Manade Rouvillain (3-4)
Considérations.
Nous n’allions pas aux arènes pour y voir des miracles, nous l’écrivions ici-même la semaine dernière.
Nous sommes d’autant plus libres pour donner notre point de vue aujourd’hui. La course de dimanche dernier en vaut bien d’autres et on se déplace souvent pour voir moins bon que cela.
Il y avait en piste une vingtaine de raseteurs, et il est probable que si les taureaux avaient été un peu moins chargés, ils auraient été plus brillants encore.
Il ne s’agit pas de dire, après une course, que tels cocardiers ont brillé ou n’ont pas brillé, il ne faut oublier d’ajouter : « il y avait tant de raseteurs en piste ».
Cela est très important.
Richard, Toussaint et Garonne, ce dernier ne paraissant guère s’intéresser à la course, se partagèrent les primes, les autres innombrables (Emabrasso-Carrau) brouillèrent les cartes et embarrassèrent continuellement.
D’autre part, la course de dimanche avec les cocardiers de Rouvillain aurait été pleinement satisfaisante si la direction de Nîmes, imitant toutes les autres directions, avait utilisé le gland ou le garrot.
Il y a bien trois ans que nous répétons sans nous lasser que pour ramener aux arènes de Nîmes des aficionados, il faut organise des spectacles intéressants. On ne veut pas nous entendre. A l’heure actuelle, on utilise le gland partout, même dans les plus petites arènes, il n’y a pas de raison que la direction de Nîmes soit en retard sur ces organisateurs de Graveson, de Bellegarde ou de Cabannes par exemple.
A défaut du gland , que l’on place à certains taureaux , trois ou quatre par course, la devise.
Quoique bien moins captivant, a mon sens, que le travail de la cocarde, les rasets au garrot ne manquent pas d’intérêt, et lorsqu’il y a dans la piste un des trois ou quatre spécialistes actuels, la course et bien plus animée.
Des taureaux comme le « Mauguiolen » ou le « Japonnais » peuvent très bien avoir à défendre un garrot, sans pour cela revenir éreintés en retournant au toril. Bien entendu , nous ne préconiserons jamais que le gland et encore moins le garrot pour un taureau jeune, mais il y a la manière en tout et il faut se mettre à la page. Il y a à Nîmes, un public qui répond inlassablement à tous les appels, il faut savoir se satisfaire.
Les services de la plaza sont bien organisés, il nous a paru qu’on avait apporté de sérieuses modifications, la musique est bien mieux que les années précédentes, le répertoire mieux choisi. Nous réservons une mention toute spéciale à la présidence. Nous ne voulons pas la féliciter au début de la saison, de crainte de le regretter après. Cependant, les nouveaux élus nous donnèrent l’impression de bien comprendre leur charge et de donner une grosse importance à leurs fonctions. Tous les cocardiers, sauf le 6e, restèrent en piste les 15 minutes réglementaires, les sonneries furent données à la minute précise. Mais c’est à ce qui suit surtout que l’on reconnaît la compétence d’un président ; la course du 6e taureau, le quatrain qui débutait, fut parfaitement menée.
Après qu’il fut décoiffé, la présidence tarda un long moment avant de primer la ficelle, ce qui permit au bouvillon de se ressaisir, puis, dès qu’il fut entièrement dépouillé de toute ficelle, alors que la jeunesse sortait en piste pour le tracasser, l’effrayer, le clairon sonna la rentrée à la 10e minute. Cela, qui parait contraire aux règlements, mérite un très bien que, pour notre part, nous donnons bien volontiers à ceux qui occupaient la place.
PS :
On annonce pour dimanche prochain à Lunel, la deuxième course des as de Baroncelli. Nous serons heureux de retrouver Set Mouraou et Lou Setois qui firent sensation à Arles, le lundi de Pâques.
Que fera le Bandot, point d’interrogation de la course ?
De toutes façons, nous prédisons une excellente après-midi à ceux qui effectueront le déplacement , surtout si Granito, Rey, Garonne et autres Rognure, Michelet, et Margaillan sont à Lunel ce jour là.