Dervieux

127/ Autres amélioration qu’on pourrait tenter.
Les voix de transport ne sont pas les seules amélioration dont pourraient jouir les salines de la Camargue. Toutes prennent leurs eaux dans des étangs qui sont des ramifications du Vaccarès. Ces petits étangs communiquant avec l’étang principal par des ouvertures assez étroites, il conviendrait de resserrer davantage celles-çi. On y placerait des portes et l’on empêcherait la retraite des eaux à la mer descendante. Le fluide par ce moyen, ne manquerait jamais aux salines il n’obligerait pas les propriétaires de construire des ouvrages coûteux, pour l’amener de loin. Enfin il subirait, avant de passer dans des chauffoirs, une évaporation plus considérable, et acquerrait ainsi un plus haut degré de saumure. Les pluies ne pourraient contraindre d’évacuer les étangs. Elles sont fort rares, dans la saison de la fabrication des sels, et d’ailleurs elles ne saurraient être assez abondantes pour contrarier sensiblement l’opération du salage.